Les conséquences de la crise énergétique sur les animaux
Session : 2022-2023
Année : 2022
N° : 248 (2022-2023) 1
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Question écrite du 20/12/2022
de KAPOMPOLE Joëlle
à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
La crise énergétique et ses conséquences sur les familles les plus fragiles inquiètent les vétérinaires. L'Union professionnelle vétérinaire (UPV) alerte : « En ces temps économiquement difficiles pour beaucoup de citoyens, les animaux seront probablement les premiers êtres vivants à subir les conséquences des privations”. L'UPV demande dès lors aux communes de dégager des moyens pour les animaux des personnes fragilisées ou précarisées afin d'éviter des abandons ou des situations catastrophiques sur le plan social ou sanitaire.
Les animaux de compagnie subissent eux aussi les mesures de restriction prises par leurs propriétaires, il est essentiel de prendre des mesures. L'UPV redoute la propagation des maladies graves comme la leptospirose en raison du fait que certains animaux ne reviennent pas pour leurs rappels de vaccins ou des suivis de santé dentaire.
Quelles actions Madame la Ministre a-t-elle pu mettre en place concernant les personnes plus précarisées qui possèdent un animal de compagnie ?
Au vu de la crise énergétique que nous connaissons, va-t-elle entreprendre des mesures supplémentaires pour répondre aux inquiétudes de L'Union professionnelle vétérinaire ?
Réponse du 04/01/2023
de TELLIER Céline
Je partage pleinement la préoccupation, tout à fait légitime, relayée par les vétérinaires, mais aussi les refuges. Les animaux ne doivent pas être les victimes collatérales des crises que nous vivons. C’était une volonté forte de ma part dès la crise sanitaire, et elle reste d’actualité dans le cadre du contexte énergétique. Les animaux nous ont apporté beaucoup de réconfort dans ces moments difficiles. Quelles que soient les circonstances, nous ne devrions jamais être obligés de nous séparer de notre animal à cause d’une période compliquée. J’ai notamment eu l’occasion d’avoir des échanges très riches avec le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté sur ce sujet.
Dès l’année dernière, j’ai donc anticipé cette problématique, soit bien avant la guerre en Ukraine. J’ai en effet lancé un appel à projets pour faciliter l’accès aux soins vétérinaires pour les publics fragilisés. Cet appel s’est traduit par l’attribution de subventions d’un montant global de 741 793,29 euros pour la mise en œuvre de 33 projets. La période d’application des projets court jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Les projets subventionnés sont très variables. La SPA de Charleroi, par exemple, a mis en place un « Dog Wash du Cœur », qui permet de toiletter les chiens de personnes précarisées. Certaines communes ont mis en place une « permanence vétérinaire » avec des soins gratuits ou limités. Des abris de jour ont également été soutenus pour mettre en place des infrastructures pour accueillir les animaux des personnes hébergées.
Par ailleurs, ma volonté est aussi d’informer un maximum les publics concernés sur l’offre existante en matière de soins vétérinaires et d’accueil d’animaux. Mon administration a donc réalisé une cartographie à diffuser et à alimenter. Elle reprend les informations relatives aux soins vétérinaires et à l’hébergement pour les animaux des personnes fragilisées. Ce fichier permet de trier les données sur base du type d’institution, du code postal, de la localité et du type d’activité.
Les professionnels en contact avec les publics fragilisés ont reçu ces données, ainsi que l’Union des villes et communes de Wallonie, et l’Ordre des médecins vétérinaires. Ce sont en effet des acteurs de « première ligne », qui pourront diffuser au mieux ces informations auprès du grand public.
Dans un second temps, une campagne sera diffusée vers le grand public directement, à travers les réseaux sociaux et une campagne d’affichage dans les Communes et les CPAS. Toute personne pourra accéder à ces renseignements et à ces institutions, lui permettant de trouver des solutions concrètes pour son animal.
Par ailleurs, dans l’actuel régime d’aide aux communes, j’ai déjà prévu un budget pour financer la stérilisation des chats domestiques appartenant à des personnes fragilisées. Dans le cadre du renouvellement de ce régime, j’envisage de renouveler ce soutien. Le type d’actions soutenues sera élargi afin de mieux répondre aux attentes des communes.
En conclusion, les animaux sont de précieux compagnons, et le frein financier ne devrait jamais nous forcer à nous en séparer. Je ne doute pas que tous ces beaux projets solidaires et concrets en Wallonie permettront, même en période difficile, de maintenir le lien important entre les humains et leurs animaux.