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La paralysie sur les infrastructures routières wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 684 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/02/2023
    • de MAUEL Christine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le vendredi 20 janvier, la neige a provoqué le chaos sur les routes wallonnes. Les principaux axes gérés par le SPW MI et la SOFICO en Province de Liège ont vite été saturés, car certains camions se sont retrouvés en ciseau et suite à de nombreux accidents du fait que des voitures étaient équipées de pneus été tout à fait inadapté à ce type de situation.

    De nombreux navetteurs ont pris plusieurs heures pour faire quelques kilomètres tandis que d'autres ont carrément abandonné leur véhicule sur place. Face à ces difficultés, les épandeuses et les chasse-neiges n'ont pu effectuer leur travail de manière efficace que la nuit suivante.

    Des autorités locales s'interrogent sur une potentielle réaction tardive des services du SPW et de la SOFICO pour déneiger les principaux axes. Les axes secondaires se sont vite retrouvés saturés dans les mêmes conditions.

    De plus, de nombreuses lignes de bus du TEC se sont retrouvées à l'arrêt suite à cela. Bien que le TEC Liège-Verviers détermine 4 niveaux de circulation et que les bus roulent avec pneus 4 saisons, il serait légitime de s'interroger sur l'équipement des bus dans les zones les plus concernées par des intempéries hivernales.

    La presse locale a relayé une relative mésentente entre le SPW MI, l'IRM et le Centre régional de crise concernant l'activation de la phase d'alerte visant à interdire la circulation des poids lourds sur certains tronçons. Cette mesure aurait pourtant eu du sens.

    Face à la paralysie des principaux axes de la Province de Liège, quelles actions et décisions Monsieur le Ministre a-t-il entreprises ?

    Comment va-t-il mieux anticiper ces précipitations à l'avenir ?

    Comment va-t-il assurer à l'avenir une meilleure coordination entre le SPW MI, l'IRM et le CRC afin d'éviter une paralysie complète du réseau routier ?

    Va-t-il sensibiliser l'AOT et l'OTW sur l'équipement de pneus hiver dans les zones les plus concernées par de telles intempéries ?

    Il est essentiel d'assurer une qualité de service qui soit optimale et sécurisée.
  • Réponse du 07/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Avant d’aborder le déroulé des événements, j’aimerais rappeler l’organisation qui est de mise lors de conditions hivernales en Wallonie.

    Depuis 2011, une Cellule d’action routière (CAR) est organisée entre le 15 octobre et le 15 avril pour analyser les risques liés aux conditions hivernales sur le réseau routier et autoroutier régional. La CAR regroupe le Centre régional de crise, qui l’organise et émet les communiqués, le Centre Perex au niveau du SPW Mobilité et Infrastructures et la Police fédérale de la route (WPR).

    Lorsqu’un avertissement pour conditions glissantes est émis par l’IRM, la CAR est activée et se réunit pour analyser la situation.

    L’IRM est un partenaire privilégié de longue date et des contacts sont toujours pris avant ou pendant une réunion de la CAR pour compléter l’analyse de la situation.

    Les conditions et prévisions météorologiques sont combinées aux remontées du terrain du SPW et de la WPR pour déterminer le niveau de criticité de l’événement. La chaîne de commandement est donc claire et l’IRM est un partenaire de la prise de décision.

    Le processus décisionnel est validé en début d’hiver et fait l’objet de debriefing et d’une amélioration continue. Il en ressort qu’un préavis de 6 heures avant la survenance de l’événement climatique est nécessaire pour mettre en œuvre un scénario d’interdiction de la circulation des poids lourds, et donc pour déployer la signalisation et organiser le contrôle de la circulation sur le terrain. En effet, cette mise en œuvre mobilise de nombreux effectifs du côté de la police de la route.

    Or, ce 20 janvier, 6 heures avant les fortes chutes de neige dont il est question, aucun élément connu et analysé par la CAR n’a laissé apparaitre la nécessité de passer en phase supérieure d’alerte.

    À 14h, après discussion avec le prévisionniste de l’IRM, la CAR a choisi de passer en phase de « vigilance renforcée ». Dès cet instant, tous les moyens ont été mobilisés. À ce moment, aucun prévisionniste (IRM ou autre) ne prévoyait la quantité de neige réellement tombée. Il n’y a donc pas eu de passage en alerte et donc d’interdiction des poids lourds. De toute façon, l’interdiction des poids lourds n’aurait été effective qu’à 20h.

    Sur le plan météorologique, la réalité des précipitations a été bien plus importante que ce que les prévisions avaient laissé entendre. La dépression s’est enroulée sur elle-même au niveau de Liège, ce qui a engendré les précipitations constatées.

    Les difficultés se sont concentrées sur la Province de Liège, où le maximum de bouchons était de plus de 500 kms au total sur les 2 000 kms d’autoroutes et routes régionales.

    Les blocages ont également touché les épandeuses, engin de déblaiements et engins d’interventions, ce qui a renforcé les difficultés rencontrées.

    Reconnaissons aussi que certains blocages peuvent être dus à certains comportements pas toujours civiques ou respectueux et parfois au manque de préparation des véhicules… je pense aux pneus inadaptés ou pneus usés, aux non-respects d’interdictions, aux arrêts prolongés des poids lourds pour les interruptions d’1/4 d’heure.

    Fort heureusement, on ne déplore aucun accident grave lors de cet événement sur le réseau.

    À propos des transports en commun, afin de garantir la sécurité et d’anticiper au mieux les zones problématiques du réseau en cas de neige et verglas, le TEC a établi un « plan intempéries », activable selon les conditions hivernales.

    En ce qui concerne l’équipement des autobus, l’OTW a estimé que les raisons techniques, liées au temps et aux coûts des permutations pour tous les autobus, mais également les problématiques de stockage, rendent impossible un changement de type de pneumatique à chaque saison. Les véhicules sont équipés à l’année d’un seul type de pneu suivant la zone géographique desservie.