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Le contrôle des chaînes d’approvisionnement via la technologie Blockchain

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 459 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/03/2023
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le contrôle des chaînes d'approvisionnement est un élément crucial. En effet, il est primordial pour les entreprises d'assurer une traçabilité des marchandises qu'elles reçoivent et pour les consommateurs d'avoir accès à une information claire sur l'origine des produits qu'ils achètent.

    La technologie Blockchain pourrait permettre de répondre à ces besoins puisque les enregistrements de toutes les transactions numériques sont partagés avec ses utilisateurs depuis la création de la base donnée.

    Tout enregistrement est vérifié et doit faire l'objet d'un consensus par la majorité des participants au système. Une information ne peut être effacée ou retirée puisque chaque « bloc » comprend un historique des transactions réalisées.

    Donc, via ce système, il est possible d'une part, pour chaque acteur de la chaîne de production de consulter le parcours des produits, étape par étape, et les transformations qui ont été apportées et d'autre part, de réaliser des audits et des contrôles de qualité de manière instantanée.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer si des mesures sont prévues afin d'intégrer la technologie Blockchain au contrôle des chaînes d'approvisionnement des entreprises wallonnes ?

    Peut-il préciser quelle place occupent les deep tech, aujourd'hui, dans le cadre du contrôle de la traçabilité ?

    A-t-il des contacts avec les acteurs du secteur sur la thématique ?
  • Réponse du 17/03/2023
    • de BORSUS Willy
    La question du contrôle des chaînes d’approvisionnement nous invite à aborder le cadre plus global de la logistique et de ses défis.

    Depuis trois ans, nous voyons l’importance grandissante des chaînes d’approvisionnement internationales tant l’impact de leur ralentissement fait immédiatement tanguer certaines parties de l’économie mondiale. Les crises successives du Covid, du blocage du Canal de Suez, de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix de l’énergie, mais aussi les tensions sur les semi-conducteurs et la pénurie des matières premières ont fait apparaitre la faible résilience de ces chaînes d’approvisionnement.

    Les PME wallonnes ne sont d’ailleurs pas épargnées par l’impact de ces difficultés. Dans ce cadre, il est nécessaire que les entreprises mettent en place des chaînes d’approvisionnement résilientes en s’appuyant sur trois principes : la flexibilité, la coopération et la traçabilité.

    C’est dans ce contexte que la blockchain a son rôle à jouer pour assurer l’authenticité des informations qui concernent la traçabilité des chaînes logistiques. Je renvoie d’ailleurs à ce sujet à l’étude « Track & Trace | Logistics in Wallonia (https://www.logisticsinwallonia.be/fr/track-trace) », réalisée en 2021 par le Pôle Logistics in Wallonia sur les technologies en matière de traçabilité.

    Parmi les projets en cours au sujet de la traçabilité par le recours à la blockchain, citons le projet européen WalHub piloté par Agoria dans le cadre du programme européen des « European Digital Innovation Hub ». Le but de cette activité est d’accompagner les entreprises à la digitalisation de leurs processus de production et de supply chain à l’aide de quatre technologies digitales, le HPC, l’IoT, l’IA et la blockchain. Au cours de ce programme, des diagnostics seront notamment réalisés pour évaluer le niveau de maturité digitale des entreprises concernées.

    Citons également deux autres projets pilotés par le Pôle Logistics in Wallonia. D’abord, le projet Vegeta (https://www.logisticsinwallonia.be/fr/projets/vegeta), porté par la société Eonix dont l’objectif est de développer une solution originale pour assurer l’authentification de documents et la traçabilité d’œuvres d’art sur la base de la technologie blockchain. Ensuite, le projet e-Origin (https://www.logisticsinwallonia.be/fr/projets/e-origin), porté par la société du même nom dont l’objectif est de faciliter la déclaration de douanes pour l’e-commerce et de réduire les risques de fausses déclarations en traçant les marchandises dès leur origine.

    En ce qui concerne la place des « deep tech », il est évident qu’elles jouent un rôle central dans le contrôle de la traçabilité. Ce sont ces technologies avancées, dites « deep tech », telles que l'internet des objets (IoT), les capteurs intelligents, la blockchain et l'analyse de données, qui rendent possible la création de systèmes de traçabilité de pointe. Par exemple, les capteurs peuvent être utilisés pour surveiller les conditions environnementales telles que la température et l'humidité qui peuvent être importants pour garantir la qualité et la sécurité des produits alimentaires ou pharmaceutiques.

    L’un des meilleurs cas d’usage est la blockchain Ambrosus, dédiée au secteur pharmaceutique, agroalimentaire, chimique et du luxe. Ambrosus permet de connecter des capteurs intelligents et de les relier à des données de traçabilité telles que le temps ou la température des produits.

    Parmi les « deep tech », le recours à l'intelligence artificielle permet d’analyser les données de traçabilité et d'identifier plus rapidement les éventuels problèmes de qualité ou de sécurité, ce qui permet de prendre les mesures adéquates le plus rapidement et le plus efficacement possible.

    Enfin, à propos des contacts que j’entretiens avec les acteurs du secteur, je répondrai en rappelant que la stratégie Digital Wallonia a vocation à fédérer tous les acteurs engagés dans la transformation numérique de la Wallonie. C’est le cas des acteurs actifs dans le secteur de la blockchain, au même titre que d’autres secteurs de pointe avec qui j’entretiens, ainsi que mon administration, des contacts réguliers.