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Le suivi à donner aux résultats du baromètre 2022 de maturité numérique des entreprises wallonnes dans le domaine de la cybersécurité

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 421 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/02/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le baromètre 2022 de maturité numérique des entreprises wallonnes nous informe que 25 % des entreprises wallonnes ont rencontré un incident de sécurité informatique au cours des deux dernières années. Par ailleurs seulement 16 % des entreprises sont assurées contre les conséquences néfastes d'un problème informatique.

    Ce rapport indique également que seulement 6 % des entreprises wallonnes ont fait réaliser un audit de sécurité informatique au cours de l'année écoulée et 87 % n'ont jamais réalisé d'audit. Ces résultats sont d'autant plus inquiétants que la Wallonie propose un chèque entreprise cybersécurité qui prend en charge 75 % du coût de cet audit.

    Au regard des chiffres peu convaincants du baromètre, force est de constater que le chèque cybersécurité, dans sa mouture actuelle, ne rencontre pas le succès escompté.

    Ne conviendrait-il pas d'évaluer le mécanisme afin d'identifier les raisons pour lesquelles le chèque cybersécurité n'a pas connu un grand succès auprès des entreprises wallonnes ?

    Y a-t-il des obstacles ou des problèmes dans la mise en œuvre de ce système de soutien ?

    Comment Monsieur le Ministre compte-t-il remédier à cette situation pour encourager les entreprises wallonnes à investir davantage dans leur cybersécurité et à recourir à ce type d'aides ?

    La sensibilisation des entreprises wallonnes à la nécessité de réaliser de tels audits ne devrait-elle pas être renforcée ?

    L'information des entreprises sur les aides à leur disposition et notamment dans le domaine numérique est-elle suffisante ?
  • Réponse du 10/03/2023
    • de BORSUS Willy
    J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer à quel point la cybersécurité était un enjeu majeur pour la Wallonie. Notre Région n’échappe évidemment pas aux différentes vagues de cybercriminalité qui déferlent sur l’Europe et le monde en général. Les infrastructures de télétravail et le secteur de la santé sont particulièrement sous pression, notamment les structures hospitalières. Les ransomwares et autres malwares, souvent diffusés via phishing, restent les problèmes majeurs des entreprises, avec des nouvelles versions qui nécessitent de s’adapter constamment.

    Il convient de distinguer deux types de Chèques-Entreprises : le chèque dédié à la cybersécurité, lancé en 2018, et le chèque « relance par le numérique », issu des fonds européens « React EU ».

    Pour le premier, il est vrai que davantage d’entreprises gagneraient à y avoir recours pour garantir une meilleure sécurité en ligne. Il s’agit là d’un message que je continue à transmettre, tant ma conviction est grande que le Chèque Entreprise constitue une formidable opportunité pour les entreprises, notamment pour ce qui concerne la cybersécurité. En effet, j’entends parfois à regret que la cybersécurité ne fait pas partie des priorités des entreprises pour des raisons de coût. Pourtant, toutes les entreprises sont concernées par la cybersécurité, qu’elles en soient convaincues ou non.

    L’honorable membre remarquera que la conviction dont je lui fais part se traduit par la récente réforme des Chèques Entreprises puisqu’il ne lui aura pas échappé que le chèque cybersécurité conserve son taux d’intervention de 75 % là où d’autres ont diminué, et que les entreprises du secteur numériques peuvent désormais également bénéficier de cette intervention. J’espère que ces deux éléments participeront à stimuler encore la consommation des chèques par les entreprises. Je crains toutefois que trop peu d’entreprises soient conscientes des risques que les cyberattaques font porter sur elles, et c’est la raison pour laquelle les actions de sensibilisations initiées en 2022 s’amplifieront encore en 2023, ainsi qu’elle le suggère.

    Pour le second, il est bien sûr encore trop tôt pour tirer des conclusions. À la différence des chèques cybersécurité classiques, les nouveaux chèques se concentrent sur la cybersécurité en tant qu’une composante de la relance économique. Ils visent spécifiquement à soutenir la compétitivité numérique de nos PME en trois phases :
    1) Le diagnostic de leur maturité numérique par des professionnels labellisés, qui s’appuieront sur l’outil DigiScore proposé par Digital Wallonia ;
    2) L’accompagnement de la mise en œuvre de leur stratégie digitale, tout en validant la sécurité « by design » de l’approche ;
    3) La réalisation, en finançant une partie du projet pour soutenir l’innovation numérique et leur permettre d’atteindre plus rapidement leurs objectifs.

    Pour remédier à la situation qu’elle expose, un programme unique en Wallonie et a été initié dans le cadre du Plan de Relance. Ce programme, baptisé CyberWal by Digital Wallonia rassemble toutes les parties prenantes wallonnes en matière de cybersécurité, depuis la sensibilisation jusqu’à la recherche en passant par la formation et l’accompagnement des entreprises. L’ensemble de ces parties prenantes sont rassemblées autour d’objectifs communs et des actions qui en découlent. Plus de 16 000 000 d’euros sont sur la table pour financer cette démarche unique et ambitieuse. Après une année 2022 axée sur la sensibilisation des entreprises et la gouvernance du programme, 2023 verra l’aboutissement de tout le travail qui a été mené jusqu’à présent par l’ensemble des parties prenantes. Plus de 10 000 000 d’euros sont prévus uniquement pour cette année.