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Le recensement des oiseaux en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 384 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/02/2023
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Chaque année et depuis 20 ans, à la même période, l'association de protection de la nature Natagora invite tout un chacun à participer au grand recensement des oiseaux de jardins.

    Cette année, l'opération a donc eu lieu ces 4 et 5 février ; comme l'énonce Anne Weisbers, responsable projet au sein de l'association, mésanges, moineaux, pies, perruches ou encore geais des chênes sont les oiseaux les plus « facilement observables » à cette période, car poussés par le froid et la faim, ils s'aventurent plus près des maisons et se tolèrent plus largement entre eux, ce qui permet de les voir en plus grand nombre.

    Ainsi, ornithologues volontaires et professionnels de l'association ont pu recenser les animaux au cœur des jardins des particuliers. Sur le site dédié à ce recensement, il était possible de le suivre en temps et en heure. En effet, pour cette édition, il semblerait que pas moins de 361 986 oiseaux aient été comptabilisés, pour une population de 11 852 participants.

    Cette édition a-t-elle fait l'objet de mesures plus particulières en regard des différents événements bouleversants des années précédentes (inondations, crise Covid, changements climatiques…) ? À cet égard des changements ont-ils été observés ?

    Alors qu'en 2021, plus de 14 000 jardins ont été recensés au sein de la collecte, cette année témoigne de l'implication d'un peu plus de 8 000 jardins, comment Madame la Ministre explique-t-elle cette diminution de près de la moitié ?
  • Réponse du 30/05/2023
    • de TELLIER Céline


    Le grand recensement des oiseaux aux jardins est une opération menée par Natagora depuis 2004, basée sur le principe de participation du public. La collecte d’un très grand nombre de données permet de lisser les erreurs éventuelles issues de participants moins confirmés.

    Outre la sensibilisation du grand public à la biodiversité dans les jardins privatifs, l’objectif de l’opération est de pouvoir dégager des tendances statistiquement significatives sur l’évolution des populations d’oiseaux présentes dans les jardins. À cette fin, il est impératif de maintenir un protocole stable au fil des années, afin que les données soient comparables au cours du temps.

    En maintenant une méthodologie inchangée, Natagora a pu constater l’impact du confinement dans le cadre des mesures de prévention contre le Covid. Il semble que la pandémie n’ait pas vraiment impacté les oiseaux présents dans les jardins, mais plutôt le comportement des citoyens : une très nette augmentation du taux de participation au cours des années 2021 et 2022 a en effet été observée.

    Ainsi, le chiffre de 8 000 jardins a été affiché sur le portail d’encodage de Natagora le lendemain du week-end de comptage. L’encodage s’est cependant poursuivi jusqu’au week-end suivant. Au total, 10 491 jardins ont fait l’objet de comptages. Cette valeur est effectivement inférieure à celle de 2021, qui, comme mentionnée ci-dessus, a bénéficié d’un taux de participation tout à fait exceptionnel. La participation obtenue en 2023 est au-dessus de la moyenne, ce qui peut être considéré comme satisfaisant compte tenu des conditions météorologiques pluvieuses de l’ensemble du week-end, facteur défavorable.

    Par ailleurs, l’association a également détecté l’impact des changements climatiques sur les tendances de plusieurs espèces. Il apparaît que plusieurs espèces traditionnellement migratrices sont présentes de façon croissante dans les jardins et que les espèces sensibles aux hivers rigoureux bénéficient d’un adoucissement des conditions hivernales. Ces informations feront l’objet d’une publication dans la revue ornithologique de Natagora, Aves.

    Concernant les impacts des inondations, à ma demande, l’administration a passé un marché public visant l’évaluation de l’impact des inondations de juillet 2021 sur les espèces de grand intérêt biologique. Les résultats devraient contribuer à éclairer cette question.