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Accès controlé aux Hautes Fagnes.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2006
  • N° : 38 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 12/12/2006
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Les Hautes Fagnes constituent un biotope unique en Wallonie. Elles sont de ce fait régulièrement visitées par des enfants et des jeunes dans un contexte scolaire, ou par des touristes. C'est un constat que nous devons faire à tout moment, indépendamment des périodes plus sensibles.

    Nous devons aussi constater que bon nombre de visiteurs manquent de respect à l'égard de ce biotope. Exemple : restent-ils toujours sur les chemins indiqués ? Je suppose que les visiteurs ne sont pas pour la plupart de mauvaise volonté, mais commettent des erreurs par méconnaissance.

    N'étant pas pour une fermeture de ce biotope, je plaide quand même pour un accès contrôlé et accompagné. Contrôlé : pour mieux respecter les sensibilités de ce biotope extraordinaire en introduisant la notion de contingents à ne pas dépasser. Accompagné : dans le même objectif, en garantissant une meilleure information au visiteur et un comportement plus respectueux des visiteurs à l'égard de ce biotope.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?
  • Réponse du 22/12/2006
    • de LUTGEN Benoît

    Le nombre de visiteurs qui fréquentent annuellement les réserves du Plateau des Hautes Fagnes est estimé à près de 200.000 personnes. La renommée à l'étranger de la réserve naturelle domaniale des Hautes Fagnes est telle qu'elle attire également de nombreux touristes étrangers qui parcourent les nombreux chemins aménagés dans les sites protégés et en périphérie.

    L'accès aux territoires sous statut de protection est strictement réglementé par la loi sur la conservation de la nature et l'arrêté ministériel établissant le règlement relatif à la surveillance, la police et la circulation dans les réserves naturelles domaniales en dehors des chemins ouverts à la circulation publique. Sur près de 1.700 hectares classés en zone b, la circulation des piétons est autorisée sur les chemins balisés à cet effet. Pour les 2.200 hectares situés essentiellement dans la partie centrale de la réserve et classés en zone c, l'accès est permis à des groupes de personnes, accompagnés par un agent ou un guide mandaté à cet effet (qui a réussi un test organisé par la DNF). Près de 400 hectares situés dans les Fagnes de l'Est, dans des secteurs plus vulnérables, ne sont accessibles qu'aux agents de la Division de la Nature et des Forêts et aux scientifiques, sur autorisation. En outre, il est important de préciser que, pendant certaines périodes, notamment durant la reproduction du coq de bruyère ou en cas d'incendie, la circulation du public peut être réglementée, voire interdite.

    La surveillance de la fréquentation des zones protégées incombe au service forestier. Les agents des triages, situés en tout ou en partie sur ces territoires, sont chargés de cette mission. Ils sont aidés dans leur tâche par une quarantaine de surveillants auxiliaires qui prestent des services de garde journalier, suivant un rôle pré-établi, y compris les week-ends et les jours fériés. Il y a lieu de souligner que ces prestations sont effectuées à titre bénévole, même si une partie de leurs frais sont défrayés. Ils ne sont pas chargés de réprimer les 3incivilités3, mais ils jouent plutôt un rôle de sensibilisation et d'information.

    Le bureau d'information du public, mis en place par la Division de la Nature et des Forêts avec la collaboration de l'ASBL Haute Ardenne, coordonne ces missions et répond aussi aux questions des nombreux visiteurs. Ce bureau assure le suivi de la fréquentation des zones c. En année normale, lorsque tous les chemins sont ouverts - ce qui suppose notamment que les caillebotis permettant la traversée des zones sensibles et des tourbières soient en bon état -, près de 9 000 visiteurs, dont des groupes scolaires, fréquentent ces pistes aménagées sous la conduite des guides. Pour être complet, il faut aussi préciser que d'autres structures associatives assurent aussi cette mission d'information. C'est le cas des centres spécialisés de Ternell et de Botrange, dont le financement est assuré en partie par la Région wallonne.

    Le nombre d'infractions relevées par le service forestier est très faible par rapport au nombre de visiteurs qui fréquentent les sites. Les panneaux d'information présents en grand nombre et qui rappellent les interdictions et les consignes de prudence ou de sécurité, incitent le public à respecter les règles et ainsi à préserver les biotopes. Les surveillants auxiliaires sensibilisent le public, mais n'ont aucune responsabilité en matière de répression. Ils rapportent toutefois les incivilités constatées. La situation en la matière est donc très satisfaisante et réjouit tous les usagers de ces richesses naturelles uniques en Wallonie.