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La prise en charge des jeunes victimes de violences sexuelles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 136 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/11/2022
    • de RYCKMANS Hélène
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Comme Madame la Ministre le sait, je suis le dossier des violences sexuelles depuis longtemps. Le harcèlement a été mis en relief dans l'actualité depuis un moment, et je suis donc en relation avec diverses parties prenantes. Je suis parfois atterrée d'entendre certains témoignages, en particulier des jeunes femmes, qui se trouvent désemparées face à des situations de violence sexuelle, notamment sur les campus universitaires. Il en est de même dans d'autres contextes d'études ou professionnels.

    Concrètement, lorsque cela arrive, il n'y a à ce jour le plus souvent aucune procédure claire à suivre qui permettrait aux victimes d'être rapidement prises en charge et aux auteurs d'être rapidement écartés, et ce, même sans dépôt formel d'une plainte, qui est une démarche qui reste difficile à faire lorsque l'auteur est un proche.

    La compétence des campus en particulier relève évidemment de la compétence de la FWB, mais l'enjeu est articulé avec plusieurs compétences régionales et une série de structures subventionnées par la RW traitent d'ailleurs des plaintes et des souffrances qui en découlent. Il en est de même pour une série d'autres jeunes. C'est sur cette seule dimension, de compétence régionale, que je souhaite l’interroger.

    Comment les jeunes femmes, par exemple à Louvain-la-Neuve, à Liège ou à Namur, peuvent-elles trouver écoute et prise en charge par un personnel formé à ces cas de figure ? En attendant l'installation du Centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles (CPVS) de Namur et, plus tard, celui du Brabant-Wallon, est-il possible de renforcer la prise en charge par l'antenne "SOS Viol" de Namur ? Quelles en seraient les conditions ? Qu'en est-il des autres villes qui accueillent de nombreux jeunes, comme Liège ou Mons ?

    À Namur par exemple, l'antenne de "SOS Viol" a-t-elle établi des collaborations avec l'université et les hautes écoles de la Ville ou encore avec des entreprises ou organisations accueillant un grand nombre de jeunes travailleurs ? Avec quels résultats jusqu'ici ?
  • Réponse du 22/12/2022
    • de MORREALE Christie
    Que les violences sexuelles surviennent sur un campus universitaire ou ailleurs, les centres de prise en charge pour les victimes de violences sexuelles (CPVS) constituent la meilleure prise en charge possible pour les victimes de ces agressions. Cependant, il n’en existe pas encore dans chaque province wallonne et les victimes doivent s’y adresser au maximum dans le mois qui suit leur agression. Or, nous savons que de nombreuses victimes ne feront une première démarche vers un service d’aide que, parfois, plusieurs années après leur agression sexuelle.

    Pour toutes ces jeunes femmes qui n’ont pas (encore) accès à un CPVS à proximité de chez elles, il y a la possibilité de contacter SOS Viol via le 0800 98 100 qui est accessible du lundi au vendredi de 8h à 18h ou via le chat sur le site web de l’ASBL https://www.sosviol.be/tchat/.

    Les jeunes femmes victimes d’agression sexuelle peuvent trouver un accompagnement spécialisé à l’antenne namuroise de SOS Viol et à l’ASBL Brise le silence à Mons. Plusieurs services agréés par la Wallonie pour l’accompagnement des victimes des violences entre partenaires et des violences fondées sur le genre offrent un accompagnement global pour les jeunes filles et les femmes confrontées à diverses formes de violences, y compris les violences sexuelles, que ce soit dans le cadre d’une relation de couple ou non. Comme le Collectif des femmes à Louvain-la-Neuve, ou le GAMS à Namur et à Liège. L’ASBL Le 37 (centre de planning familial) à Liège est également soutenue pour offrir un accompagnement spécialisé aux victimes de violences sexuelles notamment.

    L'antenne SOS Viol située à Namur, inaugurée le 6 septembre dernier, et destinée à l'ensemble de la Wallonie développe toujours ses partenariats. Actuellement, cela se fait par des rencontres avec des professionnels d'autres services, la participation à des plateformes ou encore des actions de sensibilisation.

    Ces rencontres ont permis de se présenter à différents services et structures dont le public cible est constitué d'étudiants et de jeunes travailleurs, dont par exemple l’UNamur et le dispositif PHARE (Protection HARcèlement Étudiant de l'UNamur), la Haute école HENALLUX, la Haute école Albert Jacquard, le service Droits des jeunes (destiné à des jeunes de 0 à 22 ans) …

    Une rencontre avec le service TOGETHER de l’UCLouvain (cellule spécialisée dans la prise en charge au sein de l'UCLouvain, des situations liées à la violence de genre, au harcèlement et aux discriminations) devrait également avoir lieu dans les prochaines semaines.

    Tous les professionnels rencontrés ont accueilli avec grand intérêt cette nouvelle antenne SOS Viol à Namur. La grande majorité d'entre eux demandent également des partenariats futurs concrets, qu'il s'agisse d'orientation des bénéficiaires, des demandes de formation/sensibilisation ou de participation à différents projets. Ainsi, la participation de SOS Viol au certificat inter Haute Ecole Henallux – Université de Namur sur les « discriminations et violences basées sur le genre » est également à l’étude.