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Les nouveaux animaux de compagnie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 321 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/01/2023
    • de ROBERTY Sabine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les refuges sont confrontés à de nombreux abandons et le phénomène ne cesse de grandir, en particulier pour les nouveaux animaux de compagnie (NAC).

    En octobre dernier, la SRPA de Liège relevait d'ailleurs que son local destiné à ces animaux était arrivé à saturation et que la situation était similaire pour beaucoup de refuges.

    Pour certains nouveaux animaux de compagnie tels que les serpents ou les mygales, ces institutions ne peuvent même pas les prendre en charge et, actuellement, la Wallonie est en manque d'infrastructures pour les accueillir.

    Face à cette situation, les communes peuvent être mises en difficulté lorsqu'elles doivent procéder à la saisie de ce type d'animaux. En effet, elles ne savent pas toujours vers qui se tourner pour assurer l'accueil de l'animal rapidement et dans de bonnes conditions.

    Certaines villes ou communes wallonnes ont-elles informé Madame la Ministre de cette difficulté ?
    Dans l'affirmative, quelle est la procédure qui leur est proposée ?

    Une réflexion est-elle en cours pour assurer une prise en charge des NAC qui seraient victimes d'abandon ?
  • Réponse du 31/05/2023
    • de TELLIER Céline
    Accueillir un animal ne doit jamais se faire à la légère. Chaque année, ces acquisitions impulsives mènent à des négligences, voire des maltraitances, et à des abandons, qui saturent les refuges comme l’honorable membre le souligne. À ce titre, les refuges rendent un service d’intérêt général précieux, et doivent être soutenus. Mais nous devons aussi agir en amont, pour renforcer les conditions d’élevage et de commercialisation des animaux de compagnie, ainsi que la sensibilisation. J’ai travaillé activement sur ces deux leviers.

    D’une part, au niveau législatif, la mise en place du permis de détention et le renforcement des conditions d’agrément des établissements pour animaux ont renforcé les dispositions qui encadrent la commercialisation des animaux de compagnie. Ainsi, le candidat-acquéreur doit maintenant faire la démarche de se procurer son extrait de fichier central, pour prouver qu’il n’a pas été déchu de son permis de détention. Cela garantit une certaine réflexivité par son acte, et permet de lutter contre l’impunité. Par ailleurs, lors de l’achat d’un animal de compagnie, quel qu’il soit, l’acquéreur doit maintenant parcourir une liste de questions (relatives notamment aux conditions d’accueil prévues pour l’animal, la présence d’autres animaux dans le foyer, et cetera).

    D’autre part, je soutiens de nombreux projets de sensibilisation, qu’il s’agisse de campagnes d’affichage sur les bus ou d’outils à destination des plus jeunes, comme « Pense-Bête » ou « Des pattes et des classes ».

    J’ai également débloqué un budget de 740 000 euros pour aider les publics précarisés à financer les soins vétérinaires de leurs animaux, ou à les placer en « pension sociale ». Une trentaine de projets sont mis en place dans toute la Wallonie, et permettent d’éviter l’abandon d’animaux pour des raisons purement financières.

    De nombreux efforts ont donc été réalisés, et je ne doute pas qu’ils produiront leurs effets. Dans l’intervalle, les refuges continuent en effet à accueillir de nombreux animaux. Certains d’entre eux nécessitent des infrastructures spécifiques et des connaissances pointues quant aux soins à leur apporter. L’agrément des refuges est d’ailleurs octroyé sur base de sa capacité à héberger des espèces bien spécifiques. Certains refuges sont d’ailleurs spécialisés pour l’accueil de certaines espèces comme c’est le cas de l’ASBL « Carapace » qui accueille uniquement des reptiles.

    Les coordonnées des refuges agréés sont publiées et régulièrement mises à jour sur le portail du bien-être animal (http://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/Animaux-Compagnie/BEA-refuges-agrees.pdf). Dans certains cas, les animaux peuvent aussi être confiés à un parc zoologique.

    Si une commune a des difficultés pour identifier les structures d’accueil adaptées, elle peut bien sûr contacter mes Services. Une permanence téléphonique est réalisée au 1718, et les agents peuvent répondre aux questions des autorités communales en matière de bien-être animal.

    J’ai déjà réalisé un appel à projets pour permettre aux refuges d’aménager leurs infrastructures. Un nouvel appel à projets est en cours de rédaction, et ciblera notamment les espèces pour lesquelles des places d’accueil sont manquantes.