/

Le développement de la géothermie en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 414 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/12/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La géothermie profonde est source de chaleur, présente en Belgique dans le bassin de Mons. « Elle constitue une ressource renouvelable, non intermittente et stable. Quelles que soient les conditions climatiques, cette solution est disponible en permanence : 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Son impact environnemental et sur le paysage est très faible. Elle est également économiquement rentable et même avantageuse sur le long terme. Cette source de chaleur pourrait représenter une source d'énergie locale solide pour la Région », indique le Service géologique de Belgique.

    Afin d'arriver à une indépendance énergétique accrue, le Service géologique belge a entamé à l'aide de camions vibrateurs, la campagne de prospection géophysique, GEOCOND2022. L'objectif est de déterminer la présence de réservoirs géothermiques dans les provinces de Namur et de Luxembourg. « Le calcaire dinantien, sur lequel repose cette exploration, constitue un réservoir à haut potentiel pour la géothermie profonde ». Au préalable, l'Université de Mons a réalisé l'état des lieux des zones concernées par le passage des camions vibrateurs. Leur analyse a permis de prendre en compte les potentielles fragilités du terrain, afin d'y adapter la campagne géophysique, et d'éviter toutes zones à risque.

    « Ce type d'étude doit permettre à la Wallonie de lever certaines incertitudes autour de la ressource en orientant les investissements nécessaires de manière ciblée et pertinente en permettant aux porteurs de minimiser le risque de leurs projets », conclut Pascal Lehance, conseiller énergie au cabinet du Ministre du Climat, Philippe Henry.

    Avons-nous une cartographie du potentiel géothermique de la Wallonie ?

    Quelles sont les capacités géothermiques très basse énergie en Wallonie et où sont-elles situées ?

    Existe-t-il encore des contraintes ou des freins rencontrés par le secteur pour développer la géothermie ?
    Si oui, lesquels ?

    Quel est le cadre légal en lien avec la construction de nouveaux bâtiments ?

    Comment pouvons-nous analyser au niveau local la rentabilité de projets de construction grâce aux ressources géothermiques ?
  • Réponse du 19/01/2023
    • de HENRY Philippe
    Il existe déjà plusieurs cartographies de potentiel en Wallonie depuis une dizaine d’années. Pour la grande profondeur, je peux inviter l’honorable membre à en prendre connaissance sur le lien suivant : https://energie.wallonie.be/servlet/Repository/carte-d-interet-geoth-grande-profondeur.pdf?ID=30508

    Une cartographie similaire existe pour la moyenne profondeur et l’arsenal sera prochainement complété par le même exercice sur la faible profondeur. Une autre cartographie a également été réalisée pour évaluer le potentiel géothermique dans plusieurs anciens bassins miniers wallons.

    Evidemment, évaluer un potentiel pour une ressource souterraine reste une gageure. Justement parce que la ressource est souterraine avec peu d’indices de surface.

    Des campagnes géosismiques sont donc nécessaires pour améliorer la connaissance du sous-sol. Le Service géologique de Belgique et d’autres opérateurs ont réalisé des campagnes qui permettent de mieux caractériser le sous-sol wallon. La région de Mons, par exemple, a fait l’objet d’une évaluation plus systématique. Quelques coupes ont également été réalisées en région liégeoise. La campagne Geocond2022 permettra de combler en partie une zone blanche entre Mons et Liège. Et j’espère toujours pouvoir mener rapidement d’autres campagnes qui permettront d’affiner encore la carte du sous-sol wallon.

    Les contraintes et les freins sont nombreux et identifiés depuis longtemps. Incertitude sur la ressource, risque financier lié à cette incertitude, investissements lourds, ce sont des éléments déjà connus depuis longtemps.

    La stratégie chaleur approuvée en début de législature et l’étude réalisée par mes services dans le cadre des réflexions sur la révision des aides UDE ont clairement identifié ces freins et proposé des solutions qui sont souvent financières. Même avec un coût de l’énergie élevé, des solutions d’accompagnement financier seront probablement à envisager pour des investissements de plusieurs millions d’euros dont le temps de retour se situait souvent à plus de 20 ans avant la crise.

    En ce qui concerne un éventuel cadre légal en lien avec la géothermie, il n’y en a pas. Le déphasage du thermique fossile tel que je le souhaite doit permettre aux porteurs de projets de se positionner sur les différentes techniques de géothermie. Donc, pas exclusivement la grande profondeur. A titre d’illustration, le récent appel à projets en géothermie de faible profondeur a permis le financement de 33 projets dont certains de grande ampleur. Le secteur de la construction voit donc un intérêt majeur dans cette ressource. Au-delà, dans le cadre des Accords de Branche, les études de préfaisabilité SER peuvent également porter sur la géothermie et permettre de mener à des investissements pour les bâtiments industriels.

    Quant à savoir comment une analyse peut être faite pour les investisseurs intéressés, je rappelle que la Wallonie dispose de facilitateurs en énergies renouvelables qui doivent précisément permettre un accompagnement sur mesure des porteurs de projets.