La transformation écologique de la fonction publique
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 85 (2022-2023) 1
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Question écrite du 10/11/2022
- de CRUCKE Jean-Luc
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Aucune strate de la société ne peut se permettre d'éviter la remise en cause et sa transformation afin de faire face à la transition climatique.
Le mardi 11 octobre, le Ministre français de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a présenté le premier plan de formation à la transition écologique des cadres de la fonction publique. Ce plan s'inscrit dans le plan de sobriété énergétique présenté le 6 octobre 2022, et s'appuie sur l'engagement et la mobilisation des agents pour répondre aux défis écologiques et inscrire la planification écologique au cœur des politiques publiques.
Le contenu de cette formation sera composé de trois modules tels que
- le module « Comprendre » pour le développement d'une compréhension des grands enjeux climatiques,
- le module « Se projeter » avec des rencontres d'acteurs importants ayant opéré le tournant de la transition écologique dans leurs activités,
- et le module « Agir » qui s'appuiera l'élaboration d'un plan d'action propre à chaque administration pour réaliser la transition écologique.
Le service public belge ne doit donc pas y échapper et doit pouvoir être le lieu où s'invente une transformation écologique à la fois ambitieuse et concrète. Si la fonction publique ne le fait pas, elle risque de se priver des talents et des énergies indispensables pour relever le défi carbone auquel il doit faire face !
Comment Madame la Ministre prépare-t-elle la fonction publique à cette mutation ?
Comment faire de chaque fonctionnaire un maillon indispensable à la réussite de la transition écologique ?
Comment faire de la contribution à la transformation écologique un objectif pour chaque fonctionnaire et un critère d'évaluation et de promotion, en valorisant ceux et celles qui aident leurs structures à être plus créatives, plus résilientes, plus innovatrices et plus critiques ?
Réponse du 09/12/2022
- de DE BUE Valérie
À l’instar de l’engagement du Ministre français de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, je confirme que le Service public de Wallonie s’est doté d’un plan concret, réfléchi et adapté aux réalités du service public wallon. Ce plan doit être pris à cœur par tous les agents de tous niveaux, en ce compris les managers, et cela s’avère essentiel pour qu’il soit mis en œuvre efficacement.
Le Plan de Développement durable et de déplacements du SPW (PDD-PDE) intègre la même ambition de voir l’administration se transformer. Résolument tourné vers l’action, il marque une volonté d’apporter des changements significatifs pour faire du SPW un véritable acteur de la transition.
Il vise non seulement la lutte contre les changements climatiques, mais a aussi pour intention la préservation de la biodiversité et la préservation des ressources naturelles au travers d’une économie circulaire.
Le PDD-PDE présente une approche intégrée au niveau de la gestion des bâtiments, de la mobilité et des fournitures, et en veillant à impliquer les autres activités de support qui ont un rôle à jouer (ressources humaines, gestion pécuniaire, communication...).
Il vise aussi à renforcer la dynamique de développement durable au sein de chaque bâtiment, à responsabiliser davantage chaque acteur, à effectuer un monitoring régulier des impacts sur l’environnement ; tout cela dans une logique d’amélioration continue.
Pour 2050, le SPW s’est fixé le but ultime d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble des bâtiments et des déplacements ainsi que 100 % de consommations responsables. Les défis ne manquent donc pas et l’engagement du management est une pierre angulaire de l’évolution exigée.
Le PDD-PDE prévoit spécifiquement l’intégration d’objectifs en termes de développement durable dans les documents d’entretien (planification/évaluation) des agents.
A ma demande, l’École d’Administration publique a par ailleurs développé un parcours de formation de base pour les nouveaux managers d’équipe technique et pour les managers de terrain qui inclut un module intitulé « Je suis acteur du développement durable avec mon équipe ».
Ce module a notamment pour objectifs pédagogiques de permettre aux managers de :
- découvrir le plan de développement durable de leur administration et ses implications concrètes pour leur service ;
- identifier les différents volets du développement durable ;
- identifier les opportunités favorisant le développement durable dans la gestion de leur service et des ressources ;
- être force de proposition pour leur hiérarchie.
Des formations dites « catalogue » de cette école sont par ailleurs ouvertes à tous les agents qui travaillent pour les entités clientes de l’EAP, telles que :
« Concevoir un projet public contribuant du développement durable » ;
« Intégrer le développement durable dans mon organisation » ;
« Identifier et analyser les impacts d’un projet sur les enjeux climatiques, d’emploi et de pauvreté : introduction à l’analyse d’impact ex ante ».
Le développement d’éco-teams au sein de chaque bâtiment, coordonnées pour progresser vers les intentions du PDD-PDE, devrait également permettre de renforcer la concrétisation des réalisations.
Chaque fonctionnaire doit être impliqué dans cette mutation primordiale et je suis persuadée que la direction à prendre doit être clairement et résolument donnée par le Gouvernement wallon et l’ensemble de la hiérarchie.
La transition écologique est un cap vers lequel chacun doit désormais tendre.