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Le rapport sur la place des femmes sur le marché du travail de la Banque Nationale de Belgique (BNB) et du Comité supérieur de l’emploi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 249 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 01/02/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le rapport sur la place des femmes sur le marché du travail, réalisé par la BNB, a été récemment présenté par le Conseil supérieur de l'emploi.

    La présence féminine sur le marché du travail connaît une évolution positive : elle est passée de 50 % au milieu des années 90 à 67 % en 2021. Cependant, tout n'est pas positif.

    Il apparait qu'une femme sur trois âgée entre 15 et 64 ans reste absente du marché du travail (pour un homme sur quatre). Un écart de genres plus présent en Wallonie qu'en Flandre, en situation de quasi plein emploi.

    Cet état de fait se manifeste aussi dans l'occupation de certains métiers, notamment dans les domaines de la construction, de l'industrie manufacturière, de l'information et de la communication. À l'inverse, elles supplantent les hommes dans les métiers de services, de l'enseignement, de la santé et de l'action sociale.

    Aussi, les travailleuses restent cantonnées, bien plus que leurs homologues masculins, dans des horaires à temps partiel.

    En outre, les femmes font aussi face au handicap des heures supplémentaires, car celles-ci doivent gérer leur maternité et l'arrivée des enfants dans le ménage. Comme le précise Maud Nautet (BNB), « ce sont principalement les femmes qui vont ajuster leur temps de travail ou leur carrière pour s'occuper des enfants. ».

    Plusieurs conséquences sont à déplorer telles qu'une évolution salariale plus faible, un recours accru au travail à temps partiel, des promotions moins fréquentes ainsi que des retraites moins élevées.

    Il apparait que les causes des discriminations envers les femmes sur le marché du travail sont donc multiples.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ce rapport ?

    Quelles sont sa sensibilité et son analyse face à ces constats ?

    Quelle est la situation en Région wallonne vis-à-vis de la place des femmes sur le marché du travail ?

    La Région wallonne pense-t-elle pouvoir activer l'un ou l'autre levier de politiques publiques pour faire face à la problématique ?
  • Réponse du 16/03/2023
    • de MORREALE Christie
    J’ai bien pris connaissance du récent rapport du Conseil supérieur de l’Emploi sur la participation des femmes au marché du travail. Les conclusions et les recommandations sont encore aujourd’hui cinglantes. Le marché du travail reste fortement inégal en fonction du genre. Et ce n’est pas une surprise.

    Le taux de participation des femmes au marché du travail, dit « taux d’activité » est en augmentation, en Belgique comme en Wallonie. Sur base de la définition de l’activité donnée par le Bureau international du Travail (personnes occupées et chômeurs) et le taux d’activité de la population féminine wallonne âgée de 15 à 64 ans a évolué comme suit :
    • 2019 : 59,7 % ;
    • 2020 : 59,5 % ;
    • 2021 : 61,2 % ;
    • 1er trimestre 2022 : 60,5 % ;
    • 2e trimestre 2022 : 61,6 % ;
    • 3e trimestre 2022 : 62,2 %.

    Le rapport confirme que l’on ne retrouve les femmes ni aux mêmes niveaux hiérarchiques, ni dans les mêmes secteurs que les hommes (plus rémunérateurs). Le rapport indique encore que les femmes consacrent moins d’heures au travail rémunéré que les hommes et que l’écart se creuse davantage selon les groupes de population. La combinaison de caractéristiques (origine extraeuropéenne, faible niveau de diplôme et charge d’enfant) pénalise davantage les femmes.

    Le rapport pointe la nécessité d’agir à plusieurs niveaux, que je rejoins, que ce soit dans la lutte contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge, l’instauration de quotas ou encore le partage du congé parental entre conjoints pour une meilleure répartition des responsabilités familiales.

    Depuis le début de mon mandat en tant que Ministre de l’Emploi et des Droits des femmes, j’ai été évidemment été attentive à agir contre ces inégalités, notamment à travers le Plan genre 2019-2024, qui comporte différentes mesures visant à favoriser l’égalité hommes/femmes dans le domaine de l’emploi, telles que résorber la fracture numérique ou encore renforcer la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans tous les secteurs professionnels.

    Le Plan de relance de la Wallonie prévoit, quant à lui, deux mesures pour faire face à la problématique de la place des femmes sur le marché du travail. La première mesure (n°13) prévoit de mettre en place un plan coordonné de promotion des métiers porteurs d’emploi et de sensibilisation aux STEAM (Sciences, Technology, Engineeering, Arts, Mathematics) et au numérique. Plus de 16 millions d’euros y seront dédiés d’ici à 2024. Ce Plan d’actions intègre bien entendu une dimension « genre » transversale afin de lutter contre les stéréotypes de genre dans l’orientation scolaire et professionnelle. La seconde mesure (n°315) entend proposer des solutions relatives à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction, en ce compris le financement d’actions relatives au genre, en vue d’y intégrer les femmes. Dans ce cadre, un subside sera prochainement octroyé à Constructiv pour l’engagement d’un.e coach sectoriel pour favoriser l’égalité des genres dans le secteur de la construction.

    En outre, dans le cadre du Plan genre 2019-2024, un soutien est apporté aux chefs de famille monoparentale, dont 80 % ont à leur tête une femme, inscrite dans une démarche active d’insertion socioprofessionnelle. Une expérience pilote, visant à augmenter le montant des indemnités de garde d’enfants pour ce public particulier, sera menée en 2023 afin de contribuer de manière plus impactante à la levée du frein identifié pour l’accès aux formations des chefs de famille monoparentale.