/

La sécurité des pistes cyclables

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 698 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/02/2023
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Selon les chiffres de l'AWSR, la part modale du vélo est en progression. Corrélativement, le nombre de cyclistes victimes d'un accident est à la hausse. Le principal obstacle à l'usage du vélo est donc bien souvent l'existence d'itinéraires sécurisés.

    Dans ce contexte les pistes cyclables sont parfois de faux amis qui induisent en erreur les cyclistes : absence de séparation physique entre la partie réservée aux voitures et camions et la piste cyclable, discontinuité, étroitesse extrême de la bande cyclable, obstacles jonchant la piste, racines d'arbre provoquant une déformation dangereuse du parcours, marquage peu lisible, véhicules parqués sur la piste cyclable, etc.

    Les gestionnaires de voiries (SPW et communes) ont pourtant l'obligation d'assurer la non-dangerosité de leurs infrastructures. Mais sur base de quelles règles ?

    Quelles sont les conditions auxquelles doivent répondre une piste cyclable tant en termes structurels (largeur, revêtement, planéité, protections latérales…) que d'entretien et de surveillance réguliers ?

    Un document est-il disponible à l'attention des gestionnaires de voiries ?

    Monsieur le Ministre estime-t-il ces normes suffisantes pour la sécurité des cyclistes ?
    Sinon, quelle initiative compte-t-il entreprendre ?

    Existe-t-il un contrôle de qualité des pistes cyclables ?

    En effet certaines pistes cyclables sont fort anciennes, dégradées ou non entretenues et ressemblent fort peu à ce qu'un cycliste attend normalement d'une telle piste cyclable.

    Qui est responsable de ce contrôle de sécurité (tant pour les voiries régionales que communales) ?

    Quels sont les moyens affectés à ce contrôle ?

    Combien de km sont contrôlés chaque année en Wallonie ?

    Enfin, lorsqu'une piste cyclable ne répond pas aux conditions minimales de sécurité, quelles sont les mesures prises par ses services ?

    Existe-t-il un service qui gère les plaintes à l'échelle régionale ? Lequel ? Quel est son bilan ?
  • Réponse du 29/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Depuis quelques années, le SPW MI a anticipé l’augmentation de l’usage du vélo (électrique et musculaire) en revoyant les normes en matière d’aménagement cyclable. Les largeurs recommandées des différents types de cheminements cyclables ont été notamment augmentées pour tenir compte du fait que les cyclistes devaient pouvoir se dépasser sans danger.

    Toute une documentation est consultable en ligne, concernant le dimensionnement, les principes d’aménagement et les points sur lesquels le gestionnaire de voirie va porter son attention (revêtement, espace tampon …). La Sécurothèque (site de référence de la Région wallonne en matière d’aménagement de l’espace public) offre ainsi beaucoup de contenu à propos des aménagements cyclables ( https://securotheque.wallonie.be/home.html).

    Par ailleurs, la concertation avec le Gracq, représentant les usagers cyclistes, est mise en œuvre, notamment, via l’organisation de réunions où les représentants des modes actifs font part de leurs besoins. Cette même association procède à la relecture des documents destinés à la Sécurothèque, dans le cadre d’un processus aboutissant à la validation des recommandations par la Communauté de pratique « Sécurité des Infrastructures routières ».

    Les Conseillers en mobilité des Pouvoirs locaux sont aussi régulièrement invités à consulter la Sécurothèque. Ce site du SPW MI est de mieux en mieux connu par les pouvoirs locaux.

    De manière générale, il convient toutefois de rappeler le principe de l’autonomie communale. La variabilité du mode de fonctionnement des pouvoirs locaux se révèle parfois très grande d’une commune à l’autre. La Région a peu d’informations sur le contrôle de qualité des pistes cyclables du réseau communal (vaste partie du réseau cyclable) et sur la manière dont les réseaux communaux sont gérés (moyens déployés, règles d’entretien …).

    En 2022, le SPW MI a reçu 138 dossiers de plaintes dont 118 relèvent des compétences du SPW MI. Soit une augmentation de 23 % par rapport à 2021. Sur les 118 plaintes, une concernait l’entretien des pistes cyclables. En parallèle, les citoyens peuvent contacter les différents services du SPW via le numéro gratuit 1718 pour toute interpellation concernant les compétences de la Région wallonne, dont les infrastructures.

    Les villes et les communes interpellent directement les différents Districts routiers concernant des entretiens et réparations ordinaires (baux d’entretien avec une programmation des passages, et cetera) et extraordinaires (intervention d’urgence, boues, branches, et cetera) sur les pistes cyclables.

    Sur le réseau structurant et le réseau non structurant de la Région wallonne, du personnel spécifique surveille et entretient le réseau régional (routes, pistes cyclables, ouvrages d’art, éclairage, bassins d’orage, mur antibruit, et cetera). Les 2 305 km de pistes cyclables le long des voiries régionales sont intégrés dans cette surveillance.