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La découverte d'un cas d'encéphalopathie bovine spongiforme aux Pays-Bas

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 403 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Mercredi dernier, le Gouvernement néerlandais a confirmé l'identification d'un cas d'encéphalopathie bovine spongiforme, connue sous le nom de « maladie de la vache folle », sur la carcasse d'une vache. Cette maladie bovine peut entrainer chez l'homme la maladie de Creutzfeldt-Jakob, un syndrome neurodégénératif mortel. On se souvient tous de la crise sanitaire qui a touché l'Europe dans les années 1990 et ses conséquences pour l'ensemble de la filière bovine, notamment en Belgique.

    Les autorités sanitaires néerlandaises indiquent que la vache infectée n'a pas pénétré la chaîne alimentaire et ne pose pas de problème de sécurité alimentaire. Ils recherchent toujours à cette heure à identifier la source de l'infection, tout le bétail ayant côtoyé la vache malade ou partagé la même alimentation devra être abattu.

    Dans une première réaction, l'AFSCA a indiqué qu'il n'y aurait pas de mesures supplémentaires prises en Belgique suite à la découverte de ce cas.

    Suite à la découverte de ce cas, les services du SPW ARNE ont-ils pris des contacts réguliers avec l'AFSCA et leurs homologues néerlandais afin d'être tenus informés de la situation ?

    Une information spécifique est-elle communiquée à notre filière bovine ? Si nécessaire une information pour rassurer nos consommateurs sera-t-elle mise en place ?

    Monsieur le Ministre a-t-il pris des contacts au niveau de la concertation intrabelge afin de veiller à préserver notre territoire de cette maladie et organiser la veille sanitaire ?

    Lors d'une question en juin 2021 sur la réintroduction des farines animales dans l'alimentation bovine, j'avais plaidé pour un principe de précaution. Va-t-il plaider pour un renforcement des contrôles de l'alimentation pour bovins en provenance ou produite aux Pays-Bas ? Va-t-il, comme il s’y était engagé, favoriser les alternatives ?

    Si d'autres cas devaient être identifiés, envisage-t-il un renforcement des contrôles au niveau belge ?
  • Réponse du 06/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Faisant suite à la découverte récemment d’un cas d’ESB atypique chez une vache aux Pays-Bas et aux questions que cela suscite, l’AFSCA a informé mon administration de ce qui suit.

    Le cas d'ESB aux Pays-Bas était une ESB atypique. Les cas d'ESB atypique apparaissent sporadiquement chez les bovins âgés et se manifestent spontanément, contrairement à l’ESB dite « classique ».

    Ces dernières années, une moyenne de cinq cas atypiques d'ESB ont été détectés chaque année dans l'Union européenne, dans un cheptel de plus de 37 millions de bovins adultes. Étant donné la nature spontanée de cette affection, il n'est pas possible de prévoir où ces cas se produiront.

    La détection d'un cas atypique d'ESB aux Pays-Bas n'indique pas un risque accru d'ESB, mais est parfaitement conforme aux résultats du programme de surveillance mis en œuvre dans l'Union européenne au cours des cinq dernières années. Il n'y a donc aucune raison de penser qu'il existe un risque accru d'ESB dans notre pays.

    En application de la règlementation européenne, l'AFSCA réalise un programme de surveillance de l'ESB. Il s'agit de l'examen annuel de plus de 25.000 bovins âgés de plus de 48 mois (jusque 2021) trouvés morts et de 800 abattages d'urgence à l'abattoir. Une dizaine d'animaux vivants suspects sont également examinés chaque année. Tous ces examens ont été réalisés avec des résultats favorables.

    Le dernier cas d’ESB a été détecté en Belgique en 2006 et aucun cas humain n’a jamais été découvert dans notre pays.

    En 2012 la Belgique a par ailleurs officiellement obtenu de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée comme OIE) le statut de risque négligeable à l’égard de l’E.S.B., ce qui est le statut le plus favorable existant.

    Il convient de noter qu'en plus de cette surveillance visant à contrôler la prévalence de la maladie, des mesures visant à protéger la santé publique s'appliquent, telles que l'enlèvement à l'abattoir de ce que l'on appelle les « matériels à risque spécifiés ».

    Étant donné que les autorités néerlandaises ont pris toutes les mesures de précaution nécessaire après la détection de l'ESB, qu'il s'agit d'un cas atypique d'ESB, qu’il est impossible de prévoir où et quand un cas atypique d'ESB apparaîtra et que le programme de surveillance belge cible tous les animaux à risque sur l'ensemble du territoire belge, il n'est pas nécessaire de prendre des mesures supplémentaires en Belgique, y compris dans les régions frontalières avec les Pays-Bas.

    Comme il est impossible de prévoir où et quand un cas atypique se produira, on ne pourra jamais exclure totalement la possibilité qu'un cas atypique d'ESB soit découvert en Belgique à l'avenir. Toutefois, cette probabilité est extrêmement faible.