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Le déploiement de la télégestion des écluses wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 551 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/01/2023
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Alors que le précédent Plan infrastructures (2019-2024) avait identifié comme priorité la mise en place d'équipement de télégestion pour 30 écluses wallonnes à l'horizon 2022 (pour 43 millions d'euros), Monsieur le Ministre a décidé de supprimer ce projet de modernisation qui aurait permis un redéploiement utile des moyens humains ainsi qu'une ouverture beaucoup plus large des heures de navigation. Le projet ne figure donc plus dans son Plan infrastructures (2020-2026).

    Dans une réponse à un collègue, le 12 mai 2022, il a écrit que « l'ambition est, d'ici 2035, de téléconduire, à partir du Centre PEREX, 30 écluses au gabarit marchand et 1 pont mobile. »

    Puis, par communiqué de presse du 15 juillet 2022, il annonce que, dans le cadre du Plan de relance « un montant de plus de 40M d'euros issus du Plan de relance wallon a été approuvé au Gouvernement wallon pour accélérer la télégestion des ouvrages d'art hydrauliques en Wallonie ».

    Quels sont son plan et son échéancier pour enfin basculer vers une télégestion intégrée de l'essentiel des écluses en Wallonie ?

    Peut-il détailler le montant de 40 millions annoncés ?

    Quels sont le calendrier de mise en œuvre et ses différentes étapes ?

    Quand les 30 écluses seront-elles opérationnelles en télégestion ?

    Quels sont les écluses et ouvrages concernés ? Et pour chacun d'eux, quelle est l'année programmée pour l'implémentation de la télégestion ?

    Sur le plan des ressources humaines, comment seront réaffectés les agents de terrain et les éclusiers ?

    Enfin, quel sera le gain espéré en termes d'élargissement des heures d'ouverture des écluses ?

    Sera-t-il possible de manœuvrer les écluses en soirée ou de nuit ?

    En France, l'implémentation de la télégestion d'une partie des écluses a été déployée concomitamment avec un système de télécommande et de suivi en temps réel des péniches sur le réseau fluvial. Est-ce également l'ambition wallonne ?
  • Réponse du 02/03/2023 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Je confirme que le projet de téléconduite des écluses que l’honorable membre évoque dans sa question est toujours bien d’actualité et prévu dans le Plan de relance wallon.

    En termes de planification, celui-ci se décline en trois phases :

    La première phase consistait à valider un standard au travers de l’expérience pilote menée depuis 2019 sur l’écluse de Salzinnes, située sur la Sambre aux portes de Namur. Depuis février 2020, cette écluse est téléconduite à 100 % à partir du Centre Perex.

    Une seconde phase, transitoire, prévoit le déploiement progressif du standard sur les autres écluses de la Basse Sambre ainsi que sur les 3 premières écluses du canal Charleroi-Bruxelles. Il est prévu de terminer cette phase en 2026.

    La troisième et dernière phase prévoit, à l’horizon 2035, la poursuite de ce déploiement sur le reste des ouvrages repris dans le projet de téléconduite.

    Plus précisément, l’honorable membre trouvera, dans le tableau repris en annexe, les dates prévues de téléconduite effective par écluse.

    C’est en tenant compte de ces différentes perspectives que les 40 millions que j’ai pu dégager dans le cadre du plan de relance seront utilisés :
    - 11,9 millions pour la mise en place des équipements nécessaires à la téléconduite et à la télégestion des ouvrages de franchissement et de régulation des eaux ainsi que les travaux nécessaires à la sécurisation des équipements et des infrastructures ;
    - 14 millions pour l’extension du réseau fibre optique et le raccordement au réseau MAN. des ouvrages ;
    - 14,5 millions pour le déploiement des outils de maintenance, d’exploitation et de régulation.

    Les opérations qui devront être financées au-delà de mon mandat devront être évaluées et budgétées en fonction des moyens que les prochains Gouvernements pourront mettre à disposition du SPW Mobilité et Infrastructures.

    Sur le plan de l’organisation des équipes, il est déjà acquis que ce projet de téléconduite va ouvrir une fenêtre d’opportunité en termes d’optimisation des ressources humaines dédiées à l’exploitation de notre réseau navigable. Là où environ 150 éclusiers sont mobilisés aujourd’hui, la téléconduite à Perex pourra être effectuée à partir d’une équipe de 42 agents. Il y aura donc une partie des éclusiers actuels qui pourraient transitionner vers Perex, cette solution est en cours et gérée par l’administration de la ministre de la Fonction publique. L’objectif est ici de capitaliser l’expérience de terrain acquise par les éclusiers de manière à ce qu’ils en fassent profiter le projet.

    Si j’espère voir une partie des éclusiers évoluer vers le Centre Perex, je n’oublie évidemment pas ceux qui resteront dans leur direction territoriale. Le déploiement de la téléconduite va permettre de “libérer” un potentiel humain important qui, après formations et réaffectations, viendra renforcer la maintenance préventive des ouvrages hydrauliques. Des équipes de régie et d’intervention mobiles seront également nécessaires pour entretenir les sites téléconduits et effectuer les interventions d’urgence. Par ailleurs, certains ouvrages ne seront pas téléconduits.

    La téléconduite, accompagnée de cette réorganisation au niveau territorial, facilitera indéniablement l’élargissement des horaires de navigation sur la dorsale wallonne. Actuellement, les ouvrages de la dorsale fonctionnent de 6h à 19h30 en semaine. L’objectif est de voir cet horaire évoluer vers un 6h-22h. Cela devrait être le cas d’ici quelques mois sur la Basse Sambre namuroise. Ce nouvel horaire, appliqué sur les ouvrages téléconduits, pourra ensuite être étendu à l’ensemble des ouvrages de la dorsale. Cet élargissement horaire ne se limitera pas à la dorsale wallonne puisque le Haut-Escaut et l’écluse d’Andenne-Seilles devraient évoluer vers un horaire H24 comme cela est déjà le cas du côté de Liège et du côté flamand.

    Dans cette optique, il est donc tout à fait envisageable de voir le Centre Perex manœuvrer certaines écluses en soirée ou pendant la nuit.

    Comme il l’aura constaté, l’ambition wallonne est identique à celle de la France, puisque la téléconduite des écluses sera étroitement associée à une gestion proactive du trafic fluvial.

    À ce titre, la Wallonie possède déjà un outil de suivi de la navigation en temps réel, un projet de collaboration avec De Vlaamse Waterweg permettra prochainement de bénéficier d’outils performants en la matière comme un outil d’optimisation des sassées basés sur les ETA des bateaux en mouvement, l’enregistrement électronique des annonces de voyages, et cetera.