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Le projet pilote d'ensemencement de parcelles en bandes fleuries au bord des champs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 127 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis cette année, la raffinerie tirlemontoise collabore avec une vingtaine de producteurs belges de betteraves sucrières. L'objectif ? Offrir aux agricultrices et agriculteurs des semences afin de créer des bandes fleuries bénéfiques pour la flore et la faune, en bordure de leurs cultures.

    Au final, l'opération permet d'augmenter la biodiversité, d'ainsi enrichir le biotope et, indirectement, les cultures de betteraves.

    Qui plus est, n'oublions pas que la betterave est bénéfique pour l'environnement. Par le biais de la photosynthèse, elle capte le CO2 et rejette énormément d'oxygène dans l'atmosphère. Elle résiste également bien à la sécheresse, ce qui permet une meilleure résilience des cultures wallonnes.

    Madame la Ministre a-t-il pris connaissance de cette initiative et qu'en pense-t-elle ?

    A-t-elle chargé son administration de réaliser d'autres expériences pilotes en la matière ?

    Sur quels dossiers travaille-t-elle afin d'améliorer la biodiversité dans nos champs tout en étant bien consciente des énormes efforts déjà réalisés par nos agricultrices et agriculteurs ?
  • Réponse du 13/03/2023
    • de TELLIER Céline
    La Raffinerie Tirlemontoise a collaboré avec une série d’agriculteurs et le CRA-W afin d’implanter 25 000 m² de bandes fleuries en bordure de parcelles betteravières, en collaboration avec le CRA-W. Ce programme fait écho à un plan de neutralité carbone développé au sein du groupe allemand SudZucker et à une réflexion de la filière sur son impact environnemental. C’est également une mesure permettant de soutenir la mise en place de mesures agroenvironnementales.

    Existant depuis 1995, le programme agro-environnemental wallon s’est étoffé d’un régime d’implantation de bandes aménagées depuis 2005 qui permettent de développer au sein des parcelles agricoles des espaces favorables à l’environnement en échange d’une compensation financière prise en charge par les budgets de la PAC. Ces aménagements peuvent répondre à différents objectifs : diminuer le ruissellement érosif, fournir des ressources florales pour les insectes butineurs, fournir abri et nourriture pour les oiseaux des plaines ou encore contribuer à la sauvegarde de notre patrimoine agricole floral en préservant la flore messicole sans oublier leur rôle dans la lutte intégrée contre les ravageurs de culture. En 2022, 1 253 agriculteurs étaient engagés dans ce type d’aménagements pour une superficie engagée de 3 155 Hectares. Ce processus est encadré par l’association Natagriwal qui bénéficie d’un soutien public dans ce but.

    Il existe de nombreuses autres initiatives de ce type comme celle du plan Bee porté par l’association Nature & Progrès qui vise à étudier la faisabilité d’implanter des cultures mellifères sans pesticides ni engrais chimiques de synthèse pour produire du miel et des produits dérivés des cultures mellifères, tout en accueillant l’entomofaune sauvage.

    J’apporte également un soutien à l’association Faune & Biotopes qui développe l’aménagement volontaire des territoires agricoles en faveur de la biodiversité. Le CARI ASBL a également permis aux apiculteurs et aux agriculteurs d’entamer un dialogue constructif dans le cadre de la sauvegarde des abeilles domestiques et des autres pollinisateurs. Pour cela des agents de Natagriwal ont été formés pour émettre des avis sur des bandes et parcelles aménagées (MAEC), qui permettent d’agir de façon ciblée sur les populations d’insectes.

    Parmi les mesures complémentaires à celles de la PAC ou du Plan Bio 2030, il est également prévu d’encourager de telles initiatives au niveau du nouveau Plan de Réduction des Pesticides, notamment via l’action « Renforcer le déploiement et la mise en œuvre des méthodes agro-environnementales et climatiques (MAEC) comme outils de lutte intégrée ».

    Via cette mesure, il s’agira entre autres de renforcer le rôle des MAEC et des infrastructures écologiques agricoles, ainsi que celui de l’écorégime « maillage écologique » de la PAC en tant qu’outil au service de la production agricole.

    Enfin via le Plan de relance, j’ai lancé également un plan de transition agroécologique. Terraé, une plateforme d’échange et de soutien aux mesures agroécologiques, a été mise en place et un réseau d’agriculteurs constitué. 18 groupements d’agriculteurs en agroécologie viennent également de recevoir une subvention pour 3 ans au terme d’un appel à projets. L’objectif de cet appel est le conseil direct d’environ 400 agriculteurs à la mise en place de mesures favorables à la biodiversité et de mesures permettant de limiter l’utilisation d’intrants. Associés à ces différents projets, on retrouve aujourd’hui plusieurs coopératives, comices, mais aussi acteurs de l’industrie.

    Je me réjouis de voir ainsi le secteur de l’agro-alimentaire s’inscrire dans des projets en ce sens. L’initiative concrète de la Raffinerie Tirlemontoise s’inscrit dans cette démarche agroécologique en y ajoutant une intéressante approche d’étude en faveur de la lutte intégrée. Au-delà de l’opération de communication qu’elle représente sur une surface modeste (2,5 Ha), j’espère voir de tels aménagements largement s’amplifier et s’inscrire de manière structurelle dans les approches des entreprises agro-alimentaires.

    Suite aux demandes de dérogation introduites ces dernières années par le secteur concernant les néonicotinoïdes, j’avais lancé une étude sur l’évolution et les perspectives de la filière betterave dans un contexte de transition environnementale. Cette étude a été menée sur deux ans en mettant au tour de la table l’ensemble des acteurs de la filière et a permis d’engager un dialogue ayant aujourd’hui comme objectif la mise en place d’une road map de transition environnementale de la filière.