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L'étude "Fierwall".

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2006
  • N° : 70 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 17/11/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Un article de presse de La Libre Belgique du 14 novembre dernier fait état de la finalisation d'une étude sur les énergies renouvelables et le potentiel d'emploi dans ce secteur.

    L'article précise que les résultats de cette étude ont été présentés à l'occasion des « Assises wallonnes de l'énergie » des 15 et 16 novembre 2006.

    Avant de poser mes questions, je tiens à rappeler à Monsieur le Ministre que l'Allemagne, quant à elle, a publié en juin de cette année une étude similaire. Cette étude conclut que le développement continu des énergies renouvelables, combiné au changement structurel dans le secteur de l'approvisionnement énergétique, aboutira, à long terme, voire à moyen terme, à des avantages économiques considérables. Pourquoi ? L'étude allemande établit que l'usage des énergies renouvelables stabiliserait l'évolution des prix de l'énergie, étant donné qu'elle se base sur le développement des technologies et non sur les énergies primaires non renouvelables. Par ailleurs, outre un effet positif sur le taux d'emploi actuel, l'étude constate un effet favorable sur les perspectives d'emploi futures, surtout dans le domaine du commerce extérieur.

    Serait-il possible que notre assemblée parlementaire puisse avoir accès à cette étude wallonne, voire un échange plus détaillé en Commission ?

    Quels sont les résultats concrets de cette étude et de la réunion des « Assises wallonnes de l'énergie » ? Quels enseignements faudra-t-il tirer des conclusions ? A-t-on mis en parallèle l'étude wallonne et l'étude allemande ? Dans la négative, ne serait-il pas opportun de le faire (pour identifier des coopérations possibles et les complémentarités) ?

    Je pose ces questions à Monsieur le Ministre afin de lui rappeler aussi que l'Allemagne figure parmi nos partenaires économiques (et politiques) primaires et que l'intériorisation du know how allemand est certainement d'une haute utilité pour le développement économique wallon.
  • Réponse du 27/11/2006
    • de ANTOINE André

    Cette étude a été remise le 7 novembre à l'administration de l'énergie ainsi qu'à mon cabinet. Les recommandations et constats seront rendus publics. Une question parlementaire a d'ailleurs déjà été posée concernant cette étude.

    Les auteurs de l'étude sont bien entendu informés de l'expérience allemande.

    L'étude FIERW ALL atteste que la stratégie privilégiée début des années 2000 qui consistait à flatter la demande en espérant que l'offre suivrait montre aujourd'hui ses limites. Il faut repenser notre action en tenant aussi compte des entreprises, de la recherche et de l'innovation ainsi que des possibilités de créer de l'emploi autour de ces filières d'avenir.

    Les principaux constats de cette étude et les actions qu'ils appellent sont:

    1° Le secteur économique a l'impression que les pouvoirs publics ne créent pas les conditions d'un marché. C'est inquiétant au vu d'un marché minimum de 840 millions d'euros d'investissements programmés en 5 ans! Cela traduit par un manque flagrant d'information concernant les marchés qui se créent grâce au soutien public.
    Pour remédier à cela, je vais m'assurer de la réalisation d'une campagne d'information et d'actions de sensibilisation en faveur du monde des entreprises concernant les importants marchés disponibles tant en Wallonie qu'à l'échelle européenne et mondiale.

    2° Les entreprises wallonnes se plaignent d'un manque de formation de la main d'œuvre aux technologies du renouvelable malgré le fait que nos universités et écoles supérieures disposent de connaissances pointues et dispensent déjà des formations de qualité. Il s'agit ici encore de ne pas laisser le constat en l'état. A ce titre, je compte initier la mise en place d'un master en énergies durables avec les différentes universités et hautes écoles francophones, et ce en concertation avec ma Collègue Simonet.

    3° Les entreprises ont besoin d'être informées, conseillées, accompagnées et le marché des énergies renouvelables nécessite un organe d'échange entre les différents acteurs susceptibles d'y être impliqués. Pour ce faire, je compte soutenir la mise en place d'une plate-forme des énergies renouvelables qui s'appuiera sur l'existant : les facilitateurs, les organismes de la Région telle l'AWEx, les fédérations telles AGORIA ou EDORA, etc. Il s'agira en fait d'un outil de facilitation, d'information, de conseil et de mise en réseau des différents acteurs au service du développement de la production de biens et services SER en Région wallonne. Il faudra éviter les structures lourdes, coûteuses et peu efficaces. Cette plate-forme doit en fait être le 12éme facilitateur en énergie durable de la Région : un facilitateur destiné à favoriser la production de biens et services dans les filières renouvelables.

    4° Fierwall pointe un déséquilibre entre le niveau de soutien aux producteurs d'énergie verte et celui accordé à la production de biens et services destinés à la filière. J'ai dès lors demandé à mes collaborateurs d'entamer une réflexion et des concertations pour orienter des ressources issues de décisions publiques vers la mise en place d'une stratégie de production de biens et services et plus uniquement vers la consommation ou la production d'énergie verte. En outre, cela invite tant les entreprises que les autorités à mieux utiliser les invests et instruments financiers déjà disponibles en Région wallonne.

    Enfin, il apparaît indispensable de favoriser l'innovation et pas seulement la mise en place de technologies pérennes via des subsides. Il est tout aussi capital de favoriser les collaborations entre les chercheurs et les entreprises. Pour ce faire, je viens de lancer le 16 novembre dernier un programme mobilisateur ayant pour thème la recherche et développement dans le domaine de la production d'énergie à partir des sources d'énergies renouvelables.

    Il réserve 5 millions d'euros à la recherche et développement et aux projets de démonstration en SER et accordera la priorité aux partenariats entre les universités, centres de recherche, hautes écoles et les entreprises et aux recherches qui permettront de développer des technologies et produits proches du marché.

    En ce qui concerne la proposition de l'honorable Membre d'établir des contacts avec l'Allemagne, c'est indiscutablement un pays avec lequel j'encouragerai la future plate-forme à établir des contacts et à envisager des actions communes.