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Le financement indispensable du renouvellement du spectromètre FTIR dans le cadre de l’infrastructure de recherche européenne ACTRIS

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 182 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/11/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans le cadre de l'infrastructure de recherche européenne ACTRIS, axée sur les polluants climatiques à courte durée de vie, le Gouvernement wallon a refusé de supporter financièrement les stations d'observation proposées par l'ULiège (Jungfraujoch) et l'ISSeP (Vielsalm), et en particulier de financer, même partiellement, le renouvellement du spectromètre FTIR à la station scientifique internationale du Jungfraujoch.

    Cependant, les scientifiques belges ont un besoin urgent de ce nouvel instrument FTIR, étant donné que l'actuel est vieux de 35 ans et actuellement en panne ! Un tel instrument reste la composante primordiale de l'installation belge concernée et est requis pour une certification ACTRIS.

    D'ailleurs, le programme de surveillance de l'atmosphère terrestre mené au Jungfraujoch a récemment obtenu le prix « European Chemical Landmark Award 2021 » octroyé par l'EUChemS, en reconnaissance des travaux de recherche qui ont été menés depuis 1950.

    Il s'agirait donc de préserver la proposition des quatre stations nationales dans ACTRIS et la qualité de nos recherches scientifiques. Or, si la Région wallonne maintient son refus de contribuer à ACTRIS, 2 des 4 stations disparaissent !

    Considérant les instruments opérés par l'IASB à ces deux sites en péril, ils ne seront plus considérés comme faisant partie d'ACTRIS et ne bénéficieront donc plus de ses services, même s'ils ont reçu le soutien du Gouvernement fédéral.

    Conviendrait-il d'avoir une nouvelle discussion sur le sujet au sein du Gouvernement wallon ?

    Faudrait-il suggérer une discussion entre le Gouvernement fédéral (Secrétaire d'Etat en charge de la politique scientifique ou BELSPO) et celui wallon ?

    Ne serait-il pas judicieux de prévoir un financement partiel avant 2024 ?

    A-t-on pris compte du risque vis-à-vis des pertes scientifiques sur le long terme s'agissant d'une problématique majeure pour l'humanité ?

    Qu'en est-il d'un financement partiel et d'une collaboration plus étroite avec d'autres autorités en Suisse ?
  • Réponse du 21/12/2022
    • de BORSUS Willy
    J’ai en effet été sollicité par l’Administration en mars 2022 afin de lui faire part de ma position quant au financement du renouvellement du spectromètre FTIR.

    Après avoir examiné la demande, j’ai constaté qu’il n’était pas possible d’activer les instruments à ma disposition en tant que Ministre de la Recherche et de l’Innovation.

    ACTRIS fait en effet partie d’un réseau d’infrastructures visant à la collecte de données et à son analyse, en vue de mener des recherches fondamentales, ou le cas échéant, de fournir aux décideurs politiques des données scientifiques pertinentes pour la définition des futures réglementations environnementales. Ce type d’infrastructure n’est dès lors pas éligible au décret Recherche car il n’est pas source de valorisation économique en Wallonie.

    L’Administration nous confirme en outre dans son analyse qu’il n’y a a priori pas de lien avec les terrains agricoles, mais plutôt avec la qualité de l’air et dans ce cadre, s’il peut relever des compétences du SPW-ARNE, ce serait plutôt sous la tutelle des Ministres Tellier ou Henry.

    Le projet pourrait également être considéré comme relevant de la tutelle FWB, car il est majoritairement lié à de la recherche fondamentale. En comparaison, ce type d’infrastructures est financé en Flandre via un appel lancé par le Fonds Wetenschappelijk Onderzoek , soit l’équivalent du FNRS.

    Je rejoins l’honorable membre sur le fait qu’il conviendrait de relancer la discussion au sein du Gouvernement wallon en vue d’assurer la continuité des services offerts et au vu du défi sociétal majeur ciblé, à savoir permettre d’étudier et de mieux comprendre les phénomènes climatiques, environnementaux et météorologiques, afin d’améliorer nos projections et ainsi de disposer d’un outil décisionnel plus objectif pour la définition des politiques wallonnes en matière climatique et de la qualité de l’air.