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Le logement des réfugiés ukrainiens

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 103 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/11/2022
    • de DESQUESNES François
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    En réponse à des collègues parlementaires, Monsieur le Ministre répondait, le 22 mars dernier que « Selon les estimations, la Belgique pourrait accueillir entre 148 000 et 259 000 personnes. Les autorités belges se basent sur une moyenne – c'est une simple règle de trois – pour aboutir au chiffre de 200 000 habitants, ce qui, en fourchette haute, fait entre 60 000 et 70 000 personnes à accueillir en Wallonie. »

    Qu'en est-il aujourd'hui ? Combien d'Ukrainiens vivent aujourd'hui en Wallonie suite à l'invasion d'une partie de l'Ukraine par la Russie ?

    Dans sa réponse, il évoquait une clef de répartition de 60 % chez les néerlandophones et 40 % chez les francophones, dont une trentaine de pour cent pour la Wallonie. Cette clef est-elle toujours d'actualité ?

    Dispose-t-il d'informations concernant le logement en Wallonie de ces personnes ayant la nationalité ukrainienne et accueillie en Wallonie ? Combien logent chez des particuliers ? Combien logent dans des logements publics individuels ? Combien sont accueillis au sein d'hébergements collectifs ? Combien sont devenus locataires sur le marché privé ?

    Pour chacune de ces formes de logement, y a-t-il un soutien de la Wallonie ? À quelle hauteur budgétaire ?

    Quelle est la tendance d'évolution constatée par ses services pour les types de logements ?

    La guerre se poursuivant, comment prépare-t-il le futur pour le logement de ces familles ?
  • Réponse du 14/12/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    À la date du 20 novembre 2022, 50 472 réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont inscrits au Registre national. Parmi eux, 10 483 sont domiciliés en Wallonie, soit 21 %. Le nombre total de réfugiés ukrainiens présents sur le territoire est cependant plus important que celui mentionné ci-dessus. En effet, les réfugiés ne se domicilient pas systématiquement dans une commune. Il est donc impossible de connaitre le nombre total exact.

    Afin de répartir l’effort d’accueil sur l’ensemble du pays, une clé de répartition a été établie, à savoir 60 % en Flandre, 30 % en Wallonie et 10 % à Bruxelles. Cette dernière est toujours d’actualité et nous sert de ligne de conduite dans la gestion de nos infrastructures mises à disposition des réfugiés ukrainiens. Aujourd’hui, 21 % des réfugiés ukrainiens sont enregistrés dans les communes wallonnes. Il est important de mentionner que les personnes bénéficiant de l’attestation de protection temporaire sont libres de circuler sur le territoire belge et de choisir leur lieu de vie. Nous observons une préférence pour les grandes villes cosmopolites offrant de nombreux services telles qu’Anvers, Bruxelles, Gand et Malines.

    Par ailleurs, cette répartition est calculée sur base du nombre d’Ukrainiens inscrit au registre national et non des Ukrainiens effectivement envoyés dans les régions.

    En majorité, ce sont des personnes qui n’ont pas sollicité un hébergement.

    Qui plus est, au 1er janvier 2022, soit avant le conflit, la répartition de la population ukrainienne sur notre territoire s’effectuait comme suit : 6 000 étaient domiciliés en Belgique dont 15 % en Wallonie, 32 % à Bruxelles et 53 % en Flandre.

    Au 8/12/22, sur le total des réfugiés ukrainiens sur le territoire belge 61 935 bénéficient de la protection temporaire) et approximativement 30 % expriment un besoin d’hébergement.

    Je rappelle que l’engagement wallon a toujours été d’absorber 30 % des réfugiés ukrainiens ayant un besoin d’hébergement (soit, 30 % de 30 %).

    Jusqu’à la mi-juillet, nous disposions des données de Fedasil reprenant le nombre de réfugiés orientés en familles d’accueil. L’offre d’accueil chez les citoyens ayant pratiquement disparu après la mi-juillet, Fedasil n’a plus été en mesure d’effectuer ces statistiques. Nous ne disposons pas d’autres sources de données à ce sujet. Cependant, nous constatons que 2 tiers des réfugiés ukrainiens présents sur notre territoire n’ont pas changé d’adresse depuis leur domiciliation dans une commune belge et que ceux qui déménagent restent le plus souvent dans la même commune. En Wallonie, 16 % des réfugiés se concentrent dans les 4 plus grandes villes, à savoir Mons, Liège, Charleroi, Namur.

    À ce jour, nous avons ainsi ouvert ou nous apprêtons à ouvrir plus d’une quinzaine de centres d’accueil dans toute la Wallonie, pour un total de 800 places. D’autres centres supplémentaires ouvriront dans les prochains jours avec l'objectif d’atteindre près de 1 100 places à la fin de l'année.

    À la fin du mois d’octobre, 120 places ont été transmises à Fedasil en vue de les aider à reloger une partie des réfugiés hébergés des semaines voire des mois au centre Ariane.

    Actuellement, nous ne disposons pas de données concernant le nombre de réfugiés ayant pu trouver un logement via le marché locatif privé. Afin de leur faciliter l’accès à ce marché, le SPW Logement a réalisé une brochure (traduite en ukrainien, russe et anglais) recensant les différents services et aides disponibles en Wallonie pour louer un bien.

    Ce qui compte c’est la réponse collective et publique. À cet égard, la Wallonie est au rendez-vous et met en œuvre une stratégie pragmatique qui fait preuve d'humanité d'un côté et de bon gestionnaire de l'autre.

    Au niveau budgétaire et pour l’année 2022, le Gouvernement wallon a alloué une enveloppe de 32 millions d’euros afin de financer les hébergements conventionnés et leur encadrement. Une aide de 12 455 000 euros est allouée aux communes, CPAS et à la SWL en vue de déployer des habitats modulaires pérennes, dans 30 communes. Après la crise, il est notamment envisagé de revaloriser ces logements modulaires en logements de transit et d’insertion, raison pour laquelle on les appelle “modulaires pérennes”. Un subside de 3 571 053 euros a également été octroyé aux communes et structures supra-locales afin de les aider à faire face aux dépenses liées à l’accueil des réfugiés (ex : frais de traduction, frais d’équipement, frais de transport, et cetera).

    Un budget dédié à l’accueil des réfugiés ukrainiens sera également alloué en 2023. Il nous permettra de poursuivre les actions menées et d’en réaliser de nouvelles, notamment le déploiement de logements modulaires de type “habitat léger temporaire préfabriqué. Ce type d’hébergement se présentera sous forme d’habitat collectif. Le point fort de ces habitats modulaires est une grande rapidité d’installation. À ce jour plusieurs terrains, situés sur l’ensemble du territoire wallon, ont été sélectionnés et sont en cours d’analyse. L’étude permettra d’orienter les meilleures possibilités de répartition de ces logements sur base des infrastructures situées dans leur périmètre ainsi que de leurs équipements et surfaces disponibles pour recevoir ces hébergements. 1 500 places devraient ainsi pouvoir être déployées dans cette première phase.