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L'avenir du pellet en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 596 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/01/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La RTBF a présenté un reportage sur les dysfonctionnements constatés dans la vente de pellets en Wallonie. En moyenne, les Belges en brûlent 1 million de tonnes par an pour se chauffer.

    Malheureusement, seule la moitié de ce volume est produite sur le sol national. Parfois, le pellet provient de pays européens assez distants, ce qui alourdit le bilan carbone de cette filière.

    Des doutes existent également sur les forêts dont sont issus les troncs. Des zones Natura 2000 pourraient être touchées comme des forêts qui ne sont pas replantés. Cela met donc à mal l'environnement et la neutralité carbone du combustible bois.

    À cela s'ajoute également le problème des particules fines issues de la combustion.

    Quelle position défend le Gouvernement wallon par rapport au recours à cette énergie ?

    Monsieur le Ministre travaille-t-il à de nouvelles mesures afin de mieux encadrer le secteur ?

    Que fait-il pour promouvoir les pellets wallons ?

    Que fait-il pour mieux sensibiliser les consommateurs en la matière ?

    En a-t-il discuté avec Mme la Secrétaire d'État et M. le Commissaire européen chargés de la protection des consommatrices et consommateurs ?
  • Réponse du 02/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Selon le Bioenergy Statistical Report 2021, bien que la consommation de pellets par les ménages puisse être couverte par une production locale, la moitié de la consommation des ménages belges est importée ; tandis que les producteurs de pellets belges exportent le double de ce que les ménages importent. C’est la loi de l’offre et la demande qui gouverne ces exportations et importations (p.4 de https://energie.wallonie.be/servlet/Repository/mythes-et-realites-pellets-decembre2022.pdf?ID=72094).

    En Belgique, il est interdit de mettre sur le marché des pellets de chauffage qui ne répondent pas aux conditions de durabilité. Les emballages de pellets, comme n’importe quel produit du bois, contiennent des informations importantes, notamment des labels et certifications.

    Mais il existe aussi les certifications DIN+ et EN+ qui permettent de connaitre la traçabilité du pellet (https://energie.wallonie.be/servlet/Repository/les-certifications-pellets-180209.pdf?ID=64658). Nous pouvons citer également le label wallon « Bois local » (https://www.boislocal.be/fr/) qui garantit que la ressource est produite localement et valorisée en circuit court, donc que la distance de transport est très limitée. Il y a d’ailleurs plusieurs producteurs de pellets wallons.

    Comme l’honorable membre le fait remarquer, les pellets émettent des particules fines, comme c’est le cas de chaque combustion de bois naturel. Cette problématique est surtout amplifiée lorsque l’on se retrouve en situation de combustion incomplète (manque d’air de combustion, combustible trop humide, …). Or le combustible pellet a la caractéristique d’être livré très sec (bien plus sec qu’un bois sous forme de bûche) et homogène et en outre les appareils de chauffage au pellet sont gérés de manière automatique pour optimiser la combustion. Pour conclure, certes les pellets émettent des particules fines (au contraire du gaz), mais de manière minimisée grâce aux bonnes conditions de combustible et de combustion par rapport à la combustion en feux ouverts ou poêles à bûche.

    Le secteur du pellet a un rôle à jouer dans la transition énergétique et dans la diversification du mixe énergétique. De plus cette filière est pourvoyeuse d’emplois ruraux locaux et nous disposons de ressources régionales à valoriser grâce à nos industries qui transforment le bois et dont les co-produits de sciage sont utilisés pour la fabrication de pellets. L’augmentation de la production d’énergie via la biomasse, notamment dans le secteur du chauffage résidentiel, sera nécessaire si l’on veut atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre fixés par l’Europe.

    Si ces critères sont respectés, cette filière est globalement beaucoup moins émettrice de gaz à effets de serre que le combustible fossile encore omniprésent dans le chauffage résidentiel.

    Pour promouvoir les pellets wallons, les primes Habitation sont attribuées pour l’installation de chaudières et de poêles à biomasse au même titre que pour les pompes à chaleurs pour l’eau chaude sanitaire seule ou combinée au chauffage et les chauffe-eaux solaires si ces dispositifs respectent certaines conditions. Pour bénéficier des primes, ces installations doivent être reprises sur une liste des dispositifs éligibles ou fournir une preuve de respect de normes européennes.

    Afin de sensibiliser les consommateurs à propos des pellets, plusieurs choses ont été mises en place. Citons tout d’abord, plusieurs publications récentes disponibles sur le site du SPW (https://energie.wallonie.be/fr/tout-savoir-sur-les-pellets.html?IDC=9640&IDD=165917). On y retrouve également des informations pour aiguiller le consommateur quant à son choix de pellets de qualité (https://energie.wallonie.be/fr/la-certification-des-pellets-de-bois.html?IDC=9640&IDD=154382).

    Il existe également de nombreuses ressources intéressantes sur le site de l’Office Économique Wallon du Bois. La Febhel, fédération belge du bois-énergie, a également développé un site d’information spécifique sur le pellet (https://www.infopellets.be/fr).

    Étant donné l’ensemble de ces mesures mises en place pour informer au mieux le consommateur wallon, je n’ai pas jugé opportun de m’entretenir avec mes homologues à ce sujet. Toutefois, il serait sans doute indiqué de communiquer encore davantage sur les outils et labels en place.