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L’exploitation du lisier pour la production d’électricité et de biogaz

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 327 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Grâce à un procédé totalement automatisé, plusieurs fois par jour, du lisier frais est récolté dans les étables. Selon les fabricants des installations, plusieurs mécanismes existent. Dans un environnement anaérobie, les bactéries présentes dans le lisier produisent du méthane. Ce biogaz peut alors être transformé en électricité et en chaleur.

    L'énergie thermique produite est généralement suffisante pour alimenter la ferme en chaleur et, dans certains cas, il est possible de raccorder d'autres maisons et bâtiments sur l'installation. La production d'électricité peut être réinjectée sur le réseau. Grâce à ce type d'installations, les émissions de méthane provenant du lisier sont réduites de 70 % !

    J'ai pu lire dans la presse que plusieurs agriculteurs wallons avaient déjà décidé de s'équiper et d'investir dans une telle installation sur fonds propres dans leur exploitation. Les avantages semblent nombreux, surtout sur leur consommation énergétique dans la période actuelle. C'est aussi bon pour l'environnement et le climat.

    Monsieur le Ministre connaissait-il le procédé ?

    Est-il répandu à ce jour en Wallonie ?

    N'y aurait-il pas lieu d'informer le secteur sur ce procédé ?

    Pourrait-on prévoir des aides spécifiques, des subventions, pour ce genre d'installations ?
  • Réponse du 18/01/2023
    • de HENRY Philippe
    Concernant la question de l’honorable membre à propos de l’utilisation de ce procédé en Wallonie, la réponse est oui. De nombreux exploitants de ferme utilisent aujourd’hui ou prévoient d’utiliser ce procédé au vu du contexte actuel des prix de l’énergie. En effet, cette activité permet de couvrir une large partie des besoins énergétiques de l’exploitation et même d’exporter le surplus de chaleur et d’électricité respectivement à d’autres utilisateurs de chaleur (pour le chauffage de bâtiments principalement) et sur le réseau. Le Comité transversal de la biomasse a approuvé un peu plus d’une trentaine de projets d’installations (qui sont actuellement existants, en phase de construction ou en phase de projet) de ce type en Wallonie dans les cinq dernières années.

    Par rapport à la question d’informer le secteur par rapport à ce procédé, le nombre de porteurs de projet demandant avis au Comité transversal de la biomasse est en forte expansion ces derniers mois. De ce fait, une bonne partie du secteur agricole est déjà informé de l’existence de ce procédé. De plus, la convention BioMaSER soutenue par le SPW-ARNE a pour objectif de développer et structurer les filières de valorisation des biomasses agricoles non alimentaires en tant que matériau combustible. La sensibilisation et le soutien technique des porteurs de projet de biométhanisation de type agricole sont au cœur du plan d’action de cette convention (c’est l’ASBL Valbiom qui a été désignée pour mettre à bien cette mission). Le secteur devrait donc être correctement informé sur ce procédé.

    Concernant la question de prévoir des aides spécifiques et des subventions, la biométhanisation agricole, et notamment l’utilisation d’effluents d’élevages via digestion anaérobie, est aujourd’hui soutenue pour sa production d’électricité à l’aide de certificats verts.

    Sous certaines conditions, la biométhanisation agricole peut également bénéficier d’aides à l’investissement.

    Ces formes de soutien en place depuis près de 20 ans ont permis de développer la filière biométhanisation en Wallonie. En parallèle, la biométhanisation a également besoin d’être reconnue pour les services qu’elle rend, et pas seulement pour la production d’énergie. Ces externalités positives s’articulent autour de trois axes : Énergie/déchets (Traitement des déchets, stockage d’énergie, indépendance énergétique, diminution d’émission de gaz à effet de serre…) ; pratiques agricoles (diminution du recours aux engrais minéraux, amélioration des pratiques agricoles, diminution de la pollution des sols…) ; activité économique (création d’emploi, intégration dans le tissu économique local…). Rémunérer ces externalités positives permettrait également de donner un élan supplémentaire à la filière.

    En ce qui concerne les aides spécifiques, les entreprises peuvent bénéficier :
    - d’une aide financière à hauteur de 75 % sur les frais d’une étude de préfaisabilité en énergie renouvelable ( Gérée par le SPW-TLPE) ;
    - d’une prime forfaitaire à l’investissement de 30% en taux net pour les installations de biométhanisation à la ferme et d’un complément FEADER (gérée par le SPW EER).