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La pénurie de l'offre de formation de technologue

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 124 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/11/2022
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le métier de technologue peu connu du public est pourtant essentiel en médecine. Sans technologue, le radiologue ne peut poser un bon diagnostic. Cette profession fait face à une pénurie. Seules quatre écoles (Charleroi, Liège et deux à Bruxelles) forment en 3 ans à cette profession.

    En première, les étudiants sont environ 200 et en dernière année, ils ne sont plus qu'une trentaine. Le métier souffre d'un manque de visibilité et de reconnaissance. Très peu de gens savent ce qu'est un technologue en imagerie. La plupart des patients pensent que ce sont des infirmiers ou des médecins.

    Les actes posés par le technologue sont demandés par le radiologue. Le niveau d'exigence du technologue doit être optimal, car le radiologue ne se base que sur les radios, scanners, mammographies et la résonance magnétique. Il dépend de la qualité du technologue pour donner le diagnostic aux patients. À cette pénurie, s'ajoute une explosion des demandes d'examen.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de la problématique ?

    A-t-elle la volonté de combler cette pénurie en Wallonie, le cas échéant, en collaboration avec les autres autorités impliquées, et ce afin de rendre à nouveau attractif le métier de technologue ?

    Quelles sont les mesures qu'elle préconise afin d'anticiper les conséquences de cette pénurie pour les prochaines années ?
  • Réponse du 16/03/2023
    • de MORREALE Christie
    Le technologue réalise, sur prescription médicale et sous la responsabilité du médecin radiologue, des examens relevant de l’imagerie médicale, de la médecine nucléaire et/ou de la radiothérapie afin de déceler des maladies, lésions ou malformations, d’étudier le fonctionnement des organes internes ou de traiter des maladies cancéreuses.

    Au niveau de l’enseignement supérieur, l’effectif des années terminales de l’option technologue en imagerie médicale inscrit ces dernières années, n’est constitué que de quelques dizaines d’étudiants par an pouvant venir potentiellement alimenter la réserve de main-d’œuvre.

    Cela semble être juste suffisant comparé au nombre d’opportunités d’emploi connues du FOREm en Wallonie qui s’élève à quelques dizaines d’opportunités par an. Il faut néanmoins tenir compte du fait que divers canaux de recrutement peuvent être utilisés par le secteur, parmi lesquels le FOREm qui ne capte qu’une partie des opportunités d’emploi de ce métier.

    Pour exercer ce métier, il faut répondre aux conditions de qualification minimales permettant d’obtenir un agrément et un visa en tant que technologue en imagerie médicale.

    Selon les avis recueillis auprès des experts consultés lors de l’analyse réalisée dans le cadre des fonctions critiques et métiers en pénurie, l'importance des examens et donc des appareillages dans la chaîne des soins rend aujourd'hui indispensable la présence d'un personnel qualifié pour effectuer l'ensemble des actes d'examens préalables et ainsi éviter une paralysie des activités de soins. Les sites de formation sont peu nombreux ainsi que les étudiants sortants pour répondre aux besoins, et ce malgré la réorganisation des activités au sein de bassins de soins (visant notamment à rationaliser les appareillages et à augmenter l'efficience de leur utilisation) et les possibilités d’automatisation qu’apporteraient des solutions d’ « intelligence artificielle » encore en développement.

    Comme pour d'autres métiers de la santé, le rapport de force sur le marché de l'emploi pour ce métier est aujourd'hui en faveur des travailleurs qualifiés qui recherchent les postes de travail présentant les meilleures conditions de travail.

    Selon les statistiques annuelles des professionnels des soins de santé, la part des personnes enregistrées en tant que technologue en imagerie médicale ayant plus de 50 ans est de plus de 40 %. Ce vieillissement de la population autorisée à exercer le métier risque de renforcer les tensions au recrutement à l’avenir.

    En Belgique et en Wallonie, il est encore aujourd’hui très difficile d’obtenir une vision claire et précise de l’état des besoins en personnel dans les différents secteurs d’activité. L’angle de vue le plus facilement disponible et le plus rapidement actualisé reste l’observation au travers des diffusions d’opportunités d’emploi. Or, aujourd’hui, ces diffusions sont réalisées au travers de canaux de diffusion de plus en plus nombreux et variés. Le service public régional de l’emploi (le SPE) n’est pas nécessairement le canal privilégié de recrutement dans certains secteurs (dont la santé) ; tout particulièrement dans les secteurs au sein desquels les profils recherchés sont des profils de qualification supérieure. Par ailleurs, les outils technologiques permettent aujourd’hui un contact direct entre employeurs et candidats à l’emploi. Dans le secteur de la santé, ce contact direct existe aussi historiquement via les stages intégrés dans les parcours de formation et comme les personnes formées n’ont pas la nécessité de s’inscrire comme demandeur d’emploi, leur recrutement s’opère en dehors du canal du SPE. En conséquence, la vision qu’à le SPE, tant de l’état des besoins en personnel que de la réserve de main-d’œuvre ne peut être considérée que comme partielle, sans que l’on puisse en définir la proportion par rapport à un état exhaustif de la situation. Il faut en tenir compte dans l’interprétation des données présentées ci-après.

    Sur le métier de technologue en imagerie médicale, le FOREm relève :
    - 46 opportunités d’emploi connues en 2020 (dont 35 % en contrat intérimaire) ;
    - 85 en 2021 (41 % en contrat intérimaire) ;
    - 60 sur les 9 premiers mois de l’année 2022 (62 % en contrat intérimaire).

    Le niveau de qualification et l’agrément requis pour l’exercice du métier exigent un parcours de formation défini par loi et décret qui n’est pas développé dans le champ de la formation professionnelle (comme pour l’ensemble des professions de santé). La formation dans ces métiers relève de l’enseignement de plein exercice et éventuellement de l’enseignement de promotion sociale.