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Les conséquences pour le budget et les finances wallonnes de la double hausse des taux annoncée par la Banque centrale européenne (BCE) en février et en mars 2023

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 165 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/02/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Face à l'inflation, la Banque centrale européenne a communiqué le 2 février qu'elle relevait ses taux d'intérêt d'un demi-point de pourcentage. Elle affiche par ailleurs sa fermeté en annonçant à l'avance qu'elle procédera vraisemblablement à la même hausse au mois de mars 2023.

    Christine Lagarde avait déjà annoncé la première hausse dès décembre dernier, mais la seconde surprend. « Compte tenu des tensions inflationnistes sous-jacentes, le Conseil des gouverneurs entend relever de nouveau les taux d'intérêt de 50 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en mars », annonce la BCE.

    Ces hausses de taux auront-elles des conséquences sur le budget de la Wallonie préparé par Monsieur le Ministre et voté par notre Parlement ?

    Le budget tient-il toujours la route ? Devrons-nous nous adapter ? De quelle manière ?

    Si d'autres hausses des taux devaient intervenir dans les mois à venir, est-ce que ce serait toujours supportable pour les finances wallonnes ?
  • Réponse du 30/03/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    La BCE a une mission qui lui est conviée, à savoir la stabilité des prix avec un objectif d’inflation à 2 %. Aujourd’hui, les perspectives d’inflation de la zone euro sont supérieures. C’est dans ce cadre que Christine Lagarde a annoncé sa volonté de maintenir des hausses de taux.

    De manière théorique, une hausse des taux peur avoir les répercutions suivantes :
    - Augmentation du coût de la dette : Les pouvoirs publics empruntent souvent de l’argent sur les marchés financiers pour financer leurs dépenses. Si les taux d’intérêt augmentent, le coût de la dette augmente également, ce qui peut affecter le budget de l’État et réduire la marge de manœuvre des autorités publiques.
    - Impact sur la croissance économique : Une hausse des taux d’intérêt peut ralentir la croissance économique en réduisant la consommation et les investissements, ce qui peut avoir des répercutions sur les recettes fiscales de l’État. Néanmoins, si une hausse des prix (inflation) est concomitante, le comportement des agents économiques peut ne pas être modifié.
    - Effets sur les finances publiques : Si la croissance économique ralentit, les finances publiques peuvent également être affectées, car les recettes fiscales peuvent diminuer et les dépenses de l’État augmenter, notamment pour soutenir les personnes touchées par une période de ralentissement économique.

    Pour la Région wallonne, il est donc important de suivre attentivement l’évolution des taux d’intérêt et de prendre les mesures nécessaires pour atténuer les impacts potentiels. Nous devons par exemple, chercher à diversifier leurs sources de financement.

    Il est important de rappeler que la dette de la Région wallonne est principalement à taux fixe (plus de 92 %), ce qui protège en grande partie la Région pour le stock de dettes.

    Il reste la partie de renouvellement de la dette via les amortissements et la dette nouvellement émise en suite du déficit.

    L’augmentation du coût des déficits en suite de la hausse des taux nous pousse à rechercher des marges de manœuvre en analysant l’efficience des politiques menées dans toutes les compétences régionales. C’est notamment pourquoi mon cabinet porte le déploiement de la revue des dépenses au sein des administrations et des UAP.