/

La création d’un réseau hydrogène franco-belge

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 235 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 10/11/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Avant l'été, Fluxys Belgium et son pendant français GRTgaz lançaient un appel au marché en vue de développer le premier réseau de transport d'hydrogène transfrontalier entre la France et la Belgique. Les deux gestionnaires d'infrastructures énergétiques souhaitent ainsi développer le premier réseau de transport d'hydrogène entre la France et la Belgique, en accès ouvert. Ce projet a le double intérêt de répondre à l'urgence climatique et d'assurer la viabilité à long terme de l'économie.

    Suite à l'appel à manifestation d'intérêt, on apprend à présent que 17 entreprises ont manifesté leur intérêt pour raccorder leur site de production ou de consommation à ce réseau. De la sorte, elles valident l'opportunité d'une telle canalisation transfrontalière. On parle, pour commencer, d'une zone englobant le Valenciennois et le Borinage étendu jusqu'à Feluy où des échanges approfondis ont permis de mieux cerner l'écosystème hydrogène.

    La Wallonie a déjà affirmé son intérêt pour l'hydrogène comme source d'énergie décarbonée. Est-elle partie prenante dans ce projet transfrontalier ?

    De quelle manière ? N'aurait-on pas intérêt à ce que le territoire concerné puisse être élargi dans un avenir plus ou moins proche ?

    Monsieur le Ministre connait-il la liste des entreprises belges impliquées à ce jour ?

    A-t-on déjà prospecté au-delà du territoire actuel pour savoir s'il pourrait être rapidement étendu à d'autres entreprises dans d'autres bassins ?
  • Réponse du 09/02/2023
    • de HENRY Philippe
    Nous sommes bien au courant de l’initiative conjointe entre FLUXYS et son homologue français. Disant cela, l’honorable membre comprendra aisément que l’assise de compétence ne se trouve pas au niveau des Régions, mais bien du Fédéral qui gère FLUXYS.

    FLUXYS reste discret sur les entreprises approchées. À juste titre s’agissant d’activités commerciales, mais on peut supposer que FLUXYS lorgne sur le pôle chimique de Feluy et, dans une certaine mesure, sur celui de Tertre.

    Pour répondre à sa question, je me permets de faire part d’une réflexion. Il semble important de faire en sorte de travailler sur un approvisionnement en hydrogène dans les entreprises consommant déjà de l’hydrogène ou produisant de l’hydrogène sur site qu’ils chercheraient à décarboner (ce qui est typiquement le cas de Yara par exemple).

    Je constate que le projet de FLUXYS tend à doubler une infrastructure de transport privée déjà existante sur un domaine qui couvre la Flandre occidentale, le Hainaut et les Hauts de France.

    C’est une question que FLUXYS et Air Liquide devront évaluer sereinement afin d’éviter toute concurrence déloyale et création d’un monopole étatique qui serait malencontreux dans un contexte européen ambitieux.

    Par ailleurs, il sera impératif que FLUXYS évalue bien sa stratégie de diversification d’activités. En effet, historiquement, le métier de FLUXYS est bien de transporter du gaz avec une priorité sur l’alimentation de grands sites industriels.

    Si sa volonté est de désaffecter certaines lignes industrielles pour alimenter des entreprises qui auraient toujours besoin de gaz naturel pour, par exemple, alimenter des fours, pourquoi pas. Si la volonté de FLUXYS est aussi de transporter le CO² des mêmes entreprises, je pense qu’on risque de devoir faire des choix.

    Choix qui s’avèreront capitaux dans l’arrondissement de l’honorable membre et dans le Hainaut plus globalement. Il y a un bassin chimique important. Certes. Mais il y a aussi un bassin encore plus vaste en émissions de CO². HOLCIM à Mons, mais aussi CR et CCB plus près de sa commune.