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Le développement de la biométhanisation en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 369 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Monsieur le Ministre a assisté, le vendredi 25 novembre dernier, à l'inauguration de la troisième installation d'envergure de biométhanisation sur le territoire de la Wallonie, plus précisément sur la Commune de Les Bons Villers.

    Face à la situation et au prix du gaz importé, la filière de la biométhanisation n'a jamais été aussi attractive et le message de la Commission européenne est, à cet égard, extrêmement clair et soutenant. La biométhanisation permettrait de contribuer utilement et intelligemment à une autonomie d'approvisionnement dont la Wallonie a bien besoin !

    De l'avis de l'ensemble des personnes présentes, si cette filière ne décolle pas plus c'est qu'elle fait face à une absence de cadre utile !

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la situation, les ambitions de la Wallonie et les difficultés et freins éventuellement rencontrés ?

    Où se situe le siège de la matière dans l'arsenal législatif wallon et quand un cadre prospectif et porteur peut-il être attendu ? Quel est son échéancier ?

    En mai dernier, il indiquait qu'il réunirait les acteurs de la filière et les gestionnaires de réseau pour établir une stratégie forte !

    Quand cette ou ces réunions se sont-elles tenues et quelles étaient les parties présentes ?

    Quelles en sont les conclusions et quelles sont les évolutions qui peuvent être attendues ?
  • Réponse du 09/02/2023
    • de HENRY Philippe
    Concernant la question de l’honorable membre à propos de la situation et des ambitions de la Wallonie par rapport à la biométhanisation, ce secteur est en plein essor actuellement en Wallonie. Le nombre de demandes à traiter pour des biométhanisations par le Comité transversal de la Biomasse dans le cadre de l’attribution des certificats verts a quadruplé en cette année 2022 par rapport à 2021, en atteignant une cinquantaine de projets. Le nombre d’installations par rapport à 2019 (qui était de 55 installations) devrait plus que doubler si l’on compte les projets qui ont obtenu les permis et l’approbation du Comité transversale de la Biomasse à l’heure actuelle.

    Les ambitions wallonnes de production de biogaz ne sont pas définies précisément dans le Plan wallon Énergie Climat (PWEC) et sont reprises dans la production d’électricité renouvelable avec de la biomasse (augmentation de 686 GWh/an de capacité par rapport à 2019). Mais le potentiel de production de biogaz wallon précisé dans le plan montre que cette filière a son rôle à jouer dans la transition énergétique wallonne.

    Les principales difficultés actuelles, bien que le secteur soit grandissant, sont la disponibilité, la durabilité et l’usage en cascade de la ressource utilisée ainsi que la bonne valorisation de l’énergie produite par le biogaz. Ces aspects sont largement analysés et discutés par le Comité transversal de la Biomasse pour assurer la durabilité des ressources utilisées et le bon dimensionnement de ces installations.

    En ce qui concerne le volet législatif, mes services ont lancé une étude afin de voir de quelle manière et dans quelle proportion le Décret gaz devrait être modifié afin de parfaire le soutien au biogaz en général et au biométhane en particulier. Les propositions portent tant sur le mode de soutien que sur la question des labels de garantie d’origine et de leur gestion future dans un marché dynamique. Les grandes pistes ont déjà fait l’objet d’une présentation au secteur fin de l’année dernière.

    Sur base des retours, il sera évident que l’arsenal juridique nécessaire devra être lancé. Dans l’équation, il sera également nécessaire de surveiller l’évolution du paquet législative sur le gaz au niveau européen. Celui est adapté pour répondre à l’ambition de RePOWER EU qui a fait du biométhane un enjeu majeur de la transition. La révision de la Directive SER serait également une clé de voute du dispositif.

    Les contacts entre acteurs du secteur sont évidemment nécessaires. Plusieurs réunions ont eu lieu sous la houlette de Gaz.be et de Valbiom. Nous savons qu’il existe un potentiel et force est de constater que tous ont envie d’avancer pour le valoriser. En ce compris les GRD qui ont déjà établi l’injection théoriquement possible sur leur réseau.