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Cyclistes et ronds-poiunts.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2006
  • N° : 37 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 12/12/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Steenpunt verkeersviligheid a mené une étude entre 1994 et 2000 examinant, entre autres, de quelle manière la sécurité routière est mise en danger dans les ronds-points. Environ 95 ronds-points flamands ont été examinés. Il en ressort que le nombre d'accidents dans lesquels les automobiles sont impliquées diminue, alors que le nombre d'accidents (avec conséquences graves) dans lequel sont impliqués des cyclistes augmente.

    Une étude menée en 2003 en Région wallonne montre que la place des vélos, leur visibilité et leur cohabitation avec les voitures pose problème dans les ronds-points. Lorsqu'ils se trouvent dans un rond-point, ils ont la priorité, mais celle-ci ne leur est pas toujours accordée par les automobilistes.

    Monsieur le Ministre peut-il nous informer quant aux études mentionnées ? Quels sont leurs constats et leurs propositions de solution ?

    Si les ronds-points créent autant de problèmes et qu'ils n'en solutionnent, quelles seraient les alternatives à prendre en considération ?
  • Réponse provisoire du 01/03/2007
    • de DAERDEN Michel

    J'informe l'honorable Membre que j'ai sollicité mon administration afin d'obtenir des informations précises en réponse à sa question.

    Je ne manquerai pas de lui faire parvenir une réponse définitive dès que ces renseignements m'auront été communiqués.
  • Réponse du 27/11/2007
    • de DAERDEN Michel

    Comme suite à la question de l’honorable Membre, je peux l’informer que mon administration estime qu’à sa connaissance l’étude mentionnée est la seule qui arrive à la conclusion d'une dégradation de la sécurité des cyclistes dans les carrefours giratoires.

    La toute grande majorité des autres études concluent sur une amélioration de la sécurité pour toutes les catégories d'usagers mais éventuellement à des degrés différents.

    Il est à noter qu'une précédente étude de la Région flamande arrivait, également, à une détérioration de la sécurité, tous usagers confondus, lors d'une conversion d'une série de seize carrefours à feux en carrefours giratoires.

    L'évaluation de nos réalisations montre bien une amélioration de la sécurité générale même si certaines réalisations comportent certains points améliorables et que certains giratoires n'ont pas été implantés pour, uniquement, des raisons de sécurité.

    Cette évaluation se termine par des recommandations et s'est concrétisée par une circulaire technique sur la conception des carrefours giratoires.

    En ce qui concerne spécifiquement les cyclistes, les recommandations de la circulaire technique sont les suivantes:

    - un aménagement spécifique pour cyclistes ne peut être isolé autour d'un giratoire. Il n'est concevable qu'en continuité d'une piste ou d'une bande cyclable en section courante;

    - une piste cyclable séparée est recommandée si l'intensité du trafic motorisé est d'au moins 8 000 véhicules par jour entrant dans le giratoire et que le trafic des vélos est "significatif". Les vélos sur la piste cyclable cèdent la priorité à chaque accès et sorties du giratoire;

    - pour les giratoires à rayon inférieur à 22 m, il est recommandé de ne pas marquer de bande cyclable autour de l'anneau car la vitesse des véhicules n'étant pas très différente de celle des cyclistes, les automobilistes ne cherchent pas à les doubler.

    Pour les rayons supérieurs à 22 m, le marquage de la bande cyclable sur l'anneau peut se justifier car le cycliste est potentiellement en danger à cause de la vitesse plus élevée des véhicules.

    Ces recommandations sont d'inspiration néerlandaise et française.

    Aucune évolution négative concernant la sécurité des cyclistes n'est constatée en Région wallonne lors de l'implantation de giratoires.

    A ce jour, le nombre d'accidents et de victimes cyclistes en carrefour giratoire est extrêmement faible.

    Sur 14 ans (1992-2005), on comptabilise :

    - 1 cycliste mort (en 2001);
    - 19 blessés graves, soit près d'un blessé grave par an;
    - 190 accidents corporels, soit près de 15 accidents par an.

    Si l'on peut se réjouir de ces faibles nombres d'accidents et de victimes, il faut tout de même les relativiser en fonction de la faible pratique du vélo en Wallonie.

    Ce nombre d'accidents relativement faible a également pour conséquence qu'une évaluation « Avant - Après » réalisation peut poser des problèmes par manque de volume statistique.

    Néanmoins, l’examen de ces données partielles permet de mettre en évidence les éléments suivants :

    La gravité des accidents impliquant un cycliste dans les carrefours giratoires est d'environ une victime grave ou décédée pour dix accidents. En comparaison, la gravité des accidents impliquant un cycliste dans les carrefours à feux est d'environ deux victimes graves ou décédées pour dix accidents c'est-à-dire une gravité deux fois plus élevée.

    La gravité des accidents en carrefour giratoire des autres catégories d'usagers est plus élevée (1,8/10) que celle des cyclistes (1/10).

    Les mêmes constats sont observés dans les statistiques nationales.

    De l’analyse des statistiques (1992-2005) des accidents en carrefour giratoire impliquant un cycliste, il ressort quelques caractéristiques :

    - accident de jour : 87 % ;
    - collision par le côté, c'est-à-dire essentiellement liée à un défaut de priorité, 67 %;
    - camions peu impliqués 5% ;
    - les jeunes sont relativement fort représentés du fait de leur pratique plus importante du vélo, de même pour les personnes âgées.

    Néanmoins, toutes les tranches d'âge sont concernées.

    Enfin, malgré la multiplication des carrefours giratoires au cours de ces 15 dernières années, le nombre de cyclistes victimes d'accidents dans les carrefours giratoires est relativement contenu.

    D'environ dix accidents par an au début des années 1990, la tendance serait à près de 20 accidents par an ces dernières années.