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La situation du secteur du voyage

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 407 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Nous savions que l'industrie du voyage avait beaucoup souffert de la pandémie de Covid-19, mais de récentes statistiques viennent éclairer l'ampleur de l'effondrement. On estimerait en effet aujourd'hui à un tiers la perte d'emploi enregistrée sur les trois dernières années. Ce chiffre s'inscrit dans la tendance lente, mais continue de diminution du nombre d'agences de voyages enregistrée depuis les années 2000 et le secteur craint une pénurie annoncée de personnel.

    Pour offrir une nouvelle approche et anticiper les défis à venir, le secteur tente de se fédérer autour d'un nouvel outil, la Belgian Travel Confederation (BTC), qui rassemble les associations d'agences de voyages francophones et néerlandophones. La confédération veut ainsi pouvoir assurer quatre missions principales à l'avantage de tout le secteur : l'analyse de données comme dans ce cas-ci, mais aussi la formation continue, la durabilité et la labellisation.

    Monsieur le Ministre a-t-il évalué la situation à l'échelle wallonne ? Est-il au fait de difficultés particulières qui lui auraient été relayées dans sa concertation avec les représentants du secteur du voyage, notamment les fédérations professionnelles des agences de voyages (UPAV) et des exploitants d'autobus et d'autocars (FBAA) ?

    Envisage-t-il des mesures de soutien spécifiques à l'industrie du voyage, singulièrement pour les plus petites structures qui semblent être les plus touchées par la perte d'emploi ?

    Compte-t-il modifier la liste des formations aux métiers en pénurie proposées par l'IFAPME pour y intégrer celle d'agent de voyage et ainsi endiguer la pénurie de main-d'œuvre annoncée en incitant plus d'apprenants à se diriger vers cette filière ?
  • Réponse du 10/03/2023 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Le secteur du voyage et celui du tourisme sont des secteurs essentiels au développement de notre Région. Ma collègue Valérie De Bue et moi-même en sommes parfaitement conscients et n’avons jamais manqué une occasion de concrétiser notre implication dans le soutien à ces filières.

    Pendant la crise sanitaire, les activités des agences de voyages, voyagistes, services de réservation, de location, de transports et activités connexes ont été soutenues via ce qu’on a appelé « les aides Covid ». Les personnes physiques, mais aussi les TPE et PME de ces secteurs ont pu percevoir une indemnisation allant de 7.500 euros à 75.000 euros en fonction de la taille de leur entreprise.

    Je suis, depuis la crise épidémique, en contact régulier avec différents représentants du secteur du voyage, notamment au travers des Fédérations telles que l’Union professionnelle des agences de voyages (UPAV) et la Fédération belge des exploitants d'Autobus et d'Autocars (FBAA) que l’honorable membre cite.

    À ce propos, je constate que l’été, les Belges ont effectué autant de voyages qu'en 2019. Les destinations nationales restent en hausse, mais plus de 800 000 voyages avaient une destination hors Europe. Quand on sait que ce sont ces grands voyages qui sont les plus à même d’être organisés par les agences de voyages, je suis potentiellement rassuré.

    En outre, durant le 3e trimestre 2022, les Belges ont entrepris près de 9 millions de voyages soit quasi autant qu’à l’été 2019. Nous avons voyagé presque 6% de plus au 3e trimestre 2022 en comparaison avec la moyenne des 3e trimestres des années 2016 à 2019. Le nombre de voyages en Belgique est même 26 % plus élevé que cette moyenne. Le nombre de voyages à l’étranger augmente également légèrement (+1,2 %), mais représente 77 % des voyages du 3e trimestre contre 80 % entre 2016 et 2019.

    Je constate aussi que certaines structures wallonnes sont en croissance. Je rencontrerai d’ailleurs plusieurs d’entre elles dans le courant du premier semestre afin d’étudier avec elles les meilleurs leviers de soutien de la Région.

    Le métier d’agent de voyage – même si celui-ci évolue fortement - est aussi une fonction critique selon la liste éditée par le FOREm.

    L’IFAPME propose depuis 2005 la formation d’agent de voyages. Elle est organisée par les Centres IFAPME de Liège et de Tournai, en formation chef d’entreprise.

    Les lois d’accès au métier d’agent de voyages ont été supprimées en 2018, dès lors la formation a été révisée pour être dispensée en 2 ans plutôt que 3 ans, ce qui l’a rendue plus attractive malgré le changement des habitudes des clients.

    En effet, les jeunes organisent eux-mêmes leur voyage via des applications de réservation en ligne. Néanmoins les agences de voyages ont su s’adapter en offrant des services plus spécifiques pour des voyages haut de gamme et personnalisés.

    Après une baisse des inscriptions en formation due à la crise Covid, les inscriptions ont bien repris en septembre 2022 doublant celles de 2021 pour atteindre 60 apprenants inscrits dont 30 nouvelles inscriptions. (voir tableau en annexe)