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Le gazage de poussins mâles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 243 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'élimination d'un nombre élevé de poussins d'un jour pose un véritable problème éthique.

    Un nouveau texte de loi sur le bien-être animal de la Commission européenne est attendu pour 2023. Celui-ci envisagerait la possibilité d'interdire l'élimination des poussins à l'échelle de toute l'UE. La consultation menée par la Commission à ce sujet est sans appel : 94 % des presque 60 000 répondants se sont prononcés en faveur d'une interdiction de cette pratique !

    Nonobstant le droit d'initiative de la Commission, c'est essentiel que les membres du Conseil de l'UE soutiennent les réformes proposées, pour qu'elles aient une chance d'être adoptées. D'ailleurs, 21 associations ont signé une lettre demandant que l'interdiction du broyage et du gazage des poussins soit étendue à toute l'UE et que cette interdiction porte aussi sur les canetons !

    La Wallonie a interdit en 2021 le broyage de poussins mâles. Cependant, la technique du gazage y est toujours autorisée !

    Cette pratique est d'autant plus choquante qu'il existe des techniques d'ovosexage et qu'il est possible d'élever des races mixtes !

    Madame la Ministre s'était engagée à évaluer la situation après la réception de l'étude « Live or Die ». En possession de ce document depuis quelques mois, peut-elle à présent prendre position et indiquer quand le point sera inscrit au Gouvernement ?

    Quelle logique suit-elle ?

    Quel est son échéancier et quelle est sa trajectoire ?

    Quelles sont les difficultés rencontrées ?

    Suivra-t-elle l'exemple de l'Allemagne qui a purement et simplement supprimé le broyage et le gazage ?

    Le gazage des poussins mâles est-il une pratique réellement présente sur le territoire wallon ? Quelle est son importance ?

    Où se situe le débat sur le plan européen à l'aube de 2023 ?

    Quel est l'état des discussions et quels sont les éventuels pays réticents ?
  • Réponse du 12/01/2023
    • de TELLIER Céline
    En effet, la mise à mort de poussins d’un jour pose une véritable question éthique, je rejoins totalement l’honorable membre. L’interdiction du broyage des poussins, ainsi que la réalisation d’une étude relative aux alternatives à cette pratique, constituent à ce titre de premières avancées en Wallonie sur ce sujet important.

    Les résultats de l’étude sur la mise à mort des jeunes mâles montrent qu’il n’y a pas de solution miracle et simple à mettre en œuvre, mais certains éléments de réflexion très intéressants sont à retenir. Par exemple, l’élevage de races mixtes permettrait de répondre à l’origine de cette problématique, soit la spécialisation à l’extrême. Comme il le signale, pour éviter la mise à mort systématique des poussins mâles dans la filière pondeuse, il existe aussi la possibilité de mettre en place le sexage in ovo, c’est-à-dire déterminer le sexe du poussin à venir avant la première semaine de couvaison. Cette technique est préconisée en Allemagne et en France, mais elle doit encore être améliorée, car il existe un certain pourcentage d’erreur, ainsi que d’autres questionnements éthiques.

    En Wallonie, il n’existe qu’un seul couvoir, et il garde tous les poussins qu’il fait naitre, car il s’agit de races élevées pour la chair. Je suis très heureuse que nous ayons pu interdire le broyage des poussins, en vue d’anticiper d’éventuelles pratiques à venir. D’autre part, je soutiens les initiatives permettant d’obtenir des avancées dans les autres Régions du pays ou en Europe.

    C’est ainsi que j’ai rejoint mes collègues des autres Régions et du Fédéral pour que la Belgique soutienne une note déposée par la France et l’Allemagne auprès de la Commissaire européenne Stella Kyriakides en vue d’éliminer progressivement l’abattage systématique des poussins mâles. Suite à ce courrier, la Commission européenne s’est engagée à mettre en place une étude dans ce sens, en tenant également compte du contexte économique. Cette action s’intègre dans la refonte future de la législation européenne sur le bien-être animal, que je suivrai évidemment de près.