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L’impact du projet Weerts sur la mobilité autour de Liege Airport

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 692 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/02/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Weerts Supply Chain a pour projet de s'implanter à proximité de l'aéroport de Liège. L'enquête publique relative à la demande de permis de l'entreprise s'est achevée le 30 janvier dernier.

    Le moins que l'on puisse dire c'est que les réactions ont été nombreuses : plus de 1200 lettres de réclamation ont été adressées.

    Les inquiétudes portent notamment sur l'impact sur le trafic, les nuisances sonores, la pollution que générerait le projet Weerts.

    Inquiétudes légitimes, me semble-t-il, puisque le site Weerts s'étendrait sur plus de 35 hectares, avec près de 345 quais de chargement, 212 places de parking d'attente pour les camions, 1131 places de parking pour le personnel. Voilà qui risque d'augmenter considérablement la circulation autour du site.

    Monsieur le Ministre a-t-il une estimation de l'importance du volume du charroi ?

    Connait-il les destinations des camions ?

    Peut-il me dire où en est l'étude de mobilité dans et autour de la zone aéroportuaire de Liège menée par le SPW Mobilité et Infrastructures pour le compte de la SOWAER ?

    Quelles solutions de mobilité sont envisagées pour limiter l'impact d'une telle implémentation sur la circulation locale ?

    Qu'en est-il du projet de route interne liant directement l'aéroport aux autoroutes proches et qui éviterait d'encombrer les routes des communes voisines ?
  • Réponse du 06/03/2023
    • de HENRY Philippe
    L’étude d’incidences, remise dans le cadre de la demande de permis, estime le charroi potentiel lié au développement de cette activité à 450 mouvements de poids lourds et 2 000 mouvements par jour de véhicules légers pour les personnes venant travailler sur le site.

    Le rapport final de l’étude de mobilité dans et autour de la zone aéroportuaire de Liège a été approuvé en septembre 2022. Cette étude a analysé plusieurs scénarios d’intensité de développements de la zone, afin d’en retirer les implications en matière de mobilité et d’accessibilité. Ainsi, les conclusions de cette étude pointent 29 mesures à privilégier avec un ordre de priorité bien défini.

    Le plan d’actions et les mesures sont ordonnés sur base de l’échéance de leurs impacts : court terme (2 ans), moyen terme (5ans) et long terme (10 ans et plus). De même, elles sont réparties sur des critères de mobilité/accessibilité, d’impact environnemental et de l’impact sur l’attractivité de l’aéroport. Finalement, les coûts sont également pris en compte pour le classement.

    J’ai bien en mémoire que les communes situées au nord de l’aéroport souffrent d’un trafic de poids lourds inadapté aux voiries avec de nombreuses nuisances. Il faut donc apporter des solutions rapidement à ce problème. C’est pourquoi un certain nombre de mesures rapides pointées par l’étude de mobilité me semble prioritaire. C’est ainsi que le SPWMI analyse actuellement les possibilités qui existent pour interdire le trafic de transit des poids lourds sur la N614 et dans la zone comprise entre cette route et l’aéroport. Un dispositif de caméras ANPR est en préparation sur la N614 aux fins de contrôler l’interdiction de l’utilisation de cette voirie par les poids lourds (et donc la traversée des villages) pour accéder à la zone aéroportuaire conformément à ce que recommande l’étude de mobilité.

    Par ailleurs, neuf sites de comptage équipés de caméras (ANPR) seront aménagés dans la zone aéroportuaire pour collecter les données pertinentes. Tout ceci permettra d’améliorer et de contrôler l’impact des mesures de mobilité qui ont été et seront prises pour améliorer la mobilité dans et autour de la zone aéroportuaire.

    En ce qui concerne la « route interne liant directement l’aéroport aux autoroutes », si l’on vise la route de contournement : elle est réalisée ou en voie d’être finalisée.

    Si l’on vise la route dite « de Crisnée », reliant la zone nord à la E40 : l’étude montre que seuls 20 % des flux sont « captables » par cette voirie, alors qu’entre 40 et 60 % des flux impactent la E42 entre Loncin et Flémalle. De plus, elle représente un énorme investissement financier, pour des résultats mitigés au niveau de la mobilité et de l’attractivité.

    Les effets bénéfiques ne peuvent être obtenus qu’à long terme et d’autres mesures à court terme se révèlent bien plus efficaces pour amener des solutions dans la zone. Je rappelle, par ailleurs, qu’en plus d’être peu pertinent, ce projet de route ne dispose pas de budget et que la déclaration de politique générale du GW a choisi de privilégier l’entretien du réseau plutôt que son extension par la construction de voiries supplémentaires.