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L'évolution du facteur de risque dans la modélisation de crue

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 582 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 01/02/2023
    • de LIRADELFO Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Dans le but d'améliorer la capacité de prévision et de communication de la Direction de la Gestion hydrologique (DGH) du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures (SPW MI), la Commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les causes et d'évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie a recommandé de renforcer les capacités de modélisation hydrologique en prenant en compte un facteur de risque plus grand lié à l'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes.

    De nouveaux outils ont-ils été mis ou vont-ils être mis en place pour renforcer cette modélisation ?

    Une réflexion a-t-elle été prise pour augmenter le nombre de run en diminuant le temps de calcul nécessaire aux modèles ?

    Dans la présentation reprise sur le site web vallée-vesdre.be, on peut voir que les prévisions sont d'au moins 2 épisodes de pluies similaires à ceux de 2021 dans les 50 prochaines années.

    Monsieur le Ministre a-t-il repris ces travaux pour recalibrer ces facteurs de risque ?

    Comment ces facteurs ont-ils évolué ? Selon quelles études ?
  • Réponse du 03/04/2023
    • de HENRY Philippe
    Les modèles de prévisions Hydromax de la Direction de la Gestion hydrologique (DGH) sont actuellement en chantier pour :
    - ajuster leur calibration aux précipitations et crues extrêmes telles qu’observées en juillet 2021 ;
    - augmenter l’horizon des prévisions en intégrant les prévisions météorologiques d’ECMWF et, ensuite, d’autres modèles afin de mieux prendre en compte les risques extrêmes. Ce travail se réalise avec l’IRM qui doit adapter les données fournies à la DGH ;
    - développer des modèles sur de plus petits bassins versants, notamment en amont des barrages à la demande des barrages-réservoirs.

    À noter que les runs des modèles Hydromax ont lieu toutes les heures et les résultats sont disponibles en quelques minutes. Si la cadence des runs d’Hydromax peut être réduite pour tenir compte des pluies les plus récentes sur les petits bassins versants très réactifs, il faut rappeler que les modèles météorologiques (développés au niveau européen ou mondial) ne fournissent de données que sur base de 2 à 4 runs par jour et qu’un délai de l’ordre de 6 à 12 h est nécessaire pour obtenir les résultats. Il est donc peu productif d’augmenter le temps de calcul des modèles Hydromax face à ces modèles météorologiques qui fonctionnent à des pas de temps plus conséquents.

    D’autre part, pour répondre aux risques accrus, la DGH négocie actuellement avec leurs collègues français et allemands pour étendre un modèle de prévisions hydrologiques (LARSIM), existant, entre autres, sur la Moselle et la Meuse française à l’ensemble du réseau hydrographique wallon. Ce modèle est dit « distribué » ce qui signifie qu’il fournira des prévisions de débits sur tout le territoire à l’échelle du kilomètre. Sa construction requiert beaucoup de données et nécessitera probablement 2 années de développement avant d’être opérationnelle.

    La DGH réfléchit également à la possibilité de se doter d’un modèle hydrologique propre couplé à un modèle hydraulique sur certains cours d’eau. Un modèle hydraulique peut permettre de transformer les prévisions de débits en niveaux tout le long d’une rivière. Ces développements demandent des ressources et des données topographiques conséquentes qu’il convient d’acquérir ou compléter.

    L’objectif de ces projets n’est pas de remplacer Hydromax, mais de disposer de plusieurs modèles hydrologiques de familles différentes afin d’être plus efficace et précis en cas de nouveaux phénomènes extrêmes.