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La reconnaissance au patrimoine de l'UNESCO

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 207 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/02/2023
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Béguinages, carnavals, beffrois, charbonnages, marchés … La Wallonie est bien représentée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Pour rappel, L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) encourage l'identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à travers le monde, ayant une valeur exceptionnelle pour l'humanité.

    Depuis plusieurs années, on remarque un certain engouement pour notre patrimoine matériel ou immatériel à être reconnu par l'UNESCO. Il semblerait que cela apporte de la crédibilité, et permette de développer la communication, la sensibilisation du public. Confirmez-vous ce constat ? Quel est l'état actuel des diverses demandes wallonnes de reconnaissance au patrimoine de l'UNESCO ? Quelles démarches proactives l’administration de Madame la Ministre réalise-t-elle en soutien à ces candidatures ?

    D'autre part, de manière pragmatique, le fait d'être reconnu ou non comme patrimoine a-t-il une influence sur la fréquentation du site ou de l'événement reconnu ? Des études ont-elles été menées à cet égard ? Le cas échéant, quelles sont les conclusions qu’elle en tire et les plans d'action qu’elle met en place, suite à ces conclusions ?

    Enfin, la reconnaissance de l'UNESCO n'est jamais figée. Ainsi, il y a quelques semaines, l'UNESCO a pris la décision de retirer la Ducasse d'Ath de sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Au-delà du bien-fondé ou non de cette décision, quelles démarches a-t-elle entreprises vis-à-vis de la Ville d'Ath et de l'UNESCO, en concertation avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre de ce dossier ?
  • Réponse du 10/03/2023
    • de DE BUE Valérie
    Au niveau de l’UNESCO, les principales reconnaissances patrimoniales sont le patrimoine mondial culturel et naturel, le patrimoine immatériel, mais aussi le registre mémoire du monde et les géoparcs. Des biens wallons sont reconnus dans ces différentes catégories. Je me limiterai à répondre aux questions qui relèvent de mes compétences : le patrimoine mondial culturel et naturel et le tourisme. En ce qui concerne le patrimoine immatériel et singulièrement la question de la ducasse d’Ath, j’invite l’honorable membre à s’adresser à ma collègue en charge de la Culture à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Pour le patrimoine mondial culturel et naturel, je rappellerai que, comme demandé par l’UNESCO et le Comité du patrimoine mondial, tout bien wallon inscrit ou proposé pour inscription sur la liste du patrimoine mondial doit faire l’objet d’un plan de gestion. Cette obligation est reprise dans le Code wallon du Patrimoine. La structure de ce plan de gestion s’inspire des 5 objectifs stratégiques du patrimoine mondial : la crédibilité, la conservation, le renforcement des compétences, la communication et les communautés locales. L’énumération de ces objectifs répond à la question qui aborde la communication et la sensibilisation du patrimoine mondial.

    Pour ce qui est de l’état des candidatures, plusieurs biens wallons sont inscrits sur la liste indicative de la Belgique et seraient donc susceptibles à moyen ou long terme d’être proposés seuls, ou dans le cadre d’une série, pour inscription sur la liste du patrimoine mondial. Le dernier dossier de candidature nous concernant est celui des « Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (front ouest) » que nous élaborons en partenariat avec la Flandre et la France. Ce dossier avait été déposé en 2017.

    Sur proposition d’Icomos, le Centre du Patrimoine mondial a décidé d’ajourner jusqu’à ce qu’une réflexion soit menée sur la compatibilité de sites de mémoire liés à des conflits récents et l’esprit de la convention. Lors de la session extraordinaire du Comité du Patrimoine mondial qui s’est tenue fin janvier dernier, il a été décidé que ces dossiers devaient être évalués au cas par cas et que le dossier franco-belge pourrait être à nouveau examiné.

    À ce stade, il n’y a pas d’autres dossiers en cours d’élaboration en Wallonie. En effet, la Belgique est actuellement membre du Comité du patrimoine mondial et s’est engagée à ne pas déposer de nouveaux dossiers pendant la durée de son mandat, lequel se terminera fin 2025.

    Enfin, en ce qui concerne l’impact de la reconnaissance patrimoine mondial sur la fréquentation des sites, il est communément admis qu’un accroissement de l’ordre de 10 à 30 % peut être attendu. Il est difficile de répondre à cette question de manière précise dans la mesure où certains de ces sites sont en accès libre et sans comptage (centres urbains, cathédrale Notre-Dame de Tournai) ou sont particulièrement sensibles (Spiennes). Sur base des données récoltées par l’Observatoire wallon du Tourisme (fréquentation des attractions touristiques et musées, dont une dizaine sont reconnus au Patrimoine mondial de l’UNESCO), je peux préciser que l’ensemble de ces sites labellisés enregistrent un peu plus de 300 000 visiteurs annuels.

    Les événements reconnus au Patrimoine immatériel de l’UNESCO, tels que le carnaval de Binche et les marches folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse, sont en revanche plus difficilement mesurables. Nous pouvons néanmoins observer chaque année qu’ils attirent beaucoup de monde.

    L’étude « Stratégie Tourisme 2030 » a déterminé deux identités fortes pour la Wallonie : la nature & l’évasion d’une part, la culture, le folklore et le patrimoine d’autre part. Les résultats de l’étude recommandent notamment la capitalisation sur les sites et événements classés UNESCO, c’est pourquoi je souhaite que l’attractivité touristique de certains de nos sites reconnus comme patrimoine universel de l’humanité, tels les sites miniers, soit encore améliorés à l’avenir.

    Par ailleurs, l’Observatoire wallon du Tourisme a lancé de nouveaux sondages parmi lesquels les résultats à la question sur la connaissance des labels/marques sont déjà connus. Cela nous informe que 58 % des touristes/excursionnistes qui se sont rendus en Wallonie au cours des 12 derniers mois connaissent bien le label UNESCO et 32 % en ont déjà entendu parler.

    Voilà qui confirme que les « labels », et particulièrement celui de l’UNESCO, sont des références et des indicateurs de qualité une fois qu’un choix se pose pour une destination, une visite ou une excursion.

    Je terminerai en rappelant que les sites UNESCO figurent en bonne place dans les guides touristiques internationaux, ainsi que sur des sites web spécialisés en voyages et tourisme culturel. Ils possèdent par là une attractivité importante parmi l’ensemble des destinations et autres offres touristiques de la Wallonie.