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La recommandation n°3 du point relatif à l'aménagement du territoire et la politique de la ville du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 203 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/12/2022
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La recommandation n°3 du point relatif à l'aménagement du territoire et la politique de la ville du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie prévoit de soutenir la mobilité douce et une organisation du territoire qui la favorise à tout âge. Poursuivre les efforts d'urbanisme tactique (aménagements temporaires) et pérenniser les expériences positives, en concertation avec l'ensemble des usagers.

    Cette recommandation est-elle en voie d'application ?
    Si oui, comment ?
  • Réponse du 23/12/2022
    • de BORSUS Willy
    De manière globale, les thématiques évoquées dans la question de l’honorable membre, certes tragiquement exacerbées par la crise que nous avons connue, sont des thématiques qui nous préoccupent depuis de nombreuses années et dont, en guise d’illustration, je citerais quelques résultats de recherches de la Conférence permanente du développement territorial (CPDT) premièrement sur les infrastructures vertes avec la publication en 2020 d’un vade-mecum intitulé « Infrastructures vertes pourvoyeuses de services écosystémiques » et offrant un référentiel synthétique permettant aux acteurs du territoire de s’inscrire dans cette démarche. Deuxièmement sur l’aménagement des espaces publics, la publication d’un mode d’emploi ambitionnant un regard transversal pour aboutir à un aménagement qualitatif. Ou encore les résultats d’une recherche sur la promotion de l’intermodalité soutenant la mobilité douce.

    À la sortie des premières vagues de cette crise et dans la foulée du Rapport de la Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie, j’ai chargé la CPDT, dans le cadre de sa subvention 2021, d’une expertise intitulée « Quelles perspectives pour les territoires wallons dans l’ère post-Covid ? ».

    Cette expertise était essentielle afin d’analyser les conséquences de la pandémie qui nous a touchés sur l’aménagement du territoire et pour anticiper et orienter le redéploiement prévu pour faire face aux conséquences.

    La recherche s’est focalisée sur trois questions essentielles :

    Premièrement, elle a analysé les perspectives pour l’attractivité des centres-villes et leurs activités commerciales. Il s’agissait de voir comment les différents facteurs d’attractivité de notre territoire ont été impactés par la crise et comment y faire face. Parmi ces facteurs, le commerce et les dynamiques économiques, mais également le tourisme et le cadre de vie ont été abordés.

    La deuxième question avait trait aux tendances observées et attendues sur les marchés foncier et immobilier (principalement à vocation résidentielle). Il s’agissait ici de voir comment la crise impacte de manière significative la production et la demande en logements, en questionnant entre autres nos modes d’habiter ou le comportement des acteurs sur le marché de l’immobilier.

    La dernière thématique questionnait les évolutions en matière de répartition modale, notamment en regard de la vision FAST et de la progression du télétravail. Au-delà de la question du télétravail ou de l’avènement de l’e-commerce, ce sont les conséquences de la pandémie sur nos demandes de déplacement et nos usages des moyens de transport (notamment public) qui ont été traités, mais également la question des nouvelles pratiques de mobilité.

    Ces trois thématiques ont été abordées au travers de l’analyse des tendances générales de ces dernières années, des premiers effets de la crise observés et des perspectives qui se dégagent pour le futur.

    Les conclusions de cette étude m’ont permis d’avancer dans la concrétisation des recommandations que formulait le Parlement, et ce par leur intégration dans la stratégie régionale d’aménagement du territoire qui fait l’objet de l’actualisation du schéma de développement (SDT) du territoire qui est en cours.

    Le projet de SDT, que je compte tout prochainement déposer sur la table du Gouvernement, prend à bras le corps ces thématiques de mobilité douce et d’offre en espaces verts et en biodiversité.

    Ainsi, de manière non exhaustive, la stratégie régionale a pour objectifs de :
    - rencontrer les besoins actuels et futurs en logements accessibles et adaptés aux évolutions sociodémographiques, énergétiques et climatiques » au travers desquels l’aménagement du territoire vise à garantir l’accès à un cadre de vie épanouissant en promouvant l’accès aux espaces verts, naturels ou aux rives des cours d’eau à moins de 10 minutes à pied ; en concevant des espaces publics permettant les activités en commun et facilitant les déplacements doux et l’accès aux transports publics ;
    - soutenir les modes de transport plus durables adaptés aux spécificités territoriales et au potentiel de demande » visant le développement d’un réseau de liaisons cyclables ambitieux, la réalisation d’aménagements au bénéfice des modes actifs dans les centralités et ce en complémentarité avec la stratégie régionale de mobilité définissant le principe « STOP » et qui donne la préférence, par ordre de priorité, à la marche (« Stappen »), aux vélos (« Trappen »), aux transports en commun (« Openbaar vervoer ») et aux voitures (« Privévervoer ») ;
    - réduire la vulnérabilité du territoire et de ses habitants aux risques et aux nuisances » qui insiste sur l’importance de la résilience que doivent avoir nos aménagements ;
    - renforcer l’attractivité des espaces urbanisés » visant à consolider et revaloriser les espaces urbanisés en mettant l’accent sur l’importance des espaces verts publics ;
    - développer des espaces publics de qualité, conviviaux et sûrs » pour qu’ils soient en adéquation avec les besoins qu’ils doivent rencontrer ; en tenant compte de la diversité des usages et des usagers, de la temporalité, des services écosystémiques que la nature peut y rendre, mais aussi en intégrant les infrastructures vertes et en favorisant l’accueil de la biodiversité.

    L’honorable membre l’aura compris au travers de ces quelques propos, les réflexions et prérequis à l’action territoriale sont là et le Gouvernement travaille à la finalisation de sa stratégie régionale. Celle-ci sera dès lors déclinée dans les autres documents d’aménagement du territoire pour se concrétiser dans l’orientation et le cadrage des projets, et ce pour aboutir à ce que nos espaces urbanisés offrent des espaces verts accueillants, conviviaux et permettant la pratique d’une mobilité douce. En d’autres mots pris sous l’angle des leçons tirées de la crise liée à l’épidémie de la Covid-19, que le territoire soit plus résilient et qu’il rencontre les besoins de ses habitants.