La mise en place d'un regsitre du cancer en Région wallonne.
- Session : 2006-2007
- Année : 2006
- N° : 22 (2006-2007) 1
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Question écrite du 11/12/2006
- de SENESAEL Daniel
- à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
Mieux connaître l'épidémiologie de la maladie cancéreuse, ses facteurs de risque et, notamment, ceux liés à l'environnement, est une des manières de lutter contre ce véritable problème de santé publique qui concerne, en Belgique, un nombre croissant de nouveaux patients chaque année.
Cette tendance est observée dans d'autres pays également.
Si la Belgique a longtemps joué un rôle de précurseur en matière d'enregistrement des cas de cancers, cette situation appartient cependant au passé depuis quelques années.
En effet, avant le 17 mai 2006, date d'inauguration officielle de la Fondation privée Registre du Cancer, l'enregistrement du cancer en Belgique était à l'arrêt.
Cette structure constitue, pour nombre de personnes concernées dont les parents du groupe de rencontre et de parole pour parents d'enfants malades que j'ai créé, mais également pour d'autres associations, malades, proches de malades, … l'aboutissement d'un long combat pour l'enregistrement des cancers en Belgique.
Il était nécessaire pour notre pays de se doter d'un tel registre efficace.
En effet, auparavant, l'enregistrement des cas de cancers n'était pas réalisé de manière identique dans les régions et ne bénéficiait pas d'un cadre légal approprié.
Ces dernières années, l'enregistrement des cancers en Flandre avait été notablement amélioré grâce à des moyens financiers importants mis à disposition par le gouvernement flamand.
La Flandre se distinguait par une activité beaucoup mieux structurée avec l'existence d'un réseau coordonné de divers registres régionaux.
Par contre, la Wallonie et Bruxelles accusaient un retard certain.
La nouvelle équipe mise en place bénéficie de l'expérience acquise en Flandre et s'est fixée comme objectif de combler le retard, grâce à un soutien financier important octroyé par la Fondation contre le cancer.
L'objectif d'un tel registre consiste en la collecte et l'analyse de données précises sur tous les cas de cancers diagnostiqués en Belgique.
Ce registre nous permettra également de mettre en évidence d'éventuelles zones géographiques où émergeraient certains types de cancers ou une augmentation du nombre de cancers par rapport à d'autres zones. Ce qui permettra d'adapter les programmes de prévention et de dépistage à la situation particulière d'une région ou d'un sous-groupe spécifique de patients.
Cet enregistrement est essentiel à la mise en place et au suivi d'actions efficaces dans la lutte contre cette maladie.
Il permettra, enfin, d'avoir une vue d'ensemble sur la situation réelle du cancer en Belgique.
Je suis bien conscient que la politique des soins de santé est du ressort du Fédéral. Aussi, c'est sous leurs aspects « statistiques » que je me permets de poser les questions suivantes à Madame la Ministre.
Les efforts consentis par notre pays s'inscrivent dans le contexte de surveillance de la maladie cancéreuse au niveau européen. De nombreux autres pays possèdent déjà un registre national notamment le Luxembourg, l'Autriche, l'Irlande.
Où en est-on actuellement avec la mise en œuvre pratique de cette fondation ?
Quels renseignements complémentaires peut-on apporter aux parents d'enfants malades pour qui notamment ce registre du cancer permet de répondre à leurs interrogations ?
Madame la Ministre dispose-t-elle déjà de premiers résultats au niveau de la Région wallonne ? Si oui, quelles constatations peuvent être tirées ? Sinon, peut-elle nous dire quand nous pourrons disposer des premiers résultats ?
Un tel registre pourrait être utile à plus d'un titre, je pense, dans les actions en matière de Santé environnementale que votre département met en œuvre.
Réponse du 15/01/2007
- de VIENNE Christiane
La Fondation Registre du cancer a enregistré, pour l'année d'incidence 2001, 48.000 nouvelles tumeurs cancéreuses en Belgique. Toutefois, il y a lieu de tenir compte du fait que ces résultats restent incomplets en raison du caractère non systématique de la déclaration des cas du côté francophone.
Le cancer le plus fréquemment développé est le cancer de la prostate chez l'homme (avec 23 % des tumeurs recensées chez les patients masculins) et le cancer du sein chez la femme. D'autres localisations très courantes sont le poumon (chez l'homme), le côlon et le rectum (dans les deux sexes) ainsi que le tractus gynécologique.
La Fondation du Registre du cancer qui bénéficie de l'expérience acquise en Flandre où existe une forte structuration des différents registres, s'est fixée pour objectif de combler le retard dû au sous enregistrement existant en Communauté française d'ici fin 2007.
Comme l'honorable Membre, je reste donc particulièrement attentive aux travaux développés par la Fondation et attends avec impatience les premiers résultats exhaustifs qui seront produits fin 2007.
Ils devraient notamment permettre de vérifier les hypothèses émises par les parents d'enfants malades du Hainaut occidental et apporter les apaisements nécessaires à la population.