/

L'étude "Biosol" sur l'exposition des enfants aux métaux lourds

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 305 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/01/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'Institut scientifique de service public (ISSeP) est actuellement à la recherche de participants, âgés de 6 à 11 ans, pour une étude épidémiologique visant à mesurer les concentrations en métaux lourds dans les urines, ainsi qu'à quantifier leurs teneurs dans les sols sur lesquels ces enfants résident.

    Trois régions wallonnes sont visées par l'étude « Biosol » : Grivegnée et Chenée en Province de Liège, Jodoigne dans le Brabant wallon, ainsi que Musson, Saint-Léger et Aubange en Province de Luxembourg.

    L'ISSeP souhaite surveiller la présence de métaux lourds, car, pour certains, leur persistance et leur transfert dans la chaîne alimentaire peuvent poser des risques sur la santé d'une partie de la population. L'objectif de l'étude est de comprendre le lien entre la présence des métaux lourds dans le sol, et l'exposition des enfants à ces substances.

    Dans les zones ciblées par l'étude, la présence naturelle de métaux tels que l'arsenic ou le nickel entraîne des expositions principalement directes. De plus, les enfants sont spécifiquement visés, car leur comportement favorise une exposition accrue : ils jouent dehors, autour de chez eux, au sol… Et ils sont également les plus à risque face aux effets négatifs d'une telle exposition.

    L'ISSeP nous informe, je cite, que « Les connaissances lacunaires ne nous permettent pas, à l'heure actuelle, de trouver des solutions durables pour la gestion des sols contaminés ni pour la prévention de ce problème de santé environnementale ». L'enjeu de l'étude est donc clair : comprendre comment mieux protéger les populations locales.

    Comment Madame la Ministre assure-t-elle la sensibilisation des potentiels volontaires à ce biomonitoring ?

    Comment également rassurer les populations concernées pendant cette étude ?

    Ce biomonitoring, ciblé sur les métaux lourds, vient-il compléter d'autres biomonitorings réalisés précédemment ?
  • Réponse du 22/03/2023
    • de TELLIER Céline
    Le projet Biosol a été mis en place par l’ISSeP et est entièrement financé par des fonds propres.

    La sensibilisation des volontaires et la gestion des craintes éventuelles pendant l’étude se basent sur l’expérience acquise par les méthodologies et les documents issus des projets précédents auxquels la Région avait activement collaboré.

    Même si les sujets visés par le projet sont clairement les enfants, les volontaires qui décideront de participer à l’étude seront les parents. Il s’agit donc de susciter leur intérêt pour la qualité des sols et les risques sur la santé lorsqu’ils sont pollués.

    L’outil web Sanisol en 2021 et sa campagne de promotion en 2022 et 2023 constituent une mesure concrète contribuant à sensibiliser la population à la notion de risque sanitaire lié aux contaminations des sols dans le cadre du jardinage.

    Le projet Biosol permettra d’aller encore plus loin dans cette sensibilisation. Pour favoriser l’adhésion des personnes ciblées à ce biomonitoring, l’ISSeP a choisi de fournir l’information la plus claire et la plus accessible possible.

    Une première campagne d’information et de sensibilisation a été réalisée de septembre à décembre en s’appuyant sur la collaboration de plusieurs directions d’écoles primaires et a permis le recrutement de près de 80 participants. Elle comprenait aussi un concours de dessins basé sur le thème des sols.

    Une seconde campagne d’information a été mise en place pour viser directement les populations locales. L’ISSeP se tient à la disposition des équipes pédagogiques pour organiser des campagnes d’information complémentaire.

    Pour recueillir plus facilement l’adhésion, l’ISSeP n’a envisagé pour cette étude que des prélèvements urinaires. Ces derniers sont en effet considérés comme beaucoup moins invasifs que des analyses sanguines.

    Pour rassurer encore, l’équipe du projet Biosol a conçu différents documents d’informations qui présente le sujet avec un niveau de détail adapté au public-cible.

    Les résultats urinaires seront restitués aux parents par lettre comme pour le biomonitoring wallon, accompagnée des conseils sur les actions individuelles à mettre en œuvre pour réduire son exposition.

    Si des imprégnations élevées sont constatées et confirmées, il conviendra de mettre en œuvre des actions appropriées. Des professionnels de santé pourront, le cas échéant, être mobilisés.

    Des connexions peuvent être établies avec deux autres projets en lien avec le Plan ENVIeS ; le Biomonitoring général wallon et le projet Sanisol.

    Les retombées bénéfiques d’un tel projet seront importantes pour sensibiliser la population aux risques « sols », pour produire les données nécessaires pour appréhender de telles situations du point de vue de la santé environnementale et pour gérer les sols contaminés en Wallonie.