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La modernisation de la liaison entre le canal du Centre et la Sambre

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 273 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/11/2022
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    En septembre dernier, à l'occasion des cérémonies célébrant le vingtième anniversaire de l'ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu, Monsieur le Ministre a confirmé l'important projet visant à élargir la capacité du transport par la voie d'eau entre Tournai et Liège, en passant par le canal du Centre et la Basse Sambre. Ce projet devant s'inscrire dans une mise à capacité de 2 000 tonnes de l'ensemble du réseau fluvial wallon afin de l'harmoniser avec les principales voies navigables européennes et permettre à l'ascenseur de Strépy-Thieu de travailler à 100 % de son potentiel.

    Peut-il préciser quel est l'objectif global de la Wallonie dans le cadre de la liaison Seine-Escaut par la dorsale wallonne ?

    Quel est l'objectif poursuivi en termes de navigabilité : quelles dimensions et quelles capacités pour les bateaux ? Quand ce projet global doit-il être opérationnel ?

    En juin dernier, il m'indiquait que le projet de nouvelle écluse à Obourg avait fait l'objet du dépôt d'une demande de permis en avril et qu'au vu du nombre d'instances à consulter, le fonctionnaire délégué a souhaité recevoir 22 exemplaires supplémentaires du dossier. Il précisait que l'analyse de complétude du dossier est en cours et devrait aboutir dans les jours qui viennent et que si le dossier est déclaré complet et recevable, l'instruction du permis devrait durer 4 à 5 mois ce qui nous amène à novembre 2022.

    Cet échéancier est-il tenu ?

    Si non pourquoi ?

    Par ailleurs, où en sont les projets d'aménagement entre La Louvière et Charleroi, notamment à Viesville, Gosselies et Marchienne ?

    Quels sont les travaux à réaliser pour y permettre la navigation des 2 000 T ?

    Quel est l'état de préparation de ces dossiers ? Quel en est le coût budgétaire estimé ?

    Quelles sont les perspectives de financement européen dont il a fait l'écho lors du 20e anniversaire de l'ascenseur de Strépy-Thieu ?

    Y a-t-il d'autres obstacles à lever sur cet itinéraire de jonction entre la Seine et l'Escaut par la dorsale wallonne ? Lesquels ?



  • Réponse du 23/12/2022
    • de HENRY Philippe
    L’objectif du projet européen de réseau Seine-Escaut est de relier le bassin de la Seine par une voie navigable intérieure continue à grand gabarit au bassin de l'Escaut dans le nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi qu'à d'autres grands bassins fluviaux européens tels que le Rhin et la Meuse. Il en résultera un réseau de voies navigables intérieures continu, efficace et cohérent de grande capacité reliant les nombreux ports maritimes et intérieurs de cette vaste région transfrontalière européenne.

    Ce projet vise aussi à garantir que les itinéraires principaux Seine-Escaut soient au moins de classe CEMT Va (2 000 tonnes) et à assurer de bonnes conditions de navigation. Ces objectifs généraux permettent d’encourager le report modal du transport routier vers le fluvial et contribueront à l’atteinte des objectifs régionaux en termes de mobilité (Stratégie régionale de Mobilité), de réduction des gaz à effet de serre (Plan wallon Énergie Climat) ou encore de développement économique de la Région.

    Afin de soutenir la mise en œuvre coordonnée du projet chez les différents partenaires, la Commission européenne a adopté une décision (Décision d'exécution (UE) 2019/1118 de la commission du 27 juin 2019) dotant le projet d’une liste d’actions accompagnée d’un échéancier visant son achèvement pour 2030.

    En Wallonie, plusieurs actions ont, d’ores et déjà, été concrétisées :
    - la section wallonne de la Lys mitoyenne a été mise au gabarit 4 400 tonnes (bateaux de 180 m x 11.4 m) dans la traversée de Comines ;
    - le Haut Escaut a été mis au gabarit 2 000 tonnes (bateaux de 110 m x 11.4 m) dans la traversée de Tournai, a été approfondi permettant ainsi un tirant d’eau de 2m90 et ses conditions de navigation ont été renforcées par la modernisation de la télécommande du pont Notre-Dame et de l’alternat de Tournai ainsi que la modernisation des barrages de Kain et d’Hérinnes ;
    - sur la Dorsale wallonne, les travaux préparatoires sont terminés comprenant entre autres la modernisation de leurs stations de pompage en vue de la construction d’écluses à 2 000 tonnes à Viesville, Gosselies et Marchienne au pont.

    D’autres actions, en cours ou à venir, restent à finaliser :
    - Canal Pommeroeul-Condé : réouverture au gabarit 3 000 tonnes pour l’été 2023 ;
    - Dorsale wallonne : mise au gabarit 2 000 tonnes (bateaux de 110 m x 11.4 m) pour 2028, comprenant :
    o l’élargissement de plusieurs zones du canal Nimy-Blaton pour le nouveau gabarit (2023-2026) ;
    o la construction de 4 nouvelles écluses au gabarit 2 000 tonnes à Obourg, Viesville, Gosselies et Marchienne au pont et l’aménagement de bassins de virement pour ce nouveau gabarit (2024-2028) ;
    o l’aménagement du linéaire de la Basse Sambre pour faciliter le croisement et le virement de tels bateaux et permettre la télégestion des ouvrages de franchissement (2021-2028) ;
    o l’adaptation de l’écluse d’Auvelais pour augmenter l’enfoncement à 2m80 (2020-2023).
    - Canal Charleroi-Bruxelles (versant nord) : remise à pleine capacité de l’axe Seneffe-Anvers avec les modernisations nécessaires du plan incliné de Ronquières et du site éclusier d’Ittre (2021-2028) ;
    - Haut Escaut : augmentation de la capacité des sites éclusiers et leur sécurisation (2030) ;
    - Lys : Sécurisation des conditions de navigation avec la modernisation du barrage de Comines (2030).

    Concernant la procédure de permis pour la nouvelle écluse à Obourg, le dossier a été déclaré complet et sa délivrance est imminente. L’échéancier est par conséquent respecté.

    Quant aux autres demandes de permis pour les nouvelles écluses à Viesville, Gosselies et Marchienne, leurs délivrances sont attendues en décembre 2022 pour les 2 premiers sites et espérées pour juin 2023 pour le dernier pour lequel une nouvelle procédure sera relancée en fin d’année afin d’apporter des compléments techniques au dossier.

    La construction de ces nouvelles écluses et de leurs ouvrages connexes a un coût estimé à 226 millions d’euros TVAC.