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Le soutien du Gouvernement wallon au développement du tourisme via la réalité virtuelle

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 205 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La réalité virtuelle se développe dans notre société en apportant des effets négatifs comme positifs. Un des objectifs sociétaux est donc de maitriser cette nouvelle technologique afin d'en développer ses avantages et atouts.

    Pointons ainsi la Ville de Namur qui, à travers le NID (Namur Intelligente et Durable), a développé une représentation virtuelle du Grognon à plusieurs époques. Casque de réalité virtuelle sur les yeux, le spectateur se retrouve au cœur historique de Namur à la période néolithique (2 800 avant notre ère), à l'époque gallo-romaine (vers 150) et la fin du Moyen Âge (1490). Trois époques significatives au plan de l'évolution urbanistique du site. L'environnement naturel de chaque époque a été recréé, les modélisations 3D exploitées, des textures et des matériaux détaillés ont été créés et, enfin, des éléments animés ont été intégrés, tels que des hommes, des animaux, des embarcations, de l'eau, de la fumée. L'éclairage, très soigné, renforce encore le réalisme de cette immersion qui permet de découvrir les paysages à 360°, sous différents angles.

    La prouesse a pu bénéficier de toute la rigueur scientifique grâce au concours de l'AWaP qui a passé au crible le petit film commenté et rectifié les approximations. Cette technologie est donc une manière d'étudier plus ludiquement notre belle histoire.

    Quelle est l’évaluation de Madame la Ministre de cette expérience ?

    Va-t-elle développer cette technologie afin de l'inscrire dans la stratégie touristique de la Wallonie ? Imaginons ainsi les spectateurs s'immerger virtuellement à certains endroits et moments clés de notre territoire et de son histoire.

    Ne serait-il pas intéressant de réserver des crédits spécifiques dédiés au financement de cette technologie ?
  • Réponse du 10/03/2023
    • de DE BUE Valérie
    Les expériences de restitution du « Grognon aux Temps passés » en réalité virtuelle, actuellement présentées au NID, répondent à une véritable attente du grand public. On peut en effet constater que cette animation rencontre un franc succès, tant en nombre de visiteurs qu’en impact.

    Le potentiel pédagogique de tels médias est particulièrement efficace : en quelques minutes, le visiteur appréhende l’évolution d’un site majeur, mais surtout complexe, peut-être mieux que ne le ferait une exposition plus conventionnelle.

    Je précise tout de même que l’implication de l’AWaP ne se limite pas au fait d’avoir « passé au crible (…) et rectifié les approximations » du projet. Les restitutions présentées au Grognon sont l’aboutissement d’un processus de valorisation scientifique entamé dès le chantier. Le résultat proposé est donc une restitution scientifique, basée directement sur les données de terrain et d’analyse, et non une évocation vraisemblable.

    À la question de savoir si une telle expérience est possible et souhaitable ailleurs en Wallonie, dans le cadre d’un tourisme de qualité, la réponse est évidemment oui. Le potentiel de tels médias, en termes d’attractivité comme de pédagogie, est tout à fait évident. Mais il est important de rappeler que la réalité virtuelle, même si elle offre de nombreuses opportunités, reste un outil dont le succès dépend de la thématique et de sa mise en œuvre. Comme l’honorable membre le souligne, l’expérience du Grognon est une « prouesse », en ce sens qu’elle résulte d’une enquête de longue haleine, qui lui donne toute validité.

    En ce qui concerne le tourisme, les attractions touristiques reconnues qui souhaitent améliorer leur parcours de visite en utilisant de nouvelles technologies ont accès à des subventions en équipement, éligibles pour la réalisation d’aménagements de support au contenu au minimum bilingue.

    C’est ainsi que plusieurs musées et attractions ont pu développer et mettre en place des réalisations alliant nouvelle technologie, histoire, culture et science. À titre d’exemples, je citerais la visite virtuelle du Bastogne War Museum et le Bois Jacques, l’exposition internationale « Lascaux Expériences » qui s’est tenue l’an passé au Préhistomuseum, Momix au Musée Royal de Mariemont, la visite virtuelle du Château de Jehay, les Marswalk et Moonwalk XP à l’Euro Space Center, le musée Mudia à Redu ou encore Sparkoh, et cetera.

    Dans le cadre de la transition numérique mise en œuvre par ce gouvernement, je ne peux bien sûr qu’encourager et me réjouir du développement et de l’utilisation de ces nouvelles technologies qui peuvent participer à enrichir l’expérience touristique au sein de nos attractions et de nos musées.

    D’une manière générale, je rappelle qu’il est vital de combler notre retard en matière numérique et digitale. C’est pourquoi ce point très précis a été retenu parmi les 42 dossiers prioritaires du Gouvernement wallon, en concertation avec les partenaires sociaux et environnementaux. Ainsi, ce sont plus de 3 millions d’euros qui sont dévolus, de manière transversale, à la réalisation de cet objectif.