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L'intérêt d'un incitant financier pour les études débouchant sur les métiers en pénurie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 345 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/01/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Une initiative volontariste du Gouvernement de la Communauté germanophone a récemment retenu notre attention. Pour la résumer, dès la prochaine rentrée, une prime mensuelle de 350 euros serait allouée aux jeunes qui entament des études débouchant sur des métiers en pénurie. Cette prime serait versée pendant la durée des études supérieures, la 7e année professionnelle ou la formation d'apprenti. Pour bénéficier de cet avantage, il faudra étudier en Communauté germanophone et s'engager à y travailler pendant un certain nombre d'années, selon des modalités variables.

    48 métiers en pénurie sont recensés en CG par un arrêté ministériel du 30 juin 2022.

    Dans une moindre mesure, la Wallonie mise aussi sur des incitants financiers pour promouvoir les formations débouchant sur des métiers en pénurie. Je songe à l'« incitant + » de 350 euros pour les demandeurs d'emploi ayant terminé avec fruit une telle formation, et à la « prime construction » de 2 000 euros pour le secteur concerné.

    L'initiative germanophone est cependant innovante par l'importance de l'investissement, en n'étant pas orientée vers les demandeurs d'emploi, et en englobant le monde de l'enseignement supérieur.

    À bien des égards, la CG peut nous servir d'exemple, en ce qui concerne notamment le taux d'emploi ou l'alternance.

    Cette initiative semble-t-elle pertinente à Monsieur le Ministre ? A-t-elle déjà été envisagée dans ses contacts avec la FWB ? Pourrait-elle inspirer de nouvelles politiques pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée ?

    Monsieur le Ministre est-il en mesure d'évaluer l'efficacité des incitants financiers mis en œuvre en vue de stimuler les formations orientées vers les métiers en pénurie et particulièrement ceux de la construction ?
  • Réponse du 21/02/2023
    • de BORSUS Willy
    Les causes des pénuries sont multiples, ce qui implique que les réponses à y apporter doivent également l’être.

    Ainsi, les mesures visant à renforcer l’orientation professionnelle positive vers une filière de formation ou d’enseignement, à renforcer l’attractivité des formations en alternance dans les métiers en pénuries via des incitants ou encore, les mesures visant à motiver les apprentissages par le déploiement d’une pédagogie numérique, sont autant de réponses qui visent à rencontrer les besoins de main-d’œuvre et de compétences dont ont besoin nos entreprises wallonnes.

    En ce qui concerne les incitants financiers, la Wallonie octroie un incitant + de 350 euros aux demandeurs d’emploi en formation dans un des métiers en pénurie et/ou des fonctions critiques au FOREm, à l’IFAPME. Dans le cadre de la reconstruction, une prime pilote à la formation de maximum 2 000 euros est octroyée aux demandeurs d’emploi inscrits dans les métiers en pénuries des filières de la construction, de l’électro-technique et du bois et également aux adultes et aux apprentis qui suivent une formation en alternance sous contrat d’alternance ou sous convention de stage dans les centres de formation du Réseau IFAPME.

    Par ailleurs, pour renforcer encore l’attractivité de la formation en alternance dans tous les métiers en pénurie et fonctions critiques, j’ai chargé l’IFAPME de prendre en charge le minerval demandé aux adultes qui s’inscrivent en formation en alternance sous convention de stage dans les centres de formation IFAPME, dans les filières concernées, soit plus de 50 % de l’offre de formation de l’IFAPME. L’IFAPME prend également en charge les frais scolaires de tous les apprenants sous contrat d’alternance à concurrence de 60 euros par apprenant, afin d’assurer la gratuité de la formation pour les jeunes.

    Comme l’honorable membre le constate, il existe déjà plusieurs dispositifs en Wallonie qu’il convient d’évaluer avant d’envisager un nouveau type d’incitant.

    L’évaluation de la prime pilote à la formation reconstruction est bien prévue. Il est toutefois encore prématuré de tirer des conclusions aujourd’hui, puisque cet incitant est octroyé à l’IFAPME en trois tranches durant les deux ou trois années de formation et que la 3e tranche est accordée pour autant que le bénéficiaire ait conclu un contrat de travail à l’issue de sa formation.

    Quoi qu’il en soit, l’IFAPME produit des indicateurs dans le cadre du monitoring du Plan de relance pour la Wallonie et au regard de son nouveau contrat de gestion. Il réalise en outre annuellement une enquête visant à mesurer l’insertion professionnelle des apprenants certifiés et diplômés.

    D’ores et déjà, l’augmentation du nombre d’apprenants dans les filières de la reconstruction de la Wallonie est visible dans les inscriptions à l’IFAPME qui enregistrent une augmentation de l’ordre de 18,5 % en formation d’adultes et une augmentation de 3,5 % des primo-entrants en apprentissage, par rapport à 2021, notamment dans les filières de la maçonnerie, du carrelage et de la couverture.

    Par ailleurs, le Gouvernement wallon, en sa séance du jeudi 9 février, a pris acte de l’État des lieux pour un renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, en particulier de l’alternance. Il a également adopté un premier plan d’actions qui a déjà été concerté avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région de Bruxelles-Capitale et la Commission communautaire française.

    Les échanges entre les entités, et singulièrement avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, vont se poursuivre au travers de ces travaux et ils incluront notamment les évaluations des mesures relatives aux incitants à la formation.