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La création de bateaux-bus

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 660 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Lors de la cérémonie des vœux aux forces vives de Charleroi, le Bourgmestre de la plus grande ville wallonne a annoncé la prochaine mise en place de bateaux-bus des TEC au départ de la future halte nautique.

    Selon lui, ces bateaux-bus permettraient « d'aller très vite » afin de rejoindre tout l'axe Est de Charleroi à savoir Montignies-sur-Sambre, Gilly et peut-être au-delà. Il a également évoqué la possibilité d'un jour peut-être relier Charleroi à Namur via ces bateaux-bus. Selon le bourgmestre, la création de ces bateaux-bus permettrait de faire de Charleroi, la ville avec l'offre de transport la plus multimodale de Wallonie.

    Monsieur le Ministre a-t-il été saisi de ce dossier par la Ville de Charleroi ou par l'Autorité Organisatrice du Transport (AOT) ?

    Comment va-t-il prévoir le matériel nécessaire pour assurer le service des lignes en question ?
  • Réponse du 02/03/2023
    • de HENRY Philippe
    La déclaration du Bourgmestre de Charleroi me paraît plutôt inattendue, à première vue. Actuellement, s’il existe des services fluviaux touristiques, il n’existe pas de service régulier régional de transport de personnes par voie d’eau en Wallonie.

    La Ville de Liège vient cependant d’initier une étude de faisabilité pour un transport de ce type sur la Meuse, à laquelle participe le SPW. Aucune étude n’est toutefois en cours à Charleroi.

    Si pareils services, de manière générale, apparaissaient avoir un potentiel complémentaire aux autres solutions de mobilité collective urbaine, il est évident que les écluses représenteraient des obstacles limitant toute liaison régulière par voie d’eau.
    On se souvient du reportage humoristique de la RTBF d’un 1er avril mettant en scène des navettes fluviales rapides du TEC auquel j’avais pu contribuer : on y voyait les faux passagers courir d’un côté à l’autre de l’écluse pour embarquer dans un 2e bateau.

    De plus, le temps d’embarquement, et la vitesse limitée sur la voie d’eau font que le temps de parcours est très peu compétitif. À titre d’exemple, le Waterbus entre Vilvorde et Bruxelles-Nord met 55 minutes pour faire moins de 10 kilomètres. Ce bateau a donc une vocation plutôt touristique, et il ne circule d’ailleurs qu’à la belle saison.

    La réappropriation des voies d’eau au cœur des villes est un enjeu d’avenir pour nos cités, dans l’équilibre à trouver avec le transport lourd des marchandises qui y transite.


    Aux côtés de l’usage touristique de la voie d’eau, un transport régulier de personnes pourrait avoir sa place à l’instar d’autres villes dans le monde, s’il apporte un complément, voire s’il remplace d’autres services de transport public sur les mêmes liaisons.

    Cependant, je dois rappeler que Charleroi dispose déjà d’un réseau de transport public très structurant, avec en premier lieu le Métro léger avec 60 kilomètres de ligne et quasi 50 stations, mais aussi son extension vers le Grand Hôpital et les futurs BHNS.
    Le réseau ferroviaire est également dense, avec pas moins de 24 gares comprises dans l’abonnement combiné SNCB/TEC « Citypass Charleroi ».

    Il ne faut fermer aucune porte à l’innovation dans la mobilité urbaine, tout en restant humble sur le potentiel réel de ce type de services fluviaux.