L'emploi de 2000 travailleurs en péril chez Mestdagh
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 133 (2022-2023) 1
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Question écrite du 09/11/2022
- de LIRADELFO Julien
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Je cite : « Intermarché est connu pour être un franchiseur, aucun magasin intégré dans leur parc et aucune volonté de se lancer dans l'aventure de magasins intégrés. Intermarché, ce sont des magasins avec quelques travailleurs fixes et des étudiants à outrance. Ils n'ont pas besoin de 2 000 travailleurs. »
La question suivante est sur toutes les lèvres : « Qu'allons-nous devenir au 1er janvier 2023 ? ».
Mestdagh et Intermarché n'ont encore fait aucune déclaration officielle à ce sujet. Une délégation des travailleurs a été symboliquement déposer une gerbe de fleurs devant le dépôt d'Intermarché de Villers-le-Bouillet.
Les travailleurs ont en effet des raisons de s'inquiéter. Il y a moins d'un an, les travailleurs pointaient la surcharge de travail, la CNE pointait à l'époque le recours trop fréquent de Mestdagh à des contrats précaires, ce qui finit par alourdir la charge de travail du personnel engagé sur du long terme. Le personnel souhaite donc plus de moyens.
De plus, en 2018, il y avait déjà eu une restructuration et 400 licenciements. Autant dire que ces travailleurs n'ont pas connu par le passé un employeur très soucieux de leurs conditions de travail et de leur bien-être.
Monsieur le Ministre ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, mais les groupes Mestdagh et Intermarché reçoivent tous les deux des aides d'argent public de la Région wallonne.
Pourquoi ne menace-t-il pas ces groupes de leur reprendre leur aide s’il y a des licenciements ?
Réponse du 01/12/2022
- de BORSUS Willy
Le 10 novembre dernier, l'Autorité belge de la Concurrence (ABC), chargée de veiller à ce que la réunion d'Intermarché et de Mestdagh ne porte pas atteinte à la concurrence dans le secteur de la distribution, a donné son feu vert à l'acquisition de Mestdagh par Intermarché. La fusion prendra effet le 3 janvier de l'année prochaine.
Dès que la reprise sera effective, à partir du 3 janvier 2023, un Conseil d’entreprise sera invité afin qu’Intermarché puisse présenter sa vision pour l’avenir et expliquer son projet de croissance pour les magasins Mestdagh, dans la poursuite du succès commercial d’Intermarché en Belgique ces dernières années. Pour que tous les magasins Mestdagh puissent passer sous la bannière d'Intermarché début janvier, Intermarché et Mestdagh ont déjà entamé le processus de transition, notamment en formant les quelque 2.000 employés de Mestdagh aux systèmes d'Intermarché.
Selon mes informations, le Groupement Les Mousquetaires pour Intermarché n’envisage pas de perte d’emploi à court et moyen terme.
Dans le cadre d’un plan de redynamisation et de repositionnement de son activité caractérisée par une forte concurrence, le groupe Mestdagh a, en 2019, sollicité la SRIW. En septembre 2019, la SRIW lui a octroyé un prêt de 7,5 millions d’euros pour participer partiellement au financement de ce plan. Or, le groupe SRIW n’octroie pas « d’aides », mais peut octroyer des prêts, remboursables et portant intérêt, ou prendre des participations en capital.
À ce jour, le solde restant dû du prêt est arrêté à 5 millions d’euros. Le groupe Mestdagh respecte ses obligations contractuelles.
La SRIW a été informée des démarches entreprises en vue d’un rachat du groupe Mestdagh par Intermarché, qui ne fait pas partie du portefeuille de la SRIW.
Concernant les aides à l’investissement, tout d’abord, le secteur de la grande distribution est exclu des aides à l’investissement. Seuls les centres de distribution logistiques sont, le cas échéant, éligibles.
Les centres de distribution d’Intermarché à Villers-le Bouillet et de Mestdagh à Gosselies ont reçu des aides à l’investissement à finalité régionale. Ces aides sont toujours assorties de conditions de maintien de l’objectif d’emploi en moyenne pendant 4 ans et de maintien des investissements pendant 5 ans après la date de fin du programme d’investissement.