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La proposition du Gouvernement de la Communauté germanophone relative à l'octroi de 350 euros par mois pour les élèves dans les métiers en pénurie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 404 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il y a quelques semaines, le Gouvernement germanophone décidait de prendre le taureau par les cornes, concernant la question des métiers en pénurie. En effet, il proposait une prime de 350 euros par mois, durant la durée des études supérieures, la 7e année professionnelle ou la formation d'apprenti, pour les étudiants qui s'engagent dans une filière débouchant sur un métier en pénurie, à partir de la prochaine rentrée de septembre. Le décret relatif à cette prime devrait être approuvé en juin.

    Bien sûr, il y a des conditions et une contrepartie. La condition, c'est d'étudier en Communauté germanophone. Il n'est même pas nécessaire d'y habiter. La contrepartie, c'est d'y travailler durant cinq ans, au minimum à mi-temps, pendant les 10 années qui suivent la fin des études. Cette durée est réduite à trois ans pour les étudiants qui sont déjà engagés dans une de ces filières d'étude, la prime n'étant pas rétroactive.

    En Wallonie, la pénurie de main-d'œuvre est également une réalité. Cependant, lorsque l'on interroge Monsieur le Ministre sur le sujet, très régulièrement, il évoque les problèmes de coordination avec les autres Entités, tantôt la FWB, coresponsable avec lui de la formation en alternance, tantôt le Fédéral, en raison de sa mainmise sur la fiscalité des salaires, laquelle est sans doute la plus incitative pour orienter vers les débouchés économiques les plus nécessiteux. Cependant, depuis maintenant plus de trois années que je l’interroge sur le sujet, il semble que rien ne bouge réellement dans ce dossier, alors que - rappelons-le - PS, MR et Ecolo sont membres et du Gouvernement fédéral et du Gouvernement de la FWB.

    Où en est Monsieur le Ministre dans ce dossier ? A-t-il des contacts avec ses homologues des différents Gouvernements ci-avant évoqués ?

    Quelles sont les perspectives pour avancer dans ce dossier ? Un montage analogue au montage germanophone est-il envisagé, côté francophone ?
  • Réponse du 06/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Concernant les contacts avec les homologues des différentes entités dont l’honorable membre fait mention, je peux lui dire que, dans le cadre de la plateforme interfédérale mise en place par la CIM Emploi, en vue de lutter contre les métiers en pénurie et de renforcer la mobilité des travailleurs, quatre demandes ont été, pour rappel, formulées par la Wallonie. Celles-ci ont été détaillées par ma collègue Christie Morreale, en charge de la représentation de la Wallonie, en Commission Emploi du Parlement wallon le 19 avril 2022. Je l’invite à l’interroger sur le suivi de ces travaux.

    Dans un autre registre, le Gouvernement wallon a également pris acte, en sa séance du jeudi 9 février, à l’instar de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de l’État des lieux pour un renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, en particulier de l’alternance. Il s’agit de la première étape dans le cadre du travail commun visant à faire de l’alternance une filière d’excellence.

    Pour ce qui est des incitants financiers, je rappelle à l’honorable membre à la fois l’incitant + de 350 euros destinés aux demandeurs d’emploi en formation dans un des métiers en pénurie et/ou des fonctions critiques au FOREm, à l’IFAPME et ceux sous contrat FOREm chez des partenaires, dont l’enseignement de promotion sociale, mais aussi l’octroi d’une prime reconstruction durable de maximum 2 000 euros, aux demandeurs d’emploi inscrits dans les filières de la construction, de l’électrotechnique et du bois, mais également l’extension de cet incitant financier aux adultes et aux apprentis qui suivent une formation en alternance sous contrat d’alternance ou sous convention de stage dans les centres de formation du Réseau IFAPME.

    Il existe donc déjà plusieurs dispositifs : il ne convient pas de les démultiplier. Je rejoins ainsi, dans leur réflexion, l’avis d’initiative des partenaires sociaux sur les pénuries de main-d’œuvre et difficultés de recrutement du 7 juin dernier. En effet, je partage leur sentiment selon lequel l’octroi d’un nouvel incitant financier pour les demandeurs d’emploi qui se forment avec succès dans les métiers en pénurie n’est pas opportun à ce stade sachant que les dispositifs existants n’ont pas démontré leur efficacité jusqu’à présent.

    Les causes des pénuries sont multiples, ce qui implique que les réponses à y apporter doivent également l’être.

    Dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel accompagnement des demandeurs d’emploi, il est donc essentiel d’adresser aux entreprises les demandeurs d’emploi ayant le profil le plus adapté à l’offre d’embauche proposée. Si des lacunes en termes de compétences des demandeurs d’emploi sont constatées, il faut pouvoir former ceux-ci adéquatement et sans délai.

    Je soutiens donc avec force le renforcement en cours de l’accompagnement des demandeurs d’emploi vers les filières de formation qui débouchent sur un emploi et j’encourage le FOREm à travailler en ce sens pour inverser rapidement la tendance. Chacune des parties a des devoirs et des obligations, chacun doit pouvoir les assumer pleinement pour augmenter le taux d’emploi dans le contexte que nous connaissons.