/

Les retards dans le déneigement des autoroutes en Province de Liège

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 602 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/02/2023
    • de SCHONBRODT László
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le vendredi 20 janvier, la neige est tombée sur la Province de Liège. Cela a entraîné des embouteillages et le chaos sur les autoroutes.

    Personne n'a pris la décision d'interdire la circulation des poids lourds sur les autoroutes, ceux-ci se sont retrouvés immobiles sur toutes les bandes. Bloquant à leur tour tous les autres véhicules, dont les… déneigeuses.

    Le Centre régional de crise (CRC) dit que c'est à la Cellule d'action routière (CAR), dans laquelle se trouvent entre autres la SOFICO et le SPW Mobilité et Infrastructure, de prendre la décision d'interdiction de circuler des poids lourds.

    Or le SPW remet la faute sur l'IRM qui n'avait pas prévenu qu'il y aurait autant de neige.

    Bref nous avons vécu la même situation que lors des inondations de juillet 2021, où l’on a vu de multiples organismes se renvoyer la balle sans une chaîne de commandement clair.

    Et à chaque fois, c'est la population qui en subit les conséquences.

    Pourquoi Monsieur le Ministre n’a-t-il pas pris de mesures pour améliorer et accélérer les prises de décisions des organismes impliqués lors de situation météorologique exceptionnelle ?
  • Réponse du 02/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Avant d’aborder le déroulé des événements, j’aimerais rappeler l’organisation qui est de mise lors de conditions hivernales en Wallonie.

    Depuis 2011, une Cellule d’action routière (CAR) est organisée entre le 15 octobre et le 15 avril pour analyser les risques liés aux conditions hivernales sur le réseau routier et autoroutier régional. La CAR regroupe le Centre régional de crise, qui l’organise et émet les communiqués, le Centre Perex au niveau du SPW Mobilité et Infrastructures et la Police fédérale de la route (WPR).

    Lorsqu’un avertissement pour conditions glissantes est émis par l’IRM, la CAR est activée et se réunit pour analyser la situation.

    L’IRM est un partenaire privilégié de longue date et des contacts sont toujours pris avant ou pendant une réunion de la CAR pour compléter l’analyse de la situation. Les conditions et prévisions météorologiques sont combinées aux remontées du terrain du SPW et de la WPR pour déterminer le niveau de criticité de l’événement. La chaîne de commandement est donc claire et l’IRM est un partenaire de la prise de décision.

    Le processus décisionnel est validé en début d’hiver et fait l’objet de débriefing et d’une amélioration continue. Il en ressort qu’un préavis de 6 heures avant la survenance de l’événement climatique est nécessaire pour mettre en œuvre un scénario d’interdiction de la circulation des poids lourds, et donc pour déployer la signalisation et organiser le contrôle de la circulation sur le terrain. En effet, cette mise en œuvre mobilise de nombreux effectifs du côté de la police de la route.

    Or, ce 20 janvier, 6 heures avant les fortes chutes de neige dont il est question, tous les éléments connus et analysés par la CAR n’ont pas fait apparaitre la nécessité de passer en phase supérieure d’alerte.

    Je rappelle que la prévision météorologique est par nature incertaine, a fortiori lorsqu’il s’agit de phénomènes pluvio-neigeux impliquant des limites pluie-neige.

    À 14h, après discussion avec le prévisionniste de l’IRM, la CAR a choisi de passer en phase de « vigilance renforcée ». Dès cet instant, tous les moyens ont été mobilisés. À ce moment, aucun prévisionniste (IRM ou autre) ne prévoyait la quantité de neige réellement tombée. Il n’y a donc pas eu de passage en alerte et donc d’interdiction des poids lourds. De toute façon, l’interdiction des poids lourds n’aurait été effective qu’à 20h.

    Sur le plan météorologique, la réalité des précipitations a été bien plus importante que ce que les prévisions avaient laissé entendre. La dépression s’est enroulée sur elle-même au niveau de Liège, ce qui a engendré les précipitations constatées.

    Les difficultés se sont concentrées sur la province de Liège, où le maximum de bouchons était de plus de 500 kms au total sur les 2 000 kms d’autoroutes et routes régionales.

    Les blocages ont également touché les épandeuses, engin de déblaiements et engins d’interventions, ce qui a renforcé les difficultés rencontrées.

    Reconnaissons aussi que certains blocages peuvent être dus à certains comportements pas toujours civiques ou respectueux et parfois au manque de préparation des véhicules… je pense aux pneus inadaptés ou pneus usés, aux non-respects d’interdictions, aux arrêts prolongés des poids lourds pour les interruptions d’1/4 d’heure.

    Fort heureusement, on ne déplore aucun accident grave lors de cet événement sur le réseau.