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Les chaussées à voie centrale banalisée

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 699 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/02/2023
    • de HAZEE Stéphane
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'État fédéral a récemment inséré dans le Code de la route le dispositif de chaussée à voie centrale banalisée. Ceci constitue assurément une bonne nouvelle pour les cyclistes, en particulier dans des zones situées hors agglomération. Pour rappel, ce type de dispositif consiste en une voirie composée d'une bande centrale destinée au trafic motorisé, encadrée par deux bandes latérales dédiées aux modes actifs. La largeur de la bande centrale ne permet pas le croisement de deux véhicules, de sorte que ceux-ci sont autorisés à emprunter les bandes latérales lors des croisements et des dépassements, sans pour autant mettre en danger les piétons et les cyclistes qui s'y trouvent.

    Désormais, les autorités ont la possibilité de créer des chaussées à voie centrale. Un arrêté royal à cet effet a été signé le 30 juillet 2022 et est entré en vigueur le 1er octobre 2022.

    J'interrogeais récemment la Ministre de la Sécurité routière à ce sujet qui m'indiquait qu'une fiche dans la sécurothèque allait prochainement être réalisée. En outre, elle ajoutait que les instructions de placement allaient être concertées et établies en vue d'ouvrir cette possibilité de chaussée à voie centrale aux gestionnaires de voiries pour le printemps 2023, période plus propice au marquage.

    La Région est le principal gestionnaire de voiries sur notre territoire. Il semble important que celle-ci donne l'exemple aux communes en développant les voies centrales banalisées sur son propre réseau.

    Comment Monsieur le Ministre entend-il développer sur le réseau régional ce type d'aménagements ?

    Une stratégie visant cet objectif est-elle en place ?

    A-t-il identifié sur le réseau régional les tronçons susceptibles de faire l'objet d'un aménagement de type voie centrale banalisée ?

    Quel est l'état des concertations avec sa collègue Ministre de la Sécurité routière à ce sujet ?
  • Réponse du 13/04/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre, je me réjouis de l’apparition du concept de « chaussée à voie centrale » dans le Code de la route fédéral.

    Dès que cette avancée a été observée, des recommandations ont été publiées sur le site de référence de la sécurothèque du SPW MI. Il y a également eu mise à jour, dès novembre 2022, des outils d’aide à la décision qui y sont proposés.

    Cela étant, les différentes instances concernées par la stratégie de la Wallonie en matière de mobilité cyclable s’accordent pour dire qu’il ne faut pas généraliser d’emblée ce type de dispositif. Ce qui importe surtout, c’est de mettre en place le bon aménagement cyclable en fonction du contexte et de la configuration des lieux. La chaussée à voie centrale est une option qui s’ajoute à un panel de solutions et une évaluation, au cas par cas, des avantages et inconvénients de chaque type d’aménagement reste nécessaire. De nombreux paramètres orientent la décision : largeurs disponibles, trafic, type de voirie, public-cible, hiérarchie du réseau …

    En concertation avec ma collègue, la Ministre De Bue, et mon administration, l’idée d’un plan d’action spécifique pour la mise en œuvre de chaussées à voie centrale a cependant été écartée.

    La stratégie consiste surtout à déployer des moyens pour aider les communes à identifier les sections où le marquage d’une chaussée à voie centrale conviendrait, car, soulignons-le, le principal réseau routier est le réseau communal et non le réseau régional.

    Ponctuellement, divers projets régionaux sont en cours d’examen, par exemple celui de l’itinéraire cyclable Dinant-Givet (faisant partie de l’EuroVelo 19-Meuse à vélo) où l’option volontariste d’un aménagement de Chaussée à voie centrale sur la N96 a été proposée entre Dinant et Hastière par la Direction des Déplacements doux et de la Sécurité des aménagements de voiries.

    Le principal souci est qu’en l’absence de prescriptions concernant la dimension précise du marquage, aucun aménagement n’est réalisable concrètement sur le terrain. La création de chaussées à voie centrale n’est pas possible sans une modification du code du gestionnaire (arrêté ministériel fixant les dimensions minimales et les conditions particulières de placement de la signalisation routière) de la compétence de la Ministre De Bue.

    Tout l’aspect didactique doit également être envisagé, afin d’expliquer aux usagers comment se comporter sur cette chaussée encadrée par deux bandes latérales dédiées aux modes actifs. Les actions de communication et de sensibilisation sont également du ressort de ma collègue la Ministre De Bue.