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Les spécificités des reptiles comme animaux de compagnie et leurs nombreux abandons

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 339 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 01/02/2023
    • de SOBRY Rachel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Récemment, le responsable du refuge de la Pairi Daiza Foundation se plaignait du nombre de reptiles à recueillir qui ne cesse d'augmenter avec un pic à 741 individus en 2022. Les tortues représentent 80 % de ces cas, mais les serpents et lézards sont également nombreux.

    Les abandons de ces animaux sont donc en forte augmentation et, d'après la fondation, elle est principalement due au manque d'informations qu'ont les personnes qui souhaitent en acquérir quant à l'engagement que cela représente, tant au niveau du temps que des moyens financiers. Souvent, ces animaux sont adoptés par des personnes qui ignorent leurs spécificités. La tortue est d'ailleurs parfois choisie comme alternative au poisson rouge.

    Je me tourne donc vers Madame la Ministre afin de faire le point quant à la situation de ces animaux domestiques en Wallonie.

    Son administration constate-t-elle également une augmentation des abandons de reptiles ?

    Comment mettre fin aux abandons de tortues, si nombreux ?

    Comment mieux informer les Wallons quant aux spécificités des reptiles, mais aussi quant à l'engagement qu'une telle adoption représente ?
  • Réponse du 26/05/2023
    • de TELLIER Céline
    Accueillir un animal ne doit jamais se faire à la légère. Chaque année, ces acquisitions impulsives mènent à des négligences, voire des maltraitances, et à des abandons, qui saturent les refuges comme l’honorable membre le souligne. À ce titre, les refuges rendent un service d’intérêt général précieux, et doivent être soutenus. Mais nous devons aussi agir en amont, pour renforcer les conditions d’élevage et de commercialisation des animaux de compagnie, ainsi que la sensibilisation. J’ai travaillé activement sur ces deux leviers.

    D’une part, au niveau législatif, la mise en place du permis de détention et le renforcement des conditions d’agrément des établissements pour animaux ont renforcé les dispositions qui encadrent la commercialisation des animaux de compagnie. Ainsi, le candidat-acquéreur doit maintenant faire la démarche de se procurer son extrait de fichier central, pour prouver qu’il n’a pas été déchu de son permis de détention. Cela garantit une certaine réflexivité par son acte, et permet de lutter contre l’impunité. En outre, lors de l’achat d’un animal de compagnie, quel qu’il soit, l’acquéreur doit maintenant parcourir une liste de questions (relatives notamment aux conditions d’accueil prévues pour l’animal, la présence d’autres animaux dans le foyer, et cetera). Par ailleurs, pour les reptiles, par exemple, il est également prévu que le commerce affiche une série d’informations en vue de s’assurer que l’acquéreur ait bien conscience des spécificités de l’espèce : taille maximale à l’âge adulte, contacts sociaux, et cetera.

    Le Gouvernement wallon a également adopté, sur ma proposition, un arrêté encadrant la commercialisation et la détention de reptiles. Ce texte fixe la liste positive des reptiles qui peuvent être détenus par des particuliers et commercialisés dans les établissements commerciaux. L’objectif est précisément de limiter les achats impulsifs, et d’interdire la détention, par des particuliers, d’espèces difficiles à détenir.

    D’autre part, une évolution des sensibilités est également indispensable pour lutter contre ces acquisitions impulsives. Ainsi, je soutiens de nombreux projets de sensibilisation, qu’il s’agisse de campagnes d’affichage sur les bus ou d’outils à destination des plus jeunes, comme « Pense-Bête » ou « Des pattes et des classes ».

    J’ai également débloqué un budget de 740 000 euros pour aider les publics précarisés à financer les soins vétérinaires de leurs animaux, ou à les placer en « pension sociale ». Une trentaine de projets sont mis en place dans toute la Wallonie, et permettent d’éviter l’abandon d’animaux pour des raisons purement financières.

    De nombreux efforts ont donc été réalisés, et je ne doute pas qu’ils produiront leurs effets. Dans l’intervalle, les refuges continuent en effet à accueillir de nombreux animaux, même si mes Services n’ont pas constaté de fluctuation significative dans les nombres d’abandons de reptiles communiqués ces dernières années par les refuges : en 2019, 726 abandons ; en 2020, 465 abandons ; en 2021, 607.

    J’ai déjà réalisé un appel à projets pour permettre aux refuges d’aménager leurs infrastructures. Un nouvel appel à projets est en cours de rédaction, et ciblera notamment les espèces pour lesquelles des places d’accueil sont manquantes.