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Le mépris des autorités françaises en matière de gestion du transport autoroutier autour de Lille.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2006
  • N° : 31 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 06/12/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    J'ai déjà, à de très nombreuses reprises, interrogé Monsieur le Ministre sur la problématique du transport routier autour de la métropole lilloise. J'ai ainsi évoqué plusieurs fois les risques de voir un jour le transport des camions être dévié par le poste frontière de Lamain-Marquain. Cette hypothèse avait à chaque fois été balayée du revers de la main par Monsieur le Ministre. Il s'agissait d'un scénario plus qu'improbable.

    L'improbable se réalisera pourtant dès la fin de ce mois de novembre. De manière unilatérale, le Préfet du Nord vient de décider d'interdire la voie rapide urbaine aux camions dans le sens sud-nord. Tout le trafic sera redirigé vers l'ancien poste frontière de Lamain.

    C'est un camouflet pour l'ensemble des acteurs qui chaque jour travaillent sur le terrain à un rapprochement entre le tournaisis et la métropole lilloise.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris contact avec les autorités françaises et, plus particulièrement, avec le Préfet du Nord pour marquer son mécontentement face à cette décision unilatérale ? Les autorités européennes seront-elles saisies pour ce manque manifeste de volonté de coopération transfrontalière ?

    Le MET se montre également très mécontent de la décision française. L'autoroute Tournai-Lille et l'ancien poste frontière de Lamain sont dans un état lamentable et n'ont pas été conçus pour accueillir un tel charroi. Quels aménagements seront réalisés en urgence pour répondre à cette brusque augmentation du transport par camions ? Qu'en est-il de l'échangeur avec l'autoroute Tournai-Lille qui est inadapté pour accueillir ces camions et qui représentera un danger pour les automobilistes ?

    Il est plus que temps d'agir et de prendre position concernant les problèmes de circulation autour de Lille et qui concernent des milliers de citoyens dans le Hainaut occidental.
  • Réponse du 22/01/2007
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je confirme à l'honorable Membre que le Préfet du Nord Pas-de-Calais a bien décidé d'instaurer une déviation des poids lourds de l'agglomération lilloise vers le réseau autoroutier belge.

    Il semble que cette décision résulte du souhait de régler de manière simple un problème de sécurité dans la périphérie lilloise.

    Cette décision risque cependant d'avoir un impact défavorable en Région wallonne.

    Le problème majeur réside dans la configuration de l'échangeur de Marquain entre les autoroutes A17 et A8. Le trafic complémentaire annoncé est de 3.500 poids lourds par jour, ce qui est important sur cet échangeur de dimension relativement modeste et qui est en outre directement raccordé au zoning d'Orcq.

    De plus, les véhicules venant de France et se dirigeant vers Courtrai vont devoir croiser ceux qui viennent de Courtrai et se dirigent vers Bruxelles sur une distance d'entrecroisement de faible longueur. Déjà actuellement, la manœuvre pour un poids lourd comme pour un véhicule léger nécessite une grande attention et la situation risque donc de devenir plus délicate en cas d'augmentation du trafic poids lourds (résultant du souhait du Préfet).

    On peut donc estimer a priori que l'apport de trafic lourd complémentaire va créer à la fois de la saturation et de l'insécurité au niveau de cet échangeur.

    Je suis donc intervenu auprès du Préfet en insistant sur les dangers que sa décision unilatérale risque de créer sur le réseau autoroutier wallon et sur la nécessité d'envisager d'autres mesures pour répondre aux difficultés existant autour de Lille tout en garantissant la sécurité sur nos routes wallonnes.

    Il semblerait en outre que l'itinéraire que les poids lourds utilisent actuellement à travers Lille soit classé dans le Réseau transeuropéen des transports (RTE). L'intention d'interdire le transit Sud/Nord de trafic international pose dans ce contexte une réelle question, puisque le Réseau transeuropéen des transports est justement considéré par l'Union européenne comme étant le réseau structurant pour le trafic de longue distance. Une interrogation conjointe des Régions wallonne et flamande sera adressée prochainement auprès de l'Union européenne en vue de clarifier ce point.

    De façon plus générale, je souhaite qu'une concertation soit mise en place entre la France, le Fédéral et les Régions wallonne et flamande en vue d'évaluer l'opportunité et les conséquences de cette décision, faute de quoi il nous faudra également, par la force des choses, prendre des mesures adaptées en vue de préserver la sécurité routière à l'échangeur de Marquain.