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La visibilité des outils wallons pour aider les jeunes à entreprendre

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 152 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/11/2022
    • de SAHLI Mourad
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Lancer son entreprise appelle la réalisation d'un business plan. En 2020, Acerta a réalisé une enquête auprès de près de 1 300 indépendants. Celle-ci révèle que le seul 13 % d'indépendants ont bien élaboré un business plan au moment de lancer leurs affaires. Ce chiffre est pour le moins interpellant quand on sait que le plan constitue un soutien important pour les personnes qui souhaitent se lancer comme indépendant et qu'il s'agit d'une formalité obligatoire.

    Les jeunes wallons veulent de plus en plus entreprendre, pour ce faire, ils ont besoin d'être informés de la manière la plus simple pour accéder aux différentes aides et surtout d'être accompagnés pour élaborer leur business plan le plus complet.

    Dans ce cadre, la Wallonie dispose de plusieurs leviers en matière d'insertion professionnelle en accompagnant celles et ceux qui souhaitent créer leur activité d'indépendant. On retrouve, notamment, l'accompagnement personnalisé, la formation, l'aide à la préparation de projet, l'aide à l'accès au financement…

    Tout ce potentiel de compétences n'est manifestement pas connu de tous, et plus particulièrement, des jeunes qui souhaitent se lancer dans une activité d'indépendant.

    Même si l'enquête d'Acerta date de 2020, Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de son contenu ?

    Quels sont les grands enseignements qu'il en tire ?

    Quelles sont les pistes d'amélioration qu'il compte mettre sur la table pour améliorer la visibilité des outils wallons auprès du plus grand nombre ?
  • Réponse du 15/12/2022
    • de BORSUS Willy
    En Wallonie, une série d’initiatives et de programmes sont destinés aux futurs entrepreneurs :

    1. Via les incubateurs étudiants :

    Les incubateurs étudiants se développent le plus souvent grâce à de synergies locales, notamment avec les universités ou les hautes écoles de leur bassin. En Wallonie, il en existe 6 :
    - VentureLab (Liège) : à destination de tous les étudiants et des jeunes diplômés des institutions de l’Enseignement supérieur du pôle académique Liège-Luxembourg ;
    - Yncubator (Louvain-la-Neuve) : accessible aux étudiants du Brabant Wallon ;
    - Yump (LME – Mons) : pour tous les étudiants et les jeunes du territoire Cœur de Hainaut ;
    - Linkube (BEP – Namur) : ouvert aux étudiants de la Province de Namur ;
    - StudentLab (Charleroi-Entreprendre – Charleroi) : pour tous les étudiants issus et/ou scolarisés dans la région de Charleroi – Sud Hainaut ;
    - Student StartLab (UCL Mons) : pour tous les étudiants ou jeunes diplômés d’une institution d’enseignement présente sur le territoire Cœur de Hainaut.

    Un accompagnement d’incubateur peut prendre plusieurs formes :
    - un coaching individuel par des entrepreneurs confirmés ;
    - des workshops sur des thématiques entrepreneuriales ;
    - une formation ou une mise à niveau en gestion ;
    - un espace de coworking pour travailler, échanger et réseauter ;
    - des événements, comme le sommet de l’étudiant-entrepreneur

    2. Via des programmes d’incubation entrepreneurs/startups :

    - WSL : Incubateur technologique pour les techno-entrepreneurs. WSL met à disposition son expertise, ses services et ses infrastructures. WSL développe une étroite collaboration avec ses partenaires naturels : les universités, les hautes écoles, les centres de recherche, l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (AWEx), les pôles de compétitivité et les clusters.

    - GreenBooster : un programme s’étalant sur 12 jours qui permettra au chercheur/porteur de projet de travailler sur son propre projet et d’aboutir in fine à l’élaboration d’un premier business plan, d’un premier pitch commercial et d’un premier pitch investisseurs.

    Ce programme s’adresse à des porteurs d’un projet de start up technologique dans les domaines de la chimie verte, des matériaux durables, de l’énergie renouvelable et des chercheurs universitaires ne disposant pas ou de peu de compétences en entrepreneuriat (typiquement les chercheurs bénéficiant d’un financement First Spin off ou Proof of Concept).

    - Wild Bischop : un premier incubateur de jeux vidéo en Wallonie, basé au Pôle Image de Liège. Son but est d’accélérer le développement et la commercialisation de jeux vidéo par des porteurs de projet. À la fin de la phase d’incubation, Wild bishop aidera les porteurs de projet à présenter leur jeu à des éditeurs sélectionnés pour pouvoir poursuivre le développement dans une structure ad hoc.

    La phase de pré-production dure 4 + 2 mois, Wild Bishop met une équipe en place autour des porteurs de projet pour les assister dans le développement du jeu. Les porteurs de projet sont rémunérés par Wild Bishop pendant cette phase.

    - The Faktory : accélérateur de startups technologiques privé, un incubateur et un fonds d'amorçage de capital-risque fondé par Pierre L'Hoest, l'entrepreneur belge réputé pour avoir lancé EVS Broadcast Equipment. Sur la base d'approches efficaces comme le Lean Startup et le Business Model Canvas, une analyse à 360° est appliquée aux idées les plus prometteuses. L'objectif est d'aider les startups à se développer en identifiant et en validant des niches de marché, un développement centré sur le client et en fournissant les moyens nécessaires pour déployer et lancer leurs entreprises avec succès.

    - Les Centres européens d’Entreprises et d’Innovation (CEEI) et les Agences de développement territorial (ADT) proposent un accompagnement global des entrepreneurs dans leurs démarches d’innovation. En s’appuyant sur leurs écosystèmes locaux respectifs (universités, hautes-écoles, centres de recherche, réseaux d’entreprises, et cetera), ces structures proposent aux entreprises porteuses de projets originaux ou à haute valeur ajoutée un certain nombre de services d’accompagnement et de coaching :
    - la structuration des idées ;
    - la création d’un business model ;
    - la réalisation d’un plan d’affaires ;
    - la préparation et l’entrainement au pitch de votre projet ;
    - des analyses de marché ;
    - la facilitation des demandes d’aides et de subsides.

    - ID2Move : Incubateur destiné à soutenir le développement de technologies d'intelligence artificielle et de systèmes autonomes avec une spécialisation sur les drones. Adapté aux besoins des startups et des PME, ID2Move et facilite les relations avec le monde académique.

    La SOWALFIN propose différentes solutions de financement permettant de boucler un montage financier lors de la création d’une entreprise (activité économique : indépendant, sociétés de type PME) :
    • de la garantie sur du crédit bancaire (servant à financer la trésorerie de départ et les investissements) - jusque 75 % et jusque 1,5 million d’euros;
    • des prêts subordonnés complémentaires aux crédits bancaires (pas de minimum ; jusque 500 000 euros) ;
    • des solutions « haut de bilan » (capital, prêts subordonnés,…) via les Invests wallons ;
    • le Prêt Coup de Pouce permettant à un proche (un particulier) de faire un prêt à une entreprise (jusque 125 000 euros/prêteur et 250 000 euros/emprunteur), tout en bénéficiant d’un avantage fiscal sous la forme d’un crédit d’impôt annuel sur la durée du prêt et d’un crédit d’impôts unique en cas de défaillance (faillite, PRJ, dissolution, et cetera). La SOWALIN peut également octroyer un prêt subordonné complémentairement à un prêt coup de pouce de min. 50 000 euros ;
    • la plateforme EUROQUITY qui permet aux porteurs de projet de lever des fonds auprès d’investisseurs privés ;
    • des solutions de financement et de garantie adaptées au financement de projets à l’international, tournés vers l’éco-transition (dont les circuits courts), innovant…

    La stratégie mise en œuvre par les Invests permet également de proposer aux PME, en ce compris les plus jeunes d’entre elles, du financement bien sûr, mais aussi, via leurs réseaux, leurs partenaires et « stakeholders », des infrastructures adaptées à chaque stade de leur développement, de l’expertise multisectorielle pointue et de l’accompagnement. Cela leur permet de jouer un rôle moteur majeur dans l’attractivité de compétences et le développement de projets de haut niveau en Wallonie.

    La SOWALFIN a également une mission de coordination des structures d’accompagnement (notamment) à la création d’entreprises et d’information et orientation (à travers le 1890), ce qui permet aux porteurs de projet d’être informés et orientés en amont vers un conseiller qui va les aider à structurer son projet de création d’entreprise et à monter un dossier de financement afin de lever des fonds auprès du secteur privé et public (prêt, capital, et cetera).

    La fusion des outils économiques et financiers wallons, qui va se concrétiser au début du mois de janvier, a pour ambition de doter la Wallonie d’un outil régional unique, fort et incontournable en matière de financement et d’accompagnement, mais aussi améliorer la lisibilité de l’offre de services à destination des entrepreneurs wallons. Il s’agit notamment d’apporter une plus grande clarté et lisibilité de l’offre permettant de soutenir plus d’entreprises et de répondre davantage à leurs besoins, via une structure unique, une marque unique, et ainsi donner davantage de visibilité à l’offre de services, déjà complète, pour ce qui concerne l’enjeu important de l’entrepreneuriat en Wallonie.