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L'utilisation des transports en Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 681 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/02/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les récents chiffres du SPF Mobilité, publiés par le journal Le Soir, attestent que proportionnellement moins de travailleurs wallons font usage du vélo que ceux travaillant en Flandre et à Bruxelles. En outre, la part modale de la voiture a augmenté depuis 2017 alors qu'elle est censée diminuer d'ici 2030.

    Ce constat est alarmant et pose question ! Comment Monsieur le Ministre va-t-il s'adapter au regard de sa stratégie régionale de mobilité ?

    Comment expliquer cet échec et quelles sont les mesures prises pour résorber le différentiel ?

    Les employeurs semblent imputer ce désintérêt wallon au paysage plus vallonné qui caractérisait la Wallonie ! Cette réalité n'étant pas présente sur tout le territoire, comment va-t-il tenir compte des différences entre arrondissements ?

    La déficience structurelle du réseau serait également incriminée !

    Quel en est le suivi ?

    Comment faire évoluer les mentalités et quelles sont les mesures prises pour y arriver ?
  • Réponse du 07/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Ce constat d'une plus faible part modale du vélo en Wallonie est caractéristique d’un sous-investissement pendant des années pour la politique cyclable dans notre région. Le relief n’y est pour rien surtout depuis l’arrivée des vélos à assistance électrique. Bien d’autres Régions vallonnées ont une part modale du vélo importante.

    Depuis la mise en place du Gouvernement régional en 2019, un véritable changement d’échelle s’opère en termes d’investissements. Les investissements pour les infrastructures cyclables régionales et communales ont largement augmenté avec le PIMPT, l’appel à projets Communes pilotes Wallonie Cyclable (61,2 millions) et maintenant le droit de tirage PIMACI qui concerne toutes les communes (210 millions). On a ainsi pratiquement quintuplé les montants d’investissement par rapport à la mandature précédente. L’honorable membre le sait, le « retour sur investissement » n’est rarement immédiat.

    Il faudra quelque temps pour que ces investissements se concrétisent, de nombreux investissements sont encore à l’étape de projet, et que cela puisse avoir un effet levier sur la part modal en Wallonie.

    J’espère aussi que l’élan des investissements se poursuivra dans le temps. Entre 2009 et 2013, au cours de mon 1er mandat, j’avais déjà tenté de donner une première impulsion avec un Plan WaCy et des subventions pour 10 communes pilotes. Le récent baromètre cyclable du GRACQ a montré que ces communes étaient pour la plupart les meilleurs en termes de cyclablilité bien que du chemin reste à faire pour atteindre des standards d’autres régions tel que la Flandres et espérons-le un jour les Pays-Bas.

    Malheureusement mon successeur et prédécesseur, n’a pas poursuivi l’effort à la hauteur de l’enjeu.

    Comme il le sait, le Gouvernement wallon a donc adopté en juillet dernier un plan d’action Wallonie cyclable qui organise des actions selon 4 volets (Gouvernance, Réseau et Infrastructures, Services, Sensibilisation et Communication). Il verra dans ce plan d’actions que celles-ci répondent à ses questions. Cet ambitieux plan est en train d’être mis en place, les actions sont en train de se concrétiser. Il est vrai qu’aujourd’hui les chiffres ne sont pas bons, en comparaison avec nos voisins régionaux, mais nous sommes en train de mettre en place les conditions qui permettront d’observer de vrais changements dans les années à venir. Un volet évaluation est également prévu à travers un observatoire des modes actifs.

    Par ailleurs, lors de la séance du Parlement du 24 novembre 2022, le parlement a voté le Décret relatif à la politique cyclable. Ce décret devrait permettre de pérenniser la politique cyclable dans le temps et je l’espère d’éviter que le soufflet retombe après cette législature.

    Chaque Gouvernement devra ainsi prévoir un plan d’action et le budget y afférent et aura la possibilité de poursuivre le droit de tirage à destination des communes.

    Le décret institutionnalise également le réseau cyclable structurant wallon dont la définition il est actuellement sur le métier.

    Pour accompagner tous ces efforts d’infrastructure permettent un vrai report modal, il faut aussi qu’il y ait un changement de mentalité à toutes les échelles du territoire aux niveau politique, des administrations, entreprises et citoyens. Il faut notamment oser remettre en question notre mobilité, oser toucher à la place de la voiture dans l’espace public, en remettant en cause parfois le stationnement, les vitesses, et faire des plans de circulations pour offrir les conditions adéquates à la pratique du vélo, mais aussi pour que finalement il soit plus facile et agréable d’aller chercher son pain, d’aller à la gare à vélo qu’en voiture.

    En conclusion, quitter la préhistoire en termes de politique cyclable pour entrer dans une politique moderne et dynamique n’est pas chose aisée. Il est donc normal que cela prenne du temps, mais j’espère que nous allons pouvoir vite rapidement rattraper le temps perdu.