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La protection de la petite faune dans les plaines agricoles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 200 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 29/11/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le Farmland Bird Index montre que ce sont les oiseaux au sein des milieux agricoles qui subissent le plus fort déclin dans leur population. Ainsi, la situation du bruant proyer s'est encore aggravée, ainsi que celle d'autres espèces comme le moineau friquet, dont la rapidité de déclin est extrêmement inquiétante. Il semble donc qu'outre recréer du maillage écologique et favoriser des pratiques favorables à la biodiversité, il faille aller plus loin pour éviter de voir ces espèces disparaître.

    Madame la Ministre estime-t-elle que les actions proposées dans la Stratégie biodiversité 360°, couplées aux décisions concernant la PAC, sont suffisantes pour la protection de la petite faune des plaines ?

    Envisage-t-elle de revoir les ambitions de la Stratégie biodiversité 360° à ce sujet ? Des actions sont-elles prévues ?

    Plus précisément, que va-t-elle mettre en place afin de protéger les espèces en voie de disparition que l'on ne retrouve plus que dans les plaines agricoles ?

    Est-il envisagé de travailler, à cet égard, de concert avec le Ministre de l'Agriculture, Monsieur Borsus, concernant un projet biodiversité commun ?
  • Réponse du 24/03/2023
    • de TELLIER Céline
    Dans la nouvelle stratégie de mise en œuvre de la PAC, la BCAE 8 impose à chaque agriculteur un pourcentage minimum de zones non productives de 3 ou 4 %. Ces surfaces sont susceptibles d’améliorer sensiblement le maillage présent. Lors des discussions préalables à l’adoption de cette stratégie PAC, j’ai été attentive à ce que ces zones non productives soient les mieux adaptées possible à l’accueil de la petite faune. Complémentairement, les agriculteurs sont encouragés via des incitants financiers à adhérer à des mesures volontaires favorables à l’accueil de la faune sauvage telles que l’écorégime « maillage écologique », les tournières enherbées, les parcelles aménagées ou encore les céréales laissées sur pied indispensables pour fournir l’alimentation hivernale des bruants proyers et autres passereaux inféodés aux plaines de cultures.

    Mon collègue, le Ministre Willy Borsus, et moi-même accordons, chacun dans nos compétences, une subvention à l’ASBL Faune et biotopes visant à accompagner les acteurs de terrain en vue d’optimiser ces aménagements. J’apporte également un soutien complémentaire via une subvention à l’ASBL AVES Natagora pour l’évaluation de l’efficacité des mesures pour l’avifaune des plaines agricoles, la définition des mesures, leur localisation les plus appropriées et la sensibilisation à la mise en place de mesures favorables à plusieurs espèces d’oiseaux agricoles dont le tarier des prés.

    Je soutiens également les actions de sensibilisation à l’adoption de pratiques favorables à la faune des plaines agricoles menées par Natagriwal et par plusieurs GAL et parcs naturels.

    À court terme, dans le cadre de la Stratégie Biodiversité 360°, il est prévu d’établir et d’assurer la mise en œuvre des plans d’actions pour les espèces et habitats menacés pour lesquels cet outil s’avère pertinent. Ainsi, j’ai chargé mon administration de lancer un marché public portant sur la rédaction et la mise en œuvre de plusieurs plans d’action en faveur d’espaces menacées, dont l’un d’entre eux cible spécifiquement les oiseaux des plaines agricoles, en particulier le bruant proyer.

    D’autres actions de la stratégie, déjà en cours, notamment « développer le réseau de haies et d'alignements d'arbres (Opération « Yes we plant ») » contribuent également à améliorer les capacités d’accueil de l’espace agricole pour l’avifaune.

    Enfin, à plus long terme, la stratégie Biodiversité prévoit, au travers de l’Objectif stratégique 2.4, de développer une agriculture qui s’appuie sur le fonctionnement des écosystèmes et intègre la biodiversité, notamment en renforçant le potentiel d'accueil de la biodiversité au sein des espaces agricoles, en soutenant la gestion des espaces naturels par l’agriculture et en développant une agriculture qui s’appuie sur le fonctionnement des écosystèmes. Ces mesures plus globales ne visent pas d’espèces en particulier, mais devraient augmenter la capacité d’accueil du milieu agricole pour l’ensemble de la biodiversité qui y est associée.