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L'accueil des réfugiés ukrainiens

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 158 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/12/2022
    • de BEUGNIES John
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La presse relaie ces dernières semaines différents problèmes dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Alors qu'il semble que les différentes régions du pays se renvoient la balle, des réfugiés dorment dehors à Bruxelles, faute de place ou de coordination.

    Le coordinateur de Bruxelles racontait d'ailleurs que si 120 places ont été mises à disposition par la Région wallonne pour répondre à une demande, celles-ci n'étaient finalement pas toutes disponibles ou opérationnelles.

    De plus, on peut entendre que la Wallonie entend faire passer son nombre de places en hébergements collectifs de 800 actuellement à 1 500 d'ici la fin de l'année. Bien en deçà des 7 000 places annoncées avant les vacances.

    Pourquoi cette cacophonie dans l'accueil des réfugiés ukrainiens ? Pourquoi les places ne sont-elles pas encore disponibles pour ceux-ci et pourquoi un nombre finalement si faible de places au vu des chiffres annoncés plus tôt dans l'année ?
  • Réponse du 07/12/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    La question de l’honorable membre portant sur deux sujets distincts, à savoir les relations de la Wallonie avec Fedasil et le nombre de places d’hébergement collectif, je lui propose d’y répondre tout aussi distinctement.

    Premièrement, sur les relations avec Fedasil et plus globalement avec l’autorité fédérale. Depuis de nombreux mois, la Wallonie a pris l’engagement de fournir une solution d’hébergement à 30 % des réfugiés qui sont en demande de logement. Il faut savoir que sur l’ensemble des réfugiés, 30 % sont en demande de logement et 70 % trouvent des solutions par eux-mêmes. Notre engagement est donc de trouver des solutions pour 30 % de ces 30 %.

    Il nous est maintenant « reproché » par la secrétaire d’État De Moor et le Ministre Somers de ne pas remplir notre part de l’accueil et de n’accueillir que 21,14 % du total de ressortissants ukrainiens présent en Belgique.

    Il s’agit d’une erreur d’appréciation issue d'un manque de statistiques en matière de demandes de logement depuis le mois de juillet dernier. La dernière statistique dont nous disposons de Fedasil date du 18 juillet. Elle montre qu’à cette date, nous avions 35 % de réfugiés ukrainiens orientés vers la Wallonie, soit 5 % au-delà de notre objectif.

    On fait donc notre part pour les personnes en besoin d’hébergement. Mais on ne peut raisonnablement pas empêcher un Ukrainien qui ne demande pas à être aidé de choisir de se rendre en Flandre ou à Bruxelles plutôt qu'en Wallonie. Globalement, la statistique basée sur le nombre d’inscrits au registre national ne peut pas être pertinente pour déterminer si on atteint nos objectifs ou non.

    Il y a une autre réalité qui est celle de la saturation du centre Arianne. Pour solutionner ce problème, nous avons mis à disposition de Fedasil, dès le 28 octobre dernier, 120 places d’accueil en hébergement collectif.

    Notons que Fedasil a mis trois semaines pour nous fournir les profils des réfugiés, indispensables pour savoir quel type de logement leur allouer, ce qui décrédibilise la notion d’urgence. Nous avons réitéré notre offre avec 89 places ce 1er décembre. Depuis ces deux dates, seules 59 personnes sont arrivées dans nos centres. Une réunion entre la Cellule de coordination Ukraine, notre prestataire d’encadrement et Fedasil a permis d’établir un modus operandi ayant pour objectif, notamment, d’accélérer le « matching » réalisé par Fedasil entre les places offertes et le profil des réfugiés, nous permettant ainsi de les accueillir dans les meilleures conditions.

    Il faut donc cesser de nous faire porter la responsabilité d’une crise de l’accueil alors que nous faisons preuve de proactivité en la matière.

    Deuxièmement, s’agissant de l’hébergement collectif, nous avons opté pour une stratégie de négociations avec des propriétaires privés. Avec le concours des Gouverneurs, que je salue, nous conventionnons avec des propriétaires publics et privés pour créer des places d’hébergement.

    Nous avons ainsi ouvert ou nous apprêtons à ouvrir plus d’une quinzaine de centres d’accueil dans toute la Wallonie, pour un total de 800 places. 5 centres supplémentaires ouvriront dans les prochains jours avec l'objectif d’atteindre près de 1 100 places à la fin de l'année.

    L’honorable membre le souligne, nous sommes en dessous des objectifs initialement fixés, mais les chiffres d’arrivées journalières le sont aussi largement.

    Différents éléments expliquent cela, notamment le fait que des structures de grande capacité souvent propriétés de la défense ou encore de la Fédération Wallonie-Bruxelles nous sont systématiquement refusées.

    Il nous faut donc nous orienter vers les propriétés communales et provinciales ou encore privées qui sont de moins grande capacité d’accueil. L’atteinte des objectifs prend donc plus de temps.

    Cela étant, le Gouvernement se penchera, dans les jours à venir, sur une réorientation de sa stratégie de sorte à atteindre progressivement les 3 000 à 3 500 places d’accueil en hébergement collectif au cours de l’année 2023.