L'état d'avancement du Plan bio 2030
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 251 (2022-2023) 1
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Question écrite du 20/12/2022
- de FONTAINE Eddy
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Le Plan se découpe en 32 actions regroupées en neuf leviers dont la réalisation d'un monitoring, d'une réglementation claire, cohérente et efficace, un accompagnement pour stimuler les conversions et développer des filières ou encore la promotion, la recherche et l'exploration de pistes d'amélioration du système bio dans son ensemble.
Le Collège des producteurs a reçu le mandat pour assurer le développement des filières bio et éviter le retour au conventionnel lorsque le pas a été franchi faute de demande du consommateur. La composition du panier du consommateur bio est essentielle pour déterminer la demande, la production, la distribution et la commercialisation.
Les premières filières ont pu être déterminées en fonction des besoins rencontrés : œufs, viande bovine, productions végétales (alimentation animale), céréales et lait de vache. Chacune fera l'objet d'un plan d'action en concertation avec tous les acteurs de la filière.
Quand les premiers plans seront-ils validés et appliqués sur le terrain ?
Un échéancier est-il mis en place pour les différentes filières ?
Qu'en est-il de l'état d'avancement des autres leviers fixés par le Plan bio 2030 ?
Comment Monsieur le Ministre compte-t-il convaincre les agriculteurs conventionnés à passer le cap (ou de rester) à l'agriculture bio au regard des contraintes liées au fonctionnement des filières ?
Quelles sont les pistes avancées pour attirer le consommateur vers l'agriculture biologique ?
Réponse du 12/01/2023
- de BORSUS Willy
Un travail de priorisation mené avec le secteur en mars 2022 a permis d’identifier les cinq premières filières à couvrir. Pour trois d’entre elles - œufs, bovin viande et Céréales et protéagineux pour l’alimentation animale – les projets de plans sont finalisés. Un retour du secteur est encore attendu sur ceux-ci avant une validation par la plateforme collaborative chargée du suivi de la mise en œuvre du Plan bio 2030.
L’objectif est de pouvoir implémenter ces plans dès le premier trimestre 2023 par une orientation des actions du Plan bio 2030. Ces plans de développement de filières bio régionales s’intègrent en effet pleinement dans le Plan bio 2030 et ne constituent pas des plans indépendants. C’est par une orientation des actions du premier, selon les besoins spécifiques identifiés pour chaque filière, que les seconds sont opérationnalisés. Ainsi, selon les filières, certains leviers et certaines actions du Plan bio 2030 seront plus ou moins fortement activés.
Les actions du Plan bio 2030 sont discutées semestriellement, s’il échet, lors des exercices de suivi-évaluation de sa mise en œuvre. À cet effet, au terme de chaque exercice, la plateforme collaborative émet des recommandations.
S’agissant de l’échéancier pour l’élaboration des prochains plans de filières, le travail a débuté pour les filières Lait et Céréales à destination de l’alimentation humaine. On peut s’attendre à ce qu’ils soient finalisés au premier semestre 2023. Pour la suite, une nouvelle priorisation devra être réalisée en concertation avec le secteur.
En termes de timing, l’objectif repris par celui-ci est maintenu, à savoir l’élaboration d’au moins 9 plans de filières bio d’ici fin 2025. Il faut également relever que l’action ne se limite pas uniquement à l’élaboration de ces plans, mais qu’elle inclut également leur actualisation périodique, sur la base de l’évolution du contexte et des nouvelles informations disponibles.
En ce qui concerne l'état d'avancement des actions des autres leviers du Plan bio 2030, l’exercice de suivi-évaluation du plan, qui couvrira toute l’année 2022, est planifié sur janvier et février 2023. Je pourrai revenir vers l’honorable membre avec une vue plus complète dans la foulée de ce reporting.
C’est par la mobilisation de l’ensemble des leviers d’intervention identifiés dans le Plan et la conjonction de l’ensemble ses actions que l’on vise à atteindre les objectifs stratégiques fixés.
Dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat des ménages et de baisse apparente de la consommation de produits biologiques, la priorité porte sur les actions visant à accroître la demande en produits biologiques wallons. Actuellement, il convient en effet prioritairement de garantir des débouchés aux productions existantes.
En octobre dernier, le Gouvernement wallon a procédé à la validation de la sélection de 7 projets de recherche scientifique et technique à finalité agricole en production biologique pour un budget total de 2 035 766,60 euros.
Chaque projet a une durée de maximum 34 mois et a un budget maximum de 300 000 euros. Les thématiques sont les suivantes :
1. Recherche d'itinéraires culturaux pour optimiser la production de protéines végétales en agriculture biologique ;
2. Recherche et caractérisation de nouveaux traitements type biocontrôle, biopesticide, de protection des cultures valides en agriculture biologique ;
3. Recherche sur la gestion des adventices en cas de non-labour en agriculture biologique ;
4. Recherche sur la gestion de l'azote en agriculture biologique ;
5. Recherche de méthodes innovantes de lutte contre les corvidés en agriculture biologique ;
6. Recherche de sources de protéines alternatives chez les monogastriques en agriculture biologique.
Afin de stimuler la demande, la promotion à destination des consommateurs est un levier essentiel et l’APAQ-W poursuit son travail dans ce domaine. Une réflexion est actuellement menée par cette Agence afin de mettre encore plus fortement en évidence le bio régional dans ses messages, en phase avec les attentes sociétales (environnement, santé, résilience, et cetera).
À cet effet, afin de permettre à l’Agence de soutenir la promotion du bio, j’ai souhaité réorienter les moyens budgétaires disponibles au travers du PRW (fiche bio). Un montant de 270 000 euros s’ajoute par conséquent au budget classique de l’APAQ-W dévolu au bio. La trajectoire indicative du PSDAB porte le montant de la subvention promotion bio à 873 570 euros. L’ensemble des budgets cumulés tendent à atteindre les objectifs indicatifs de la trajectoire budgétaire du PSDAB pour l’année 2023.
Il est également important que les acteurs de la distribution assument un rôle plus engagé au travers de leur offre en produits biologiques wallons.
Afin de les sensibiliser et de les soutenir dans cette démarche, je rappellerais ici le projet du PRW consistant à développer une interface Producteurs-Distributeurs, également confié à la Socopro. Cette interface a pour but de faciliter les relations commerciales entre les producteurs régionaux et les différents segments de la distribution afin d’augmenter la part des produits régionaux, et notamment bio, dans l’offre de ces derniers.
Dans ce domaine, et pour revenir au Plan bio 2030, l’APAQ-W a également planifié de réaliser en 2023 un « business-club », ou lieu d’échange B-to-B avec les acteurs de la distribution, spécifique au bio.