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La création de logements temporaires dans des bureaux ou bâtiments inoccupés

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 238 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/01/2023
    • de DELPORTE Valérie
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Face à la crise du logement, toutes les solutions doivent être envisagées pour remettre des biens sur le marché locatif. On connaît les objectifs du Gouvernement, que nous soutenons, en matière de lutte contre les logements inoccupés. Je souhaiterais partager avec Monsieur le Ministre une initiative originale qui pourrait permettre d'offrir une solution de logement temporaire à certaines personnes. L'idée est d'occuper temporairement des bureaux vides, pour diverses raisons (attente de permis, procédure de succession en cours ...) en les transformant en logement. Cela se fait avec l'accord des propriétaires.

    La Libre Belgique rapporte que certains acteurs sont déjà actifs en France et aux Pays-Bas. Ceux-ci s'occupent de la gestion du bien, de la recherche des locataires et des travaux d'aménagement. Les loyers pratiqués sont faibles. Nous pourrions aussi imaginer que les agences immobilières sociales s'inscrivent en Wallonie dans ce type de dynamiques.

    Plus largement avec le développement du télétravail, nous pouvons nous attendre à ce que les surfaces de bureaux à convertir augmentent dans le futur.

    Comment Monsieur le Ministre se positionne-t-il quant à cette proposition d'acteurs privés de proposer des logements dans des bureaux ou bâtiments vides, de manière temporaire ?

    Plus largement, quelle est sa stratégie visant la transformation des surfaces de bureaux en logement ? Des études ont-elles déjà été menées à ce sujet ? Quels sont les constats et les objectifs quant à cet enjeu ?

    Le potentiel de conversion des espaces de bureau vides en Wallonie a-t-il été mesuré ?

    Des réflexions sont-elles en cours au sein de l'administration ou de son cabinet ?
  • Réponse du 06/03/2023
    • de COLLIGNON Christophe
    Il est exact que dans d’autres pays, comme la France et le Pays-Bas, le concept d’occupation temporaire s’est développé, mais c’est le cas aussi à Bruxelles, notamment sous l’impulsion du bureau « Perspective Brussels », centre d’expertise en matière de stratégie du développement du territoire.

    Il faut dire que la crise du logement est encore plus aiguë dans certaines villes hollandaises, françaises ou en Région de Bruxelles-Capitale qu’en Wallonie.

    Je ne veux pas minimiser ici les difficultés qui se posent en Wallonie en termes d’accès au logement, mais je me dois de souligner que nous avons en Wallonie un certain nombre de logements inoccupés. Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue que la conversion de bureaux en logements demande généralement plus de moyens que la remise sur le marché de logements inoccupés. Il me semble donc plus logique de viser prioritairement le remise sur le marché de logements inoccupés avant de s’attaquer à la conversion d’autres types d’immeubles en logements.

    Enfin, sur le plan des principes, j'estime préférable de développer des solutions qui offrent d’une part, une plus grande protection des occupants, via un contrat de bail et d’autre part qui permettent de pérenniser la location de façon permanente. Les conventions d'occupation précaire doivent, selon moi, rester une réponse à la marge pour faire face à des situations d'urgence.

    Si des acteurs s’investissent dans ce créneau du logement temporaire au sein d’anciens bureaux, et il y en a déjà, c’est une fort bonne chose. Si des acteurs publics veulent le faire pour répondre à une problématique momentanée et urgente, c’est également une bonne solution. Mais pour le reste, je ne souhaite pas engager les autorités publiques à utiliser cette voie de manière structurelle. Il existe en effet suffisamment d’incitants bien structurés pour remettre des logements sur le marché locatif.