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Le projet de deuxième ligne électrique haute tension entre l’Allemagne et la Belgique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 701 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/02/2023
    • de LENZINI Mauro
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Une deuxième ligne électrique haute tension entre l'Allemagne et la Belgique serait envisagée.

    Ce 14 février, alors même qu'à Namur notre commission se penchait à nouveau sur la ligne à haute tension dite la « Boucle du Hainaut », à Zeebrugge avait lieu un important sommet énergétique belgo-allemand où étaient présents le Chancelier allemand et le Premier Ministre belge.

    En marge de cette réunion au port de Zeebrugge, les hautes autorités allemandes et belges ont annoncé la création d'une deuxième ligne à haute tension entre les deux pays, à l'instar de ce qui existe déjà : le projet ALEGrO ; ligne, en sous-sol, de très haute tension en courant continu.

    Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer quelle sera l'implication de la Wallonie dans ce nouveau projet ?

    À quelle échéance celui-ci est envisagé ?

    La Région wallonne sera-t-elle impliquée financièrement dans ce projet ?

    Quel est le type de transport visé par ce nouveau projet ?

    Se fera-t-il en aérien ou enterré comme le premier projet ALEGrO ?
  • Réponse du 16/03/2023
    • de HENRY Philippe
    Le 14 février dernier, les gestionnaires de réseau de transport Amprion (Allemagne) et Elia (Belgique) ont signé un Memorandum of Understanding (MoU) pour un projet de construction d’une seconde interconnexion électrique entre nos deux pays.

    En effet, des études préliminaires ont montré qu’une deuxième interconnexion aurait le potentiel d’aider les deux pays à répondre à leurs futurs besoins en énergie et, par extension, l’ensemble de l’Europe. Comme l’honorable membre le sait, le potentiel renouvelable de l’Europe est réparti de manière inéquitable à travers le continent et des pays comme la Belgique et l’Allemagne devront avoir accès aux sources d'énergie renouvelable étrangères pour répondre à leur demande future en électricité. Les interconnexions offrent plusieurs avantages à cet égard : elles facilitent l'accès aux énergies renouvelables et aux assets flexibles dans toute l’Europe, tout en nivelant les fluctuations locales. Cela améliore la sécurité d’approvisionnement et aplatit les courbes de prix entre les différents marchés.

    Le MoU est la première étape d’un long processus. Elia et Amprion vont à présent travailler sur une étude conjointe afin de voir quelle configuration et quelle technologie sont les plus adaptées pour atteindre les objectifs du projet. Une note de concept devrait être publiée d’ici mi-2024.

    Cependant, les résultats préliminaires ont déjà montré qu’une deuxième interconnexion belgo-allemande devrait avoir un ratio coûts-bénéfices positif dès 2035. Le projet a donc été approuvé dans le cadre du plan de développement du réseau allemand 2021. Les Plans de développement fédéraux belges 2020-2030 et 2024-2034, ainsi que le Ten-Year Network Development Plan (publié par ENTSO-E), ont également confirmé l’impact positif que devrait avoir l’interconnexion.

    La décision finale d’investissement dépendra de plusieurs critères. Par exemple, le projet devra contribuer à l’intégration des énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques des deux pays, renforcer leur sécurité d’approvisionnement et avoir un impact positif sur le marché européen de l'électricité (convergence des prix). Si le business case s'avère positif, l’interconnexion sera seulement mise en service après 2037. En effet, des renforcements additionnels devront avoir lieu sur les réseaux domestiques afin d’intégrer l’interconnexion de manière optimale dans le système.